En France, un homme sur quatre est atteint de calvitie, selon un sondage réalisé par l’IFOP en 2015. Si la tendance du crâne dégarni ne date pas d’hier, les solutions, elles, évoluent, comme la greffe de cheveux.
L’humeur ne semble plus être à la tonsure, mais plutôt à la chevelure de surfeur. Et pourtant nombreux sont ceux qui perdent leurs cheveux à défaut de se les tirer. Désormais, la greffe de cheveux apparaît comme une solution de premier choix contre l’alopécie, comme pour David Blondeau, expert capillaire et co-fondateur de Monsieur Cheveux spécialisé dans le conseil et l’accompagnement des greffes : « À l’âge de 25 ans, j’ai réalisé ma première greffe de cheveux, et par la suite, j’ai eu recours à deux autres greffes ». À ce moment-là, cette solution était encore peu connue : « trouver des informations était très compliqué, il y avait peu de praticiens disponibles, et les cliniques à l’étranger n’étaient pas aussi répandues qu’aujourd’hui », se souvient David Blondeau.
Un tabou dépassé …
Si à l’époque la réimplantation capillaire était un sujet très tabou, à présent elle s’est démocratisée, notamment grâce aux réseaux sociaux : « il y a six ans, lorsque je parlais de la greffe de cheveux, les gens étaient sur la défensive, aujourd’hui il y a véritablement un engouement et des personnalités qui ont accepté d’en parler », constate le co-fondateur de Monsieur Cheveux. Bien que « cela reste un sujet de souffrance, toujours difficile à aborder pour certaines personnes ».
… Mais une précipitation risquée
Cette démocratisation de la transplantation capillaire touche en particulier les moins de 25 ans. « Il y a des patients de plus en plus jeunes, c’est problématique », révèle David Blondeau, « ils ont la sensation de perdre leurs cheveux et se pressent pour réaliser une greffe ». Mais les conséquences de cet empressement conduisent fréquemment à des erreurs :
« Souvent les jeunes patients sont attirés par les tarifs compétitifs, et peuvent se retrouver toute leur vie avec des résultats peu satisfaisants et des erreurs », expose le Dr Sarah Fadli, médecin esthétique, experte en greffe capillaire, de la clinique Lutétia à Paris, « lorsque le coût d’une greffe est quasiment équivalent au prix des seuls outils utilisés, il faut se poser des questions ». L’instabilité et le manque de recul sont également pointés du doigt : « certains jeunes présentent des pertes agressives sur une courte période, malheureusement les résultats d’une greffe sur ce type de profil peuvent être moins stable dans le temps », déplore David Blondeau. Le Dr Sarah Fadli ajoute qu’« il est essentiel de gérer son capital cheveux » et de ne pas débuter trop jeune (moins de 25 ans) afin de préserver la source de cheveux à greffer, puisque la greffe se fait grâce à des greffons prélevés sur une zone bien définie. « Si les prélèvements de greffons sont effectués de façon précoce et trop fréquente, cette source primaire pourrait être épuisée, rendant impossible la réalisation de nouvelles greffes », développe la docteure.
Avant de se décider, il est nécessaire de se poser les bonnes questions :
Est-ce le bon moment ? Est-ce que je me suis bien renseigné sur la clinique que j’ai choisie ? Suis-je suffisamment informé ?
Les différentes techniques de greffe
Le prélèvement
– FUT (Follicular Unit Transplantation), ou « technique avec bandelette » :
Élaborée en 1970, elle consiste à prélever une bandelette de cuir chevelu (10 à 25 cm) d’une zone de repousse permanente, sous anesthésie locale ou générale.
– FUE (Follicular Unit Extraction), les unités folliculaires sont prélevées une par une sur la zone occipitale, à l’aide d’une aiguille rotative manuelle ou automatisée (punch), sous anesthésie locale.
-> Variante FUE : IFA (Implantation folliculaire automatisée)
Le prélèvement est réalisé par un robot Safer, Neograft ou Artas capable d’identifier et de capter les meilleurs greffons.
Coup de <3 du Dr Sarah Fadli « le temps de cicatrisation est plus rapide, et cette technique est moins invasive, avec moins de douleur »
« La greffe capillaire ne permet pas d’arrêter l’évolution de l’alopécie, mais seulement de la corriger. C’est un acte irréversible » Dr Sarah Fadli
Implantation :
– Pré-trous
Incisions préalables sur la zone à réimplanter l’aide d’une lame
– DHI
Direct Hair Implantation du nom du groupe médical l’ayant développé. Une forme évoluée de la FUE se distinguant pas l’utilisation d’un stylet à piston avec une aiguille rainurée, nommé implanteur de
Choï (du nom de son inventeur), dont le diamètre s’adapte au follicule, permettant d’implanter directement le follicule. Technique réalisée manuellement par un médecin.
Coup de <3 du Dr Sarah Fadli « c’est une technique plus fine, ne laissant aucune cicatrice et avec moins de manipulations des greffons qui risqueraient de les endommager »
« La greffe de cheveux est un acte relativement bénin uniquement s’il est bien réalisé, et par des médecins » David Blondeau
Par Juliette Frey





