Connaître sa glycémie en permanence ? C’est ce que proposent les technologies d’autosurveillance glycémique pour les personnes diabétiques. Comment fonctionnent‑elles ?
Qui peut en bénéficier ? Explications.
Sur l’arrière du bras ou au niveau du ventre, un petit cercle blanc surveille la glycémie 24 h/24. Une technologie déjà adoptée par au moins une centaine de milliers de patients : la mesure du glucose en continu.
En France, ces dispositifs médicaux sont pris en charge par l’Assurance maladie depuis 2017 pour les patients diabétiques qui prennent de l’insuline — diabète de type 1 ou 2. Avant d’obtenir un capteur, une obligation d’éducation thérapeutique du patient est nécessaire. Elle atteste le bon usage technique et l’interprétation correcte des résultats par les patients en vue d’atteindre l’équilibre de leur glycémie.
Comment ça marche ?
Le capteur est composé d’un filament très fin — environ 0,4 millimètre, à peine plus épais qu’un cheveu — inséré juste sous la peau à l’aide d’un applicateur. Il n’analyse pas directement le sang, mais le liquide interstitiel, un fluide situé entre les capillaires sanguins et les cellules. Ce liquide contient une quantité de glucose très proche de celle du sang, avec un léger décalage de quelques minutes.
Environ toutes les 10 secondes, le capteur mesure ce taux et le transmet automatiquement à un récepteur : lecteur portable, application mobile, ou même pompe à insuline connectée pour certains modèles. Résultat : une vision presque en temps réel de l’évolution de la glycémie.
Le capteur repose la plupart du temps sur une enzyme, la glucose oxydase, qui réagit au sucre. Cette réaction produit un signal électrique proportionnel au taux de glucose, que le capteur interprète et transmet. Tout cela en continu, sans douleur ni effort.
Une surveillance discrète et continue
La pose est simple, rapide et indolore. Une fois en place, le capteur reste actif entre 7 et 14 jours (selon les modèles). Il fonctionne jour et nuit, sans action particulière de la part du patient. Certains capteurs s’accompagnent d’une alarme qui avertit en cas de taux trop bas (hypoglycémie) ou trop élevé (hyperglycémie). Ce qui aide à mieux anticiper les injections d’insuline.
Les données sont consultables à tout moment via une appli ou un lecteur dédié. Elles permettent de visualiser des courbes de tendance et d’adapter plus finement les doses d’insuline ou les apports alimentaires.
Les bénéfices
• Moins de piqûres au doigt : plus besoin de contrôler sa glycémie plusieurs fois par jour. Une épine en moins qui in fine réduit le stress !
• Vision en continu : finies les valeurs isolées des anciens capteurs en lecture flash, place aux courbes montrant l’évolution glycémique quasi en temps réel.
• Meilleure prise en charge : les médecins disposent de données précises pour affiner le traitement.
• Permet de pratiquer toutes les activités, du sport à la douche !
À savoir
• Le glucose interstitiel est légèrement décalé par rapport à la glycémie capillaire : il faut prendre en compte ces 5 à 10 minutes d’écart, surtout en cas de variation rapide (repas, sport…).
• Certains modèles nécessitent une calibration régulière (vérification ponctuelle par mesure capillaire).
• Il est déconseillé de poser le capteur sur une cicatrice, un tatouage, une plaie ou un grain de beauté.
• Avant la pose, la zone d’application doit être soigneusement lavée avec de l’eau et du savon ordinaire, puis séché et désinfecté à l’alcool.
Par Sacha Citerne





