La prise de sang est un examen relativement courant effectuée en laboratoire d’analyse par un biologiste, un technicien préleveur ou un infirmier. L’alimentation peut interférer sur certains résultats. Renseignez-vous auprès de votre médecin et du laboratoire pour savoir s’il faut être à jeun. Le tabac et les médicaments peuvent également influencer les analyses. Il est donc essentiel de donner un maximum d’informations à votre médecin et au biologiste.
Lors d’une prise de sang, plusieurs analyses peuvent être effectuées. Pour chaque analyse, les valeurs de référence sont indiquées sur la feuille de résultats. Si un de vos résultats se trouve en dehors des « normes », consultez votre médecin ou demandez une interprétation au biologiste médical avant de tirer des conclusions trop hâtives. En effet, un résultat en dehors des intervalles de référence n’est pas forcément alarmant, car il s’agit de valeurs statistiques.
La numération formule sanguine (NFS) ou hémogramme
Il s’agit du dénombrement et de l’analyse des différents constituants du sang, à savoir les hématies (globules rouges), les leucocytes (globules blancs) et les plaquettes. Des paramètres y sont associés :
- Taux d’hémoglobine : constituant majeur des hématies, dont le rôle est le transport de l’oxygène.
- Hématocrite : volume occupé par les hématies par rapport au volume total du sang.
- Volume globulaire moyen (VGM) : volume moyen des hématies. Plus le VGM est élevé, plus les hématies sont grandes.
- Teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine (TCMH) : quantité moyenne d’hémoglobine contenue dans une hématie.
- Concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCMH) : concentration moyenne d’hémoglobine contenue dans une hématie.
- Indice de distribution des hématies : variations de taille des hématies.
- Formule leucocytaire : ensemble des pourcentages de chaque type de globules blancs (polynucléaires neutrophiles, polynucléaires éosinophiles, polynucléaires basophiles, lymphocytes, monocytes)
À jeun ou pas ?
Non, ce n’est pas nécessaire.
Analyse
- Un taux abaissé d’hématies associé à un taux abaissé d’hémoglobine met en évidence une anémie (entraînant un manque d’oxygénation au niveau des organes vitaux).
- Une augmentation des leucocytes est en général révélatrice d’une infection.
- Une diminution du nombre de plaquettes peut avoir des conséquences hémorragiques (si le taux est < 100 000 /ml).
À noter
Le tabac augmente le taux de globules blancs dans le sang.
Bilan en Fer
Deux éléments sont analysés :
- Fer : constituant de l’hémoglobine.
- Ferritine : protéine qui permet le stockage du fer dans les cellules.
À jeun ou pas ?
Non, ce n’est pas nécessaire.
Analyse
- En cas d’excès de ferritine, on parle d’hyperferritinémie. De nombreuses causes sont possibles dont l’hémochromatose (excès de stockage du fer).
- Un taux de fer ou de ferritine est trop bas entraîne généralement une anémie.
Bilan rénal
Pour évaluer la fonction rénale, deux mesures sont utiles :
- Acide urique : un produit de dégradation des cellules.
- Et surtout la créatinine : également un déchet métabolique qui est le meilleur reflet de la fonction rénale.
À jeun ou pas ?
Non, ce n’est pas nécessaire.
Analyse
- Un taux normal de créatinine reflète un bon fonctionnement des reins.
- En cas de taux trop bas d’acide urique dans le sang, on parle d’hypo-uricémie. À l’inverse, en cas d’excès, on parle d’hyperuricémie.
- Un taux anormal de l’acide urique et de la créatinine met en évidence un dysfonctionnement rénal.
Bilan lipidique
Il s’agit de l’analyse des constituants lipidiques.
- Cholestérol : trois taux sont mesurés au cours d’un bilan sanguin, le HDL-cholestérol (« bon cholestérol »), le LDL-cholestérol (« mauvais cholestérol ») et le cholestérol total.
- Triglycérides.
À jeun ou pas ?
Il est essentiel d’être à jeun depuis 12 h pour le dosage du cholestérol et des triglycérides.
