Les cycles menstruels passent et ne se ressemblent pas. Il reste encore bien des mystères autour de leur fonctionnement variable d’une personne à l’autre, sans règles.
« Qu’est-ce qu’un cycle menstruel ?» • Étienne, 13 ans
Le cycle menstruel désigne tous les processus physiologiques cycliques qui permettent, chez les personnes de sexe féminin, de rendre possible la fécondation d’un ovule. Le premier cycle menstruel démarre avec la puberté et le dernier vient avec la ménopause.
Le cycle menstruel se déroule en plusieurs phases aux durées variables : les menstruations (règles), la phase folliculaire, l’ovulation et la phase lutéale, et il commence le premier jour de chaque période de menstruations. En moyenne, il dure environ 28 jours, mais cela dépend des personnes, des facteurs extérieurs et des éventuels dérèglements internes. Il est régi par des variations hormonales, coordonnées par le cerveau.
On considère que le cycle menstruel englobe et dépend de plusieurs autres cycles : hormonaux, utérin, ovarien et tubaire.
« Dois-je m’inquiéter si mon cycle n’est pas régulier ?» • Léa, 18 ans
Non et oui ! Tout le monde n’est pas réglé comme du papier à musique, et chaque corps est différent. L’important est de se concentrer sur soi-même et d’être son propre référentiel en ce qui concerne les irrégularités de cycle. Est-ce fréquent ? Mon cycle fluctue- t-il selon un même schéma ? Ai-je fait ou ressenti quelque chose en particulier ? Est-ce que je sens que quelque chose ne tourne pas rond ? Il est important de s’écouter et d’apprendre à connaître son corps, et cela peut prendre plusieurs années. En revanche, si vous constatez un dérèglement qui vous paraît étrange, des douleurs inhabituelles ou des saignements prolongés, n’hésitez pas à poser vos questions à la sagefemme ou au gynécologue qui vous suit.
Les dérèglements intempestifs d’un cycle peuvent être causés par de nombreux facteurs : stress, activité physique, changement de contraception, état de santé, sommeil, traitements médicamenteux. Mais, généralement, le cycle se remet en place quand les problèmes de surface sont réglés.
« A-t-on des règles sous pilule ? » • Victor, 24 ans
Les règles sont la conséquence d’une chute du taux hormonal au cours du cycle menstruel. Cette dernière intervient lorsqu’un ovule n’a pas été fécondé par un spermatozoïde. Le corps se débarrasse alors du petit tapis superficiel qui s’était formé dans l’utérus pour accueillir l’ovule fécondé, auquel s’ajoutent du sang et des sécrétions vaginales.
La pilule est une contraception hormonale réversible qui remplace les cycles hormonaux naturels par un état hormonal constant bloquant l’ovulation et le cycle menstruel. Il n’y a donc pas de règles à proprement parler sous pilule. En revanche, certaines pilules prévoient 7 jours d’arrêt tous les 21 jours, arrêt qui fait baisser brutalement la concentration d’hormones de synthèse dans le sang et provoque des hémorragies de privation. Généralement moins douloureuses, moins abondantes et moins longues que les règles, ces hémorragies s’arrêtent dès la nouvelle prise de 21 jours de la pilule.
« Est-ce normal d’avoir mal (ou pas) durant mon cycle ?» • Cléo, 21 ans
Il existe deux moments du cycle durant lesquels des douleurs peuvent survenir : l’ovulation et les menstruations. En effet, sans que l’on en connaisse la cause, la période qui entoure l’ovulation peut s’accompagner de douleurs, généralement d’un seul côté et de façon assez localisée. Il peut également y avoir une sensation de pesanteur dans le bas-ventre. Ce phénomène n’a cependant pas vocation à se répéter à tous les cycles de la même manière, ne vous étonnez donc pas si la douleur ne survient pas à chaque fois ou qu’elle n’est pas toujours située du même côté. Enfin, la période des règles s’accompagne souvent, avant ou pendant, d’une douleur plus ou moins intense. Celle-ci est due à la contraction du muscle utérin (le myomètre) qui évacue la partie superficielle de la paroi utérine (l’endomètre). Selon les cycles, les contractions peuvent être plus ou moins puissantes, et la douleur variable. Les hémorragies de privation peuvent également provoquer des douleurs. Les douleurs ne sont pas du tout cycliques, et leur moment de survenue dépend entièrement du cycle en cours.
De manière générale, les douleurs inhabituelles, par leur fréquence, leur durée et leur intensité lors des règles (dysménorrhée) ou en dehors ne doivent pas vous pourrir la vie. Il est important d’aller consulter si vous en ressentez le besoin pour trouver la solution à vos problèmes.
« L’arrêt des règles signifie-t-il une grossesse ? » • Mathilde, 34 ans
Les règles correspondant à l’évacuation de la paroi utérine en cas de non-ovulation, il est normal qu’elles ne surviennent pas lorsque la personne n’ovule plus. Typiquement, les femmes enceintes n’ovulent plus durant leur grossesse ainsi que les femmes ayant passé la ménopause (fin de la fertilité).
Un arrêt des règles (aménorrhée) supérieur à 6 mois ou à la durée de 3 de vos cycles doit vous amener à consulter un professionnel de santé pour vous assurer que tout va bien. Quelques exemples de causes d’arrêt des règles : trouble hormonal, malnutrition, anorexie, médicaments, sport excessif, infertilité, etc.
NB : il existe des aménorrhées ovulatoires, c’est-à-dire que la fonction ovarienne fonctionne toujours.
« Puis-je mettre un tampon si je n’ai jamais eu de rapport sexuel avec pénétration ?» • Sasha, 15 ans
Il appartient à chaque personne de choisir d’utiliser des tampons ou non ! Tant que la méthode d’utilisation des protections menstruelles vous convient et que vous êtes à l’aise, il n’y a pas de contre-indications médicales. En revanche, il convient de connaître son corps pour ne pas se faire mal en insérant le tampon. Le mieux est de demander à une personne de confiance ou à un professionnel de santé comment l’insérer, quelle taille et quel modèle prendre. Concernant l’hymen, la fine membrane qui se trouve le plus souvent encore à l’entrée du vagin lors des premières règles, pas trop de soucis à se faire. En effet, l’hymen n’obstrue pas complètement le vagin (sinon le sang des règles ne pourrait pas s’écouler) et peut s’assouplir lors de l’exploration délicate de cette zone, avec un petit tampon par exemple. De plus, l’absence d’hymen n’engage en rien la « virginité », c’est ce que l’on considère comme premier rapport sexuel qui détermine la notion de virginité.
« J’ai des pertes vaginales, est-ce normal ? » • Marie, 46 ans
Les pertes vaginales appelées pertes blanches (ou leucorrhées) sont tout à fait normales et changent tout au long du cycle menstruel. Elles sont composées de glaire cervicale, cellules mortes de la muqueuse vaginale, sueur et cyprine. De couleur blanche à jaune clair et inodores, elles sont produites par le vagin et l’utérus et sont un signe de bonne santé de la flore intime ! D’ailleurs, leur acidité est souvent responsable d’une décoloration progressive des fonds de sous-vêtements. Pas de panique donc, cela est totalement normal, et il existe des protège-slips (lavables ou jetables) pour protéger vos culottes préférées !
Au moment de l’ovulation, les leucorrhées deviennent plus abondantes avec une texture transparente et fluide (un peu comme du blanc d’œuf). À l’inverse, au moment des règles, elles deviennent plus épaisses et foncent un peu.
Enfin, elles sont les premiers signes de déséquilibre de la flore vaginale. Changement de couleur (verdâtre, grisâtre, jaune foncé) et/ou de texture (lait caillé, mousse) et/ou d’odeur (poisson pourri) accompagnés de sensation de brûlure et de démangeaisons doivent vous amener à consulter.
« Pourquoi je me sens à fleur de peau quelques jours avant mes règles ? » • Camille, 27 ans
Fatigue mentale et physique, montagnes russes émotionnelles, inconfort digestif, moral dans les chaussettes, douleurs aux seins… Quelques jours avant les règles, certaines personnes peuvent expérimenter un syndrome prémenstruel (SPM). Ce dernier se déroule durant la phase lutéale (phase de fin de cycle) et provoque généralement : des douleurs mammaires, de la fatigue, des céphalées, des crampes utérines, une irritabilité et une anxiété exacerbée, un syndrome dépressif, une instabilité émotionnelle, voire dans des cas plus graves un trouble dysphorique prémenstruel (forme sévère de SPM). Actuellement, les causes ne sont pas certaines, mais seraient plutôt hormonales. Le SPM se traite par la mise en place de mesures hygiénodiététiques visant à améliorer le confort physique et émotionnel. Tous les moyens sont bons pour passer au mieux ces quelques jours difficiles : indulgence, acceptation, yoga, massages, netflix and chill, repas plaisir, antidouleurs… à vous de trouver la recette !
Le saviez-vous ?
Le vagin est autonettoyant ! Au moment de la douche, un peu de savon intime sur la vulve et l’extérieur des grandes lèvres est bien pour « rafraîchir la zone », mais rien ne sert d’aller plus loin, on risque de détruire sa flore vaginale.
Par Juliette Dunglas





