Synthétisé pour la première fois en 1878 par Harmon Northrop Morse, le paracétamol est aujourd’hui un incontournable de nos armoires à pharmacie. (Re)découvrez dans cet article ce qu’il faut savoir pour l’utiliser en toute sécurité.
Également appelé acétaminophène, le paracétamol est l’antidouleur le plus acheté. Il agit en une vingtaine de minutes et son efficacité dure environ 4 heures.
Disponible sans ordonnance en pharmacie, il suffit d’en demander au pharmacien qui saura conseiller au mieux sur son utilisation.
C’est quoi ?
Le paracétamol est un antalgique de palier 1 et un antipyrétique, c’est-à- dire qu’il atténue, voire efface, les douleurs, et diminue les états fiévreux.
Quand le prendre ?
- Traitement symptomatique de douleurs d’intensité légère à modérée en première intention.
- Traitement symptomatique de la fièvre, surtout pour les enfants de moins de 16 ans atteints d’infections virales.
Il soulage certaines manifestations douloureuses, comme les céphalées, les états grippaux, les douleurs aux dents…
À quelle dose ?
- Pour les personnes pesant au moins 50 kg, la dose journalière est de 3 g. Il est cependant possible d’augmenter la prise à 4 g par jour en cas de douleurs plus intenses.
- Par prise, il ne faut pas dépasser 1 g, quelle que soit la forme utilisée (comprimé, gélule, sachet…).
- Entre chaque prise, il est impératif d’attendre au moins 4 heures.
Et chez l’enfant ?
La posologie pédiatrique dépend du poids de l’enfant. La quantité adaptée correspond à 60 mg/kg/24 h, soit 15 mg/kg toutes les 6 heures. Pour les plus petits, il existe les pipettes graduées en fonction du poids sous forme de suspension buvable. Mais également des sachets en poudre de 100, 150, 200 ou 300 mg.
Il est préférable chez les enfants d’attendre au moins 6 heures entre chaque administration.
Quand ne faut-il pas le prendre ?
L’un des avantages du paracétamol est que par rapport aux autres antalgiques, il a très peu de contre-indications.
Il ne faut cependant pas en prendre en cas d’hypersensibilité ou d’allergie à l’un des composants, ou en cas de pathologies graves hépatiques, comme l’insuffisance hépatique.
Quelle est sa toxicité ?
Du fait de sa forte utilisation, les médicaments contenant du paracétamol sont à fort risque d’entraîner un surdosage. Cela concerne particulièrement les personnes âgées, les enfants, les personnes dénutries et celles ayant une atteinte hépatique ou souffrant d’alcoolisme chronique. Il est donc important de surveiller attentivement leur prise pour éviter toute intoxication. En cas de surdosage chronique (environ 10 g/j pendant 2 semaines), le foie peut se nécroser (mort des tissus).
En cas de surdosage aigu (de 25 à 30 g en 1 jour), il survient une hépatite fulminante, obligeant une greffe de foie dans les plus brefs délais pour éviter le décès.
Quels sont les symptômes en cas de surdosage ?
- Dans les premières 24 heures : nausées, vomissements, pâleur, douleurs abdominales, anorexie.
- Sur le long terme : destruction des cellules du foie entraînant une insuffisance hépatique, saignement gastro- intestinal, encéphalopathie, voire coma et décès.
Depuis 2020 en France, la mention « Surdosage = danger » est obligatoire sur les boîtes de paracétamol.
Et les femmes enceintes ?
Il peut être pris pendant la grossesse et l’allaitement (contrairement aux anti-inflammatoires non stéroïdiens, comme l’ibuprofène). Cependant, il doit être utilisé à la dose efficace la plus basse possible et durant une courte période (< 1 semaine). En effet, de récentes études pointent un effet perturbateur endocrinien sur le développement du fœtus en diminuant la production de testostérone lorsqu’il est utilisé de manière prolongée.
Fun fact
La façon dont fonctionne le paracétamol n’est pas encore complètement éclairci, même si nous savons qu’il agit surtout au niveau du système nerveux central. Plusieurs pistes sont envisagées quant à son mécanisme d’action. L’une d’entre elles est que cette molécule aurait un effet sur les prostaglandines, hormones qui augmenteraient la douleur et la fièvre, dont il inhiberait la production.
Les médicaments associant du paracétamol et une autre molécule
De nombreux médicaments sont composés de paracétamol et d’une autre molécule. Il est alors impératif lorsque l’on prend cet antalgique de vérifier la composition des autres médicaments pris pour s’assurer qu’ils n’en contiennent pas afin de ne pas dépasser la dose maximale.
Voici quelques exemples :
- paracétamol et codéine (ex : Codoliprane®, Dafalgan codéiné ®) : pour les personnes de plus de 15 ans dans les douleurs aiguës d’intensité modérée non soulagées par le paracétamol seul ;
- paracétamol et pseudoéphédrine chlorhydrate (ex : Humer rhume®, Dolirhume®) : pour les personnes de plus de 15 ans dans le traitement des rhumes.
54 % des Français seulement connaissent le risque de toxicité hépatique du paracétamol.
- Durant le premier confinement, 53 millions de boîtes de Doliprane® ont été vendues en France en 7 semaines, soit une hausse de 28 %.
Par Léna Pedon





