Maladie fréquente chez les personnes âgées en raison des fractures, l’ostéoporose peut être prévenue et permettre d’éviter ces conséquences qui peuvent altérer la qualité de vie des malades.
Qu’est-ce que l’ostéoporose ?
L’ostéoporose est une pathologie osseuse. Considérons notre squelette comme une maison, elle est entretenue par les ostéoblastes qui fabriquent de l’os (les murs) et les ostéoclastes qui détruisent les parties les plus vieilles. Cet équilibre nous donne un squelette solide et résistant. De la naissance à nos 25 ans, le capital osseux se constitue, de 25 à 50 ans, il reste stable et, après 50 ans, il se fragilise lentement, comme une maison qui vieillit.
En cas d’ostéoporose, les ostéoclastes deviennent incontrôlables, alors que les ostéoblastes ralentissent leur rythme de travail. La conséquence directe : les os deviennent plus minces, plus poreux et donc plus fragiles. La solidité des os est touchée et le risque de fracture grandit. Les vertèbres, les poignets et le col du fémur sont les os les plus souvent atteints d’ostéoporose. Une fracture peut survenir lors d’une chute, mais aussi après un traumatisme mineur ou un effort banal.
1 • Quelles sont les causes de l’ostéoporose ?
De nombreux facteurs sont en cause. La vitamine D, le calcium et le soleil sont impliqués dans la bonne santé de nos os.
Les œstrogènes, hormones féminines, ou encore les hormones thyroïdiennes peuvent aussi avoir un rôle dans le développement de la maladie. Les œstrogènes contrôlent le remodelage osseux en freinant la dégradation et en favorisant la formation d’os.
En effet, lors de la ménopause, la femme ne produit plus d’œstrogènes, la perte osseuse s’accélère et augmente alors le risque d’ostéoporose.
2 • Qui est concerné ?
Selon l’association française de lutte antirhumatismale, l’ostéoporose concerne près de 4,8 millions de Français, dont 4 millions de femmes. Elle est négligée et son diagnostic survient souvent lors d’une fracture alors que, prise en charge avant ses conséquences, il est possible de prendre des mesure pour d’éviter fractures et complications.
En France, un homme sur cinq après 50 ans et une femme ménopausée sur trois ont une ostéoporose.
3 • Existe-t-il des facteurs de risque ?
Oui ! Le sexe féminin, l’âge, l’excès d’alcool, le tabagisme, un traitement à base de corticoïdes de plus de 3 mois, une ménopause précoce, un indice de masse corporel inférieur à 19, des antécédents de fracture de col du fémur chez l’un des deux parents ou encore une maladie de la thyroïde, un mode de vie sédentaire, une perte de hauteur de 4 cm ou plus.
4 • Comment fait-on le diagnostic ?
Si la fracture peut induire un diagnostic rapide, l’ostéoporose peut être repérée plus en amont. Par exemple, des douleurs, notamment au niveau du dos, d’autres signes ou antécédents peuvent mettre la puce à l’oreille de votre médecin pour réaliser divers examens afin de vérifier l’état de vos os. La perte de taille peut, par exemple, être un signe de fracture vertébrale, sans forcément engendrer de douleurs.
L’ostéodensitométrie est l’examen le plus couramment utilisé : c’est un examen radiologique rapide, indolore et précis. Il permet de mesurer la densité minérale osseuse et d’évaluer la solidité des os. Il est le plus souvent utilisé pour poser le diagnostic d’ostéoporose, souvent avant la survenue d’une fracture, et évaluer le risque fracturaire d’un patient. Le rhumatologue pourra ensuite évaluer le bon traitement.
5 • Quelle prévention et quels traitements ?
les traitements contre l’ostéoporose ou pour sa prévention sont nombreux et choisis par le rhumatologue selon différents facteurs : l’âge, la densité minérale osseuse, les antécédents de fractures, les antécédents familiaux, etc. Il ne faut pas attendre une première fracture pour agir. En effet, en cas de risque élevé de développer la pathologie, votre médecin peut vous prescrire des compléments en vitamine D et/ou calcium ou vous aider pour enrichir votre alimentation.
- Des traitements à effet oestrogénique agissent sur le squelette. Il s’agit par exemple du traitement hormonal substitutif de la ménopause ou du raloxifène.
- Les traitements non hormonaux les plus utilisés sont les bisphosphonates, le ranélate de strontium ou l’hormone parathyroïdienne en injection, qui freinent la dégradation de l’os.
Ces traitements ne sont pas forcément prescrits à vie ! Par exemple, si la densité minérale osseuse revient dans les normes et selon différents critères, il peut être stoppé.
Améliorer le quotidien avec la maladie
L’ostéoporose peut avoir des répercussions importantes sur la qualité de vie des patients. Il est indispensable de trouver des pistes d’amélioration du quotidien pour limiter les craintes et les handicaps liés à la maladie.
Utiliser une canne ou un déambulateur lors des déplacements permet de diminuer les risques de chutes ou la peur de chuter
L’aménagement du domicile avec l’aide d’un professionnel (ergothérapeute, etc.) permet de repérer les obstacles qui seraient à risque de chute (fils du téléphone ou lampadaires, etc.), aménager la salle de bain, etc.
Pratiquer une activité physique régulière pour préserver les os mais aussi son état de santé général et sa masse musculaire. L’activité doit être adaptée aux capacités mais aussi aux envies ! C’est la régularité qui compte. Il est important d’avoir une activité qui sollicite le poids du corps, comme la marche, pour entretenir la masse osseuse, mais d’éviter les sports à mouvements violents (golf, tennis, musculation…).
Adopter une alimentation saine et variée. Les apports en protéines et en calcium doivent être suffisants pour la bonne santé osseuse. Si vous n’aimez pas les laitages, certaines eaux minérales sont riches en calcium et n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin, il pourra vous prescrire une supplémentation si nécessaire. Attention, les régimes amaigrissants excessifs sont déconseillés car ils diminuent la masse musculaire et osseuse.
Prendre l’air (et le soleil) est aussi utile : la vitamine D est produite par notre corps en réponse au soleil. Cette vitamine permet d’absorber le calcium dans nos os et de lutter contre l’ostéoporose.
Ne pas fumer et ne pas consommer d’alcool en excès.
Par Gaëlle Monfort





