Qu’est-ce que l’observance ?
C’est le respect des prescriptions médicales : nombre de prises, posologie, modalités d’administration, horaire, durée et recommandations associées. Elle est souvent conditionnée par la capacité du patient à se mobiliser pour sa santé. Si la prise des médicaments n’est pas rigoureuse, l’observance est mauvaise. On considère un patient comme non observant quand il prend moins de 80 % du traitement prescrit.
La non-observance peut être de plusieurs ordres :
- Mauvais dosage : erreur de prises (augmentation ou diminution des doses)…
- Mauvaise prise : prendre ses médicaments le matin plutôt que le soir, mélange de médicaments…
- Non-respect du traitement prescrit : durée du traitement (pause, arrêt, prolongation), erreur de dosage…
- Interaction : mélange de médicaments, automédication…
- Non-respect des règles hygiénodiététiques accompagnant le traitement.
Les raisons d’une non-observance sont variées : mauvaise compréhension du traitement, effets secondaires, multiples traitements, évolution de la maladie…
Les seniors particulièrement sensibles
La non-observance concerne toutes les classes d’âges, cependant, pour diverses raisons, les personnes âgées sont plus particulièrement touchées. 71 % des plus de 50 ans et 86 % des plus de 75 ans prennent des médicaments tous les jours. Avec l’âge, l’état de santé se dégrade et entraîne une polypathologie impliquant une polymédication. Les plus de 65 ans consommeraient ainsi 3,9 médicaments différents par jour ; les plus de 80 ans, 4,4.
Des conséquences sanitaires et économiques
L’observance est un élément clef du succès d’une thérapie. Les médicaments doivent être pris à la bonne dose et au bon moment. Le non-respect des prescriptions médicales peut faire échouer un traitement, voire mettre en danger le patient : diminution de l’efficacité, aggravation de la maladie, surdosage, effets secondaires…
Par ailleurs, la non-observance a des conséquences économiques importantes, car elle génère des frais inutiles : prolongement de la maladie et des arrêts de travail, hospitalisations… ce qui représenterait plusieurs centaines de milliards d’euros de dépenses de santé au niveau mondial.
Comment la faciliter ?
Plusieurs solutions existent pour faciliter la prise de médicaments au quotidien.
Une bonne compréhension du traitement
70 % des patients chroniques ne comprendraient pas leur pathologie ou leur traitement après une consultation. Pourtant, il est essentiel de bien comprendre son traitement pour se l’approprier au mieux.
« À quoi sert-il ? Comment bien le prendre ? Les effets secondaires éventuels ? »… Les conseils et explications doivent donc être clairs. N’hésitez pas à poser des questions aux professionnels de santé.
Un bon suivi de sa maladie
L’efficacité du traitement, notamment pour les maladies chroniques, doit être évaluée régulièrement afin de vérifier son efficacité et de gérer les effets secondaires.
Une bonne connaissance des médicaments
Sachez reconnaître chacun de vos médicaments : emballages, forme, couleur…
Des outils et conseils pratiques
Des astuces efficaces sont possibles pour vous aider à bien prendre vos traitements et à respecter la posologie et la prescription :
- Bien ranger et bien identifier vos médicaments.
- Conserver les médicaments dans leur emballage.
- Préciser la posologie et les heures de prises sur les boîtes.
- Écrire le nom du médicament prescrit sur les boîtes de génériques.
- Utiliser des piluliers à la journée, à la semaine ou au mois selon vos traitements. Il s’agit d’une boîte constituée de plusieurs cases correspondant aux jours et moments de la journée. Éventuellement, vous les faire remplir par un proche ou par le pharmacien.
- Si vous n’avez pas de pilulier, créer un tableau hebdomadaire ou mensuel dans lequel cocher, à chaque prise, la case correspondante.
- Programmer une alarme, un réveil, un téléphone… à l’heure des prises. Il existe aujourd’hui des piluliers électroniques munis d’alarme sonore ou lumineuse.
Dans tous les cas, ne jamais suspendre ou interrompre un traitement, ni prendre un médicament, sans avis médical. Informez également vos médecins des éventuels traitements en cours pour prévenir des risques d’interactions.
Marianne Carrière
Attention à l’automédication
Il peut être tentant de pratiquer l’automédication. « Mes symptômes sont les mêmes que l’an dernier. Il me reste encore quelques cachets » ; « J’ai un simple mal de tête, je vais prendre un antalgique ». Pourtant, l’automédication, notamment en cas de polymédication, peut être dangereuse ou entraîner une surmédication. De plus, les médicaments peuvent interagir et diminuer l’efficacité de certains, voire en modifier les effets. Il est indispensable de prendre conseil auprès d’un professionnel de santé.
Les accidents médicamenteux, par an, en chiffres
- 1 000 000 journées d’hospitalisation
- 128 000 hospitalisations
- 20 % des hospitalisations des patients de plus de 80 ans
- 8 000 décès





