Qu’est ce qu’un savon antibactérien ?
Par définition, un savon antibactérien élimine les bactéries, organismes vivants possiblement vecteurs d’infections, et donc de
maladies. Il est d’ailleurs préférable de parler de savons antiseptiques ou de solutions hydroalcooliques, ces savons étant composés d’agents antibactériens, anti-levures et le plus souvent virucides. Pratiques, utilisables chez l’adulte comme chez le plus jeune enfant, ces savons promettent une éradication des germes en quelques secondes et sans eau. C’est la raison pour laquelle ils sont utilisés quotidiennement par des millions de Français.
Une composition jugée dangereuse
Plébiscités par les professionnels de santé, notamment au sein des hôpitaux et des établissements scolaires, les savons antiseptiques
sont montrés du doigt par les agences de santé américaines et européennes. En cause, leur efficacité, jugée quasi nulle, et leur innocuité, estimée incertaine. Parmi les principes actifs pris pour cible par la Food and Drugs administration (FDA), le triclosan, une molécule soupçonnée d’être un perturbateur endocrinien, pourtant retrouvée dans de nombreux produits pharmaceutiques en France. Selon Janet Woodcock, directrice du centre
d’évaluation et de recherche de la FDA, équivalent américain de notre Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM), « plusieurs données suggèrent même que les substances présentes dans les antibactériens auraient plus de risques que de bénéfices sur le long terme. » En favorisant l’absorption du Bisphenol A par la peau, le triclosan aurait des effets négatifs sur la reproduction humaine, en dégradant la qualité du sperme, et en favorisant les fausses couches. Des conséquences graves et très surveillées par les autorités de santé.Des conséquences graves et très surveillées par les autorités de santé.
D’autre part, des études in vitro démontrent que le triclosan favoriserait l’émergence de bactéries résistantes aux antibiotiques. Une mauvaise nouvelle pour la santé humaine, déjà fragilisée par l’obsolescence de nombreux antibiotiques disponibles sur le marché vis-à-vis de certains micro-organismes.
Faut-il cesser de les utiliser ?
Ce n’est pas la première fois que ces savons sont jugés peu efficaces, voire dangereux. En 2013, l’agence de santé américaine avait déjà sommé les fabricants de savons antibactériens de prouver l’efficacité supérieure ou équivalente de leurs produits, par rapport aux savons liquides dits “classiques”, avant de les mettre en vente. Toujours en 2015, une étude publiée dans le Journal of Antimicrobial Chemotherapy, une revue reconnue dans la recherche sur les bactéries, avait prouvé l’efficacité équivalente du triclosan par rapport à l’association de savon liquide et d’eau.
En France, l’interdiction stricte du triclosan concernera dès le 27 janvier 2017 tous les produits “biocide de type 1”, c’est-à-dire tous ceux utilisés pour l’hygiène humaine, appliqués ou en contact avec la peau ou le cuir chevelu, dans un but principal de désinfection.
Toutefois, le triclosan restera autorisé jusqu’à 0,3 % en concentration dans les produits cosmétiques tels que les dentifrices, certains déodorants, les poudres pour le visage et fonds de teint, certains produits pour les ongles. Sachez à ce propos que la liste complète des produits contenant du triclosan est disponible librement sur le site Simmbad.fr qui dresse un inventaire des produits biocides présents sur le marché français.
En ce qui concerne les gels hydroalcooliques, l’ANSM recommande d’utiliser des produits à base d’alcool éthylique (ou éthanol), d’alcool propylique (propane-1-ol ou n-propanol) ou d’alcool isopropylique (propane- 2-ol ou isopropanol). Leur concentration optimale est comprise entre 60 % et 70 % (ou entre 520 et 630 mg/g). Ces gels ne devront être utilisés que sur des mains sèches et non souillées. En cas de salissures visibles, un lavage préalable à l’eau et au savon doux sera nécessaire. L’important, c’est surtout le geste, la friction. Elle doit être homogène, vigoureuse et prolongée, au moins 30 secondes. C’est de cette façon qu’une solution antiseptique sera efficace.
À noter que le triclosan a été totalement retiré des produits de rasage le 30 octobre 2014, en raison de la pénétration facilitée de la molécule via les microcoupures. On peut alors imaginer qu’il vaut mieux éviter ce produit en cas de lésion ou de porte d’entrée cutanée…
Quelques chiffres
- 38% des Français ne se lavent pas les mains
- 53% des Français se lavent les mains pendant 10 secondes
- 8% des Français se lavent les mains correctement
Le cas des marques “naturelles”
Faut-il alors privilégier les marques dites “naturelles” et bio ? Pourquoi pas. Ