Dates de péremption : à quoi bon ?

Les dates de péremption sont partout mais savez-vous ce qu’elles indiquent vraiment ? On fait le point.

À quoi servent les dates de péremption ?

Les dates de péremption ont un rôle clé : protéger le consommateur afin qu’il ne soit pas en danger en mangeant un aliment devenu impropre à la consommation. Ainsi, la durée de vie d’un produit est donc définie selon trois critères :

• la dimension sanitaire : l’objectif est de prévenir le développement microbiologique des bactéries, moisissures et pathogènes ;
• la dimension organoleptique : perte de goût, de gaz dans les boissons, changement de saveur, de texture, de couleur, etc. ;
• la dimension intrinsèque : détérioration des nutriments, vitamines…

DLUO, DLC : comment ça marche ?

La durée de conservation des aliments varie en fonction de multiples facteurs comme les conditions de conservation (au frais, dans le respect de la chaîne du froid ou, au contraire, dans un endroit sec, etc.) et le fait qu’il ait été ouvert ou non.

• La DLC est la date limite de consommation, souvent indiquée : « à consommer jusqu’au… ». Au-delà de cette date, le risque est microbiologique : il n’est plus garanti que l’aliment soit sans danger pour la santé. En effet, les bactéries naturellement présentes en petite quantité ont pu, après cette date, se multiplier et devenir nuisibles pour votre santé. Il est donc conseillé de ne pas consommer l’aliment.
• La DDM ou DLUO est la date limite d’utilisation optimale, souvent indiquée : « à consommer de préférence avant le… ». Cette mention signifie qu’une fois la date passée, l’aliment peut perdre de ses qualités spécifiques (vitamines, etc.) ou de son goût, mais reste sans danger pour la santé du consommateur.

Exemples : une DDM 01/12/2021 signifie que le produit peut être consommé dans les 3 mois après cette date. Si la DDM est 12/2021, le produit peut être consommé dans les 18 mois suivants. Si la DDM est 2021, le produit peut être consommé au-delà de 18 mois après la date.

Les aliments sans date

Les fruits et légumes frais entiers (sans épluchage ou découpe) n’ont pas l’obligation de préciser une date de péremption. Les produits de boulangerie et de pâtisserie, destinés à être consommés dans les 24 heures après leur fabrication, sont aussi exemptés de dates.
Il en est de même pour les vins ou produits similaires obtenus à partir de certains fruits, les boissons titrant à 10 % ou plus en volume d’alcool.
Enfin, des produits comme les vinaigres, le sel, les sucres solides et les produits de confiserie, principalement faits de sucre, n’ont pas de mention obligatoire de date.

Les produits cosmétiques

On l’oublie parfois mais les produits cosmétiques ont, eux aussi, une date de péremption. En réalité il s’agit de la durée pendant laquelle les produits sont efficaces et sans risque particulier. Elle varie de 3 à 36 mois. La période est à compter à partir de l’ouverture du produit, d’où son autre nom : la PAO (péremption après ouverture). Ces dates peuvent être placées sur le bord des tubes ou sous les pots, n’hésitez pas à les scruter !
Si vous ne savez plus quand vous avez ouvert le produit, quelques signes peuvent vous indiquer que le produit n’est plus utilisable : un changement de son odeur ou de sa couleur, une texture inhabituelle (granuleuse ou trop liquide par exemple), ou encore parce qu’il a été abandonné dans la voiture un jour de forte chaleur…
Il est fortement déconseillé d’utiliser un produit périmé sur votre peau. Sont à craindre : des éruptions cutanées, des rougeurs, des conjonctivites, des boutons, etc.

Et pour les médicaments ?

Il est évident que tout médicament ouvert (type sirop), et périmé, ne doit pas être utilisé. En revanche, pour les médicaments comme les gélules et comprimés (sous emballage individuel), vous ne prenez pas de risque à les utiliser si la date est dépassée de quelques mois. Le principal risque n’est pas une intoxication ou un effet indésirable, mais plutôt une plus faible efficacité du principe actif. Pour certains médicaments comme l’ibuprofène ou le paracétamol, c’est donc sans risque. S’il s’agit de médicaments traitant des pathologies comme l’hypertension, l’épilepsie ou encore des problèmes de thyroïde, le dosage est très important et on vous déconseille fortement d’utiliser des produits périmés pour ne pas déstabiliser la prise en charge de votre maladie. Enfin, dans l’idéal il faut conserver les médicaments dans un lieu sec et à température constante, on évitera donc la salle de bain…
Pensez également à ne pas jeter à la poubelle vos médicaments périmés mais à les rapporter à votre pharmacien qui, via Cyclamed, procédera à leur élimination sans risque environnemental.

Le revers des dates de péremption : le gaspillage

Selon la Commission européenne, les dates de péremption sont responsables de 20 % du gaspillage alimentaire dans les foyers. Pourtant, elles sont indispensables pour assurer la sécurité alimentaire des consommateurs, assurer la qualité nutritive et organoleptique et permettre la traçabilité des produits. Depuis 2011, la réglementation européenne oblige tous les États membres à indiquer une date sur les produits alimentaires, la DLC ou la DLUO (aussi appelée DDM pour date de durabilité minimale).

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Les signes à repérer pour éviter d’être malade

Ne pas consommer l’aliment si :

• l’emballage semble avoir gonflé ;
• l’odeur ou la couleur n’est pas habituelle ;
• la chaîne du froid n’a pas été assurée.

Les enfants, femmes enceintes, personnes malades ou immunodéprimées doivent éviter de consommer tout aliment périmé.

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Voici quelques conseils de conservation des aliments (gouvernement du Québec).

Ils doivent être consommés jusqu’à la date indiquée

Aliments périssables (réfrigérés)

• Viandes fraîches
• Poissons et fruits de mer
• Charcuterie, pâtés
• Sauces réfrigérées
• Lait et crème non pasteurisés
• Fromages à pâte molle
• Produits contenant de la mayonnaise ou sauce fraîche

Ils peuvent être consommés après la date indiquée s’ils ne sont pas altérés

Aliments périssables à risque faible

• Fruits et légumes frais entiers
• Jus de fruits pasteurisés réfrigérés
• Vinaigrettes, marinades
• Fromages à pâte ferme ou dure, produits de fromage fondu
• Beurre, margarine
• Œufs
• Saucissons secs
• Produits de boulangerie

Aliments non périssables

• Céréales sèches
• Aliments en conserve
• Jus pasteurisés conservés à température ambiante
• Confitures
• Sauces
• Olives
• Condiments
• Viandes et aliments Congelés

Par Gaëlle Monfort