Le consortium Pharma-recharge, réunissant cinq grands noms du secteur de la beauté en pharmacie, teste un nouveau dispositif de vrac depuis juin 2023 dans l’officine Chaussée d’Antin du groupe Carré Opéra à Paris. Retour sur ces 4 mois d’expérimentation et sur l’avenir de ce dispositif.
Posée en plein milieu du rayon hygiène de l’officine Chaussée d’Antin à Paris, une machine en bois se démarque du reste du mobilier. Ce meuble – décoré de flacons en verre remplis de produits hygiéniques du quotidien – intrigue les clients. C’est en s’approchant que l’on découvre l’utilité de cet appareil aux allures de distributeur automatique fraîchement sorti d’une ébénisterie.
Un dispositif expérimental pour promouvoir le vrac de produits cosmétiques
Issu de la collaboration du consortium Pharma-recharge, composé de Mustela, Garancia, La Rosée, Bioderma et Pierre Fabre, ce dispositif de vrac expérimental réunit 15 produits cosmétiques phares de ces grandes marques depuis juin 2023. Le consortium met en avant sa grande gamme de produits et son encadrement sanitaire inhérent aux pharmacies.
Il permet aux clients de disposer de divers articles de beauté et d’hygiène en vrac allant des shampoings aux huiles de douche en passant par des gels pour se laver les mains.
« Les visiteurs de la pharmacie disposent de flacons en verre de 480 ml qu’ils peuvent remplir du produit de leur choix en activant la fontaine correspondante. Ils pourront ensuite revenir avec leur flacon nettoyé pour le consigner » détaille Clémence Dubant, responsable des achats de la pharmacie Chaussée d’Antin du groupe Carré Opéra.
Cette nouvelle façon de consommer présente plusieurs aspects attrayants pour les clients. Après l’achat initial du flacon, 1,99 euro, les recharges coûtent moins chers que leurs équivalents en rayon. De plus, d’un point de vue écologique, cette démarche permet de réduire la consommation de plastique des utilisateurs du distributeur.
Le vrac : un marché en expansion
La démarche du consortium Pharma-recharge s’inscrit dans une tendance plus générale où le vrac s’est imposé comme une solution pratique pour réduire les emballages plastiques.
« Alors que la France ne comptait que deux épiceries vendant exclusivement en vrac en 2013, les magasins de ce type sont 400 aujourd’hui. La valeur de ce marché a été multipliée par douze en six ans » souligne un rapport du Conseil économique social et environnemental paru en 2021. Ce document rappelle aussi que le marché du vrac a connu une très forte croissance en quelques années, passant de 100 millions d’euros en 2013 à 1,2 milliard d’euros en 2019. « Cette croissance va perdurer puisque la vente en vrac permet de répondre à une préoccupation grandissante des consommateurs d’éviter le gaspillage et de n’acheter que la quantité dont ils ont besoin » appuient les auteurs de ce rapport.
Une expérimentation pour compenser les lacunes des vracs classiques
Malgré l’essor du vrac, il reste un marché de niche. Ainsi, d’après une étude OpinionWay pour DIGI France publiée le 8 décembre 2022, seulement un français sur cinq achète sans emballage chaque semaine. L’étude explique que ce sont les problèmes de praticité, d’hygiène et de prix qui freinent la consommation en vrac. Pourtant ce n’est pas l’envie qui manque. Le rapport de l’Observatoire du Rayon Vrac paru en septembre 2022 explique que 52 % des foyers aimeraient accéder à plus de produits en vrac dans leurs magasins. Selon le consortium, leur projet a su répondre à cette attente. « Il y a eu une augmentation de la fréquentation de notre établissement lors de la mise en place de l’expérience grâce à l’effet d’annonce produit par notre communication et tous les mois nous avons de nouveaux clients qui viennent spécifiquement pour utiliser notre meuble » explique Clémence Dubant. Concernant les risques sanitaires, la directrice des achats explique que les laboratoires se chargent des mesures d’hygiène et envoient le flacon avec la pompe déjà vissée dessus pour limiter au maximum les risques de contamination.
Un dispositif voué à s’étendre à travers la France
Suite à cette expérience réussie, le consortium a décidé de prolonger son expérimentation jusqu’en mai 2024. Depuis novembre 2023, Pharma-recharge s’est implanté dans trois grandes régions françaises :
l’Occitanie, la région Grand Est et l’Île-de-France. Malgré ce premier succès, le meuble Pharmarecharge peut encore être perfectionné sur certains points. « Nous avons des retours clients concernant le fait que l’on ne peut pas choisir sa dose. L’amélioration de demain consisterait donc à leur permettre de venir avec des flacons de 100, 200, 300 millilitres et se servir la quantité de produit qui leur convient » conclut Clémence Dubant.
Le meuble Pharma-recharge dans lequel 15 produits des marques constituant le consortium sont disponibles.
Consignes de lavage
1- Pour réutiliser le flacon, lavez-le à l’eau claire jusqu’à disparition de la mousse.
2- Laissez-le bien sécher à l’air libre, la tête en bas.
3- Jetez la pompe dans le bac de tri et prenez-en une nouvelle.
4- Utilisez-le avec le même produit que la fois précédente.
Seuls les flacons mis à disposition sur ce point de recharge peuvent être (ré)utilisés.
« Alors que la France ne comptait que deux épiceries vendant exclusivement en vrac en 2013, les magasins de ce type sont 400 aujourd’hui. La valeur de ce marché a été multipliée par douze en six ans » CESE
Comment utiliser le dispositif Pharma-recharge ?
Par Corentin Bell





