Une pilule oubliée, un préservatif qui craque… Certaines situations peuvent être qualifiées d’accidents de contraception. Tout ce qu’il faut savoir sur la contraception d’urgence.
Quels accidents ?
J’ai oublié ma pilule
Le retard toléré (sans modification de l’efficacité contraceptive) est de 3 heures pour les pilules microprogestatives et 12 heures pour les pilules oestroprogestatives ; n’hésitez pas à lire la notice de votre pilule pour vous informer. En cas d’oubli de moins de 12 heures (ou 3 selon votre pilule), il faut donc prendre le comprimé oublié et reprendre le rythme normal. Au-delà, si vous avez eu un rapport sexuel non protégé, une contraception d’urgence s’impose.
J’ai une gastro…
Un vomissement ou une diarrhée dans les 4 heures après la prise peuvent diminuer l’efficacité de la pilule contraceptive, voire l’annuler. Dans ce cas, reprenez un comprimé et finissez simplement votre plaquette 1 jour plus tôt que prévu. Si vous ne souhaitez pas reprendre un comprimé (vous êtes sujette à des nausées, par exemple), vous risquez une diminution de l’efficacité de votre contraception, et si vous avez eu un rapport non protégé, vous devez prendre une contraception d’urgence dans les 72 à 120 heures après. Sinon il faut recourir à une protection supplémentaire (préservatif par exemple) lors des rapports suivants durant 7 jours afin de retrouver un taux de protection suffisant. S’il s’est écoulé plus de 4 heures entre la prise du comprimé et les vomissements ou diarrhées, la pilule a eu le temps d’agir et vous êtes protégée.
Le préservatif a craqué
Autre cause possible d’accident de contraception : la rupture du préservatif. Une mauvaise conservation, un défaut de fabrication, rare mais possible, peut le fragiliser, et percer ou déchirer le préservatif. Dans ce cas, une contraception d’urgence doit être prise pour éviter une grossesse non désirée, car le risque existe.
Mon contraceptif ne tient pas
Enfin, si votre contraception est sous forme de patchs, des décollements intempestifs peuvent avoir lieu, tout comme votre anneau vaginal peut glisser et tomber. N’hésitez pas à consulter la notice qui indiquera le délai à ne pas dépasser et la marche à suivre pour maintenir votre contraception hormonale.
Quand utiliser une contraception d’urgence ?
La contraception d’urgence doit être utilisée s’il y a un risque de grossesse non désirée. Mais elle n’est pas un moyen de contraception ; de plus, elle ne protège en aucun cas des infections sexuellement transmissibles.
En France, trois méthodes sont autorisées par la Haute Autorité de santé comme contraception d’urgence. Il s’agit de deux pilules dites du lendemain et du surlendemain, et des dispositifs intra-utérins au cuivre (DIU).
Les pilules du lendemain
Leur objectif est d’empêcher la fécondation en retardant l’ovulation et en empêchant la nidation dans l’utérus. Ces deux pilules sont d’autant plus efficaces qu’elles sont utilisées rapidement après le rapport non protégé. Dans les deux cas, un seul comprimé est à prendre.
- La pilule dite du lendemain est à base de lévonorgestrel, un progestatif qui agit en inhibant ou en retardant l’ovulation. Elle est recommandée jusqu’à 72 heures après un rapport non ou mal protégé, mais de préférence dans les 12 heures.
- La pilule dite du surlendemain est à base d’ulipristal acétate. Elle peut être utilisée jusqu’à 5 jours après le rapport (120 heures) même si, encore une fois, le plus tôt reste le mieux.
Ces pilules sont disponibles en pharmacie sans prescription médicale ; elles coûtent entre 5 et 20 euros et sont gratuites pour les mineures (la remise est anonyme).
Attention : Il est indispensable d’avoir recours, en plus de ce type de pilule d’urgence, à une méthode contraceptive complémentaire (préservatif) jusqu’au début des règles suivantes.
Le dispositif intra-utérin au cuivre
Le cuivre a un effet cytotoxique : il inactive les spermatozoïdes et empêche donc la fécondation ; de plus, il crée une inflammation de l’endomètre qui empêche l’implantation de l’ovocyte fécondé dans l’utérus. Par ces effets, le stérilet en cuivre est recommandé car très efficace comme contraception d’urgence et régulière (99 % d’efficacité). Il doit être posé dans les 120 heures qui suivent le rapport sexuel non protégé. Contrairement aux pilules précitées, il nécessite la prescription par un médecin ou une sage-femme ainsi qu’un rendez-vous pour la pose. Avantages : ce dispositif a l’avantage de pouvoir rester posé pendant 5 ans et il représente l’une des méthodes de contraception les plus efficaces.
Enfin, l’efficacité des contraceptions d’urgence n’est pas de 100 %, il est donc indispensable de réaliser un test de grossesse si les règles ne surviennent pas dans les 5 à 7 jours après la date attendue, en cas de symptômes ou saignements anormaux.
À noter
L’idéal est d’avoir à disposition une pilule du lendemain chez soi afin d’éviter un moment de panique à chercher une pharmacie ouverte, suite à l’accident, d’autant plus que l’efficacité dépend de la prise précoce. Parlez-en avec votre professionnel de santé.
Comment éviter ces accidents ?
- Si la prise d’une contraception quotidienne est compliquée pour vous, pensez aux implants et aux dispositifs intra-utérins qui ne nécessitent de s’en préoccuper qu’une fois tous les 3 ans (implant) ou 5 ans (DIU).
- Si besoin, enclencher une alarme ou une application sur votre portable, ou placer la plaquette à un endroit stratégique (à côté de la brosse à dents, de vos affaires du petit déjeuner etc.)
- Avoir toujours des préservatifs à disposition, conservés dans une boîte ou une pochette, pour éviter tout risque de les abîmer avec un stylo ou des clés, par exemple.
- Choisir uniquement des préservatifs avec norme CE ou NF et vérifier la date de péremption avant utilisation.
- Toujours vérifier que l’emballage du préservatif est intact avant de l’utiliser.
- Vérifier que le lubrifiant utilisé est compatible avec les préservatifs. En effet, ceux à base d’huile rendent les préservatifs… perméables.
- Site à connaître
www.monurgencepilule.fr 
Des numéros utiles (gratuits et anonymes)
Fil Santé Jeunes 0 800 235 236
Sida Info Service 0 800 840 800
Sexualité — Contraception – IVG 0 800 08 11 11
- 36 % des Françaises ont choisi la pilule comme contraceptif.
- 25 % ont choisi le dispositif intra-utérin. Source : Santé Publique France 2016
Par Gaëlle Monfort, avec la collaboration d’Aline Boeuf Rageot, sage-femme
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