Âge, maladies chroniques, anxiété… Les troubles de l’érection sont bien plus courants que le tabou qui les entoure ne le laisse penser. Fort heureusement, les traitements pour y remédier sont multiples, variés et s’adaptent à tous.
Par Arthur-Apollinaire Daum
Les troubles de l’érection correspondent à une diminution durable de la qualité des érections. Ils surviennent couramment avec l’âge. À partir de 60 ans, 50 % des hommes en souffrent et c’est déjà 30 % à 40 ans. Au-delà de l’âge, d’autres facteurs physiologiques peuvent affecter la qualité de l’érection : l’hypertension, le diabète, les maladies cardiovasculaires, etc. La consommation de tabac et d’alcool est aussi un facteur de risque, en particulier chez les jeunes hommes où l’alcool est une cause courante de panne.
Il est pertinent de consulter lorsque le trouble de l’érection devient récurrent et angoissant. Certains hommes ont aussi un naturel très anxieux, et là encore, un sexologue peut les accompagner pour gérer leurs troubles de l’érection en travaillant sur la gestion de l’anxiété. Attention, passé un certain âge, consultez en cas de trouble de l’érection, car cela peut être un signe de maladie cardiovasculaire précoce !
Vers qui se tourner ?
Heureusement, des solutions existent pour faire face à la dysfonction érectile, dont le diagnostic doit se faire lors d’un examen médical.
Le médecin interrogera alors le patient sur les caractéristiques de ses problèmes d’érection : début brutal ou progressif, troubles permanents ou selon les situations, date de survenue, rigidité de l’érection, éjaculation possible ou non, persistance ou non des érections nocturnes, conservation ou disparition de la libido… Un examen des organes génitaux, de la prostate ainsi que des examens cardiovasculaires et neurologiques peuvent être effectués pour déterminer l’origine du trouble.
Suite à cet examen, le médecin pourra proposer plusieurs pistes de traitement. Lorsqu’une maladie est diagnostiquée comme étant à l’origine du trouble (diabète, maladie rénale, etc.) son traitement – associé à une meilleure hygiène de vie – peut contribuer à diminuer le trouble.
Si ce sont des troubles d’ordre psychiques qui sont à l’origine de la dysfonction érectile, un thérapeute spécialisé en sexologie pourra être en mesure de proposer au patient un accompagnement adapté.
Quels médicaments ?
Si, malgré l’amélioration de l’hygiène de vie ou le traitement d’une maladie sous-jacente, les problèmes d’érection persistent, un traitement médicamenteux peut-être proposé. Plusieurs molécules sur le marché ont la capacité d’augmenter l’afflux de sang dans le pénis en cas de stimulation sexuelle, améliorant ainsi la qualité et la durée de l’érection.
Ces médicaments, disponibles sur ordonnance ne sont pas pris en charge par l’Assurance maladie. S’ils sont efficaces, ils peuvent toutefois être à l’origine d’effets indésirables comme des maux de tête, des nausées, une mauvaise digestion, des rougeurs du visage ou encore des douleurs musculaires, et nécessitent un suivi médical.
Il arrive que les médicaments ne soient pas en capacité de palier les troubles érectiles. Auquel cas un spécialiste peut proposer d’autres alternatives. Aussi, ces médicaments sont contre-indiqués dans certains cas, en cas de problèmes cardiaques, par exemple.
Dans tous les cas, le comprimé doit être pris au moins trente minutes avant le rapport sexuel. Attention, un repas riche en graisse peut retarder l’action du médicament !
Les injections dans le pénis
L’injection d’un médicament directement dans la verge provoque l’accumulation de sang et entraîne une érection rapide. Ce traitement est délivré sur prescription et remboursé lorsque les troubles érectiles sont liés à une atteinte organique définie et grave : paraplégie et tétraplégie quelle qu’en soit l’origine, traumatisme du bassin compliqué de troubles urinaires, etc.
Le traitement transurétral
Une petite quantité de crème ou un petit bâtonnet est introduit dans l’urètre grâce à un dispositif à usage unique, permettant l’érection en 5 à 30 minutes et durant 1 à 2 heures. Ce traitement peut être à l’origine de douleurs, d’une sensation de chaleur ou de brûlure dans le pénis, ainsi qu’une sensation de brûlure vaginale chez la partenaire.
La pompe à vide ou pompe à érection
Composé d’une pompe reliée à un tube, elle se place sur le pénis et, par l’aspiration de l’air contenu dans le tube, génère un afflux de sang dans le pénis. Un anneau constricteur est inséré à la base du pénis, maintenant l’érection. Utile lorsque l’homme ne souhaite pas utiliser de traitement médicamenteux, ce dispositif, bien qu’efficace et peu couteux, peut occasionner des lésions du pénis et une gêne durant les rapports sexuels.
Quelles peuvent être les causes psychologiques ?
Des facteurs psychologiques peuvent causer ou majorer des troubles de l’érection :
– anxiété, stress et notamment l’anxiété de performance, très fréquente. L’homme craint ainsi de ne pas pouvoir obtenir d’érection ou ne pas réussir à satisfaire son ou sa partenaire,
– une dépression,
– des problèmes relationnels, notamment au sein du couple,
– une absence de libido,
– des difficultés rencontrées dans des relations passées.
Implant pénien : quèsaco ?
Cette solution définitive peut être proposée lorsque les autres traitements n’ont pas fonctionné ou sont contre-indiqués. Durant la procédure chirurgicale, un implant est posé dans les corps caverneux de la verge.
61 % : c’est, selon un sondage Ifop, le nombre d’hommes ayant rencontré au moins une fois dans leur vie un trouble de l’érection.
Source : Bilan et traitement des troubles de l’érection, Assurance maladie.