Analyse
- En cas d’excès de cholestérol, on parle d’hypercholestérolémie. Le cholestérol va s’accumuler dans les parois sanguines, voire les boucher.
- En cas de taux élevé de triglycérides, on parle d’hypertriglycéridémie.
- L’analyse du taux de triglycérides et de cholestérol permet d’évaluer le risque cardiovasculaire.
Bilan inflammatoire
- Vitesse de sédimentation (VS) : le sang est constitué de sérum (partie liquide) dans lequel baignent les éléments figurés du sang (hématies, leucocytes, plaquettes). Au repos, ces éléments vont sédimenter. La VS est définie au bout d’une et deux heures. Une augmentation de la vitesse de sédimentation reflète un phénomène inflammatoire, infectieux ou non.
- Dosage de la CRP (protéine C réactive) : protéine impliquée dans l’inflammation.
À jeun ou pas ?
- Pour la VS, il est nécessaire d’être à jeun.
- Pour le dosage de la CRP, il n’est pas nécessaire d’être à jeun.
Analyse
La VS et le dosage de la CRP mettent en évidence une éventuelle inflammation. Aujourd’hui, le dosage de la CRP est privilégié, car il offre un résultat plus fin.
Bilan glycémique
À jeun ou pas ?
La glycémie (taux de glucose dans le sang) varie d’un moment à l’autre de la journée. Elle est mesurée à jeun le matin pour vérifier sa régulation par les hormones hypo- et hyperglycémiantes ou bien 1 h 30 à 2 h après un repas pour vérifier que la régulation du glucose se fait bien après un apport de sucre (repas).
Analyse
- Lorsque le taux de glucose est trop élevé, on parle d’hyperglycémie. À l’inverse, lorsqu’il est trop bas, on parle d’hypoglycémie.
- L’analyse de la glycémie à jeun est essentielle pour le diagnostic du diabète (caractérisé par une hyperglycémie), mais aussi pour le suivi de cette maladie.
À noter
Chez les diabétiques, le pourcentage d’hémoglobine glyquée (hémoglobine sur laquelle du sucre est fixé) est également mesuré (pas nécessaire d’être à jeun) : il reflète la glycémie sur les 2 derniers mois.
Bilan hépatique
Il consiste à évaluer les fonctions hépatiques.
- Transaminases (ASAT, ALAT), gamma GT et phosphatase alcaline (PAL) : enzymes hépatiques.
- Albumine : protéine reflétant les capacités de synthèse du foie.
À jeun ou pas ?
Non, ce n’est pas nécessaire.
Analyse
Diverses pathologies du foie peuvent être mises en évidence grâce à ces mesures.
En cas de doute sur vos résultats, n’hésitez pas à demander conseil à votre biologiste médical (toujours disponible au moment de la remise des résultats) et à consulter votre médecin. En fonction de votre bilan, votre médecin pourra éventuellement vous orienter vers d’autres examens afin d’affiner le diagnostic.
Pourquoi plusieurs tubes sont-ils nécessaires ?
Vous avez sûrement remarqué que le sang prélevé est réparti dans plusieurs tubes. Pourquoi ? En fait, pour certaines analyses, le sang prélevé est mis en contact dans le tube avec une substance qui va empêcher la coagulation, cette substance pouvant être différente selon l’analyse demandée. Les différents tubes contiennent donc des substances différentes et sont différenciés par un code couleur.
Bon à savoir
Les résultats des analyses sanguines sont variables selon l’âge et le sexe, mais aussi selon les laboratoires, car ils peuvent utiliser des techniques différentes. Il est donc conseillé d’effectuer ses analyses au sein d’un même laboratoire afin de pouvoir comparer les résultats.
- Pour les enfants qui redoutent les piqures, il est possible de leur appliquer un patch anesthésiant 1 heure avant la prise de sang pour éviter que ce soit douloureux.
- Lorsqu’il est demandé d’être à jeun, vous pouvez bien sûr boire de l’eau (plate). Le thé et le café, s’ils sont pris sans sucre et sans lait, sont également possibles.
Charlène Catalifaud
Remerciements à Isabelle Tawa, biologiste au laboratoire
médical du CMETE à Paris pour sa relecture attentive.





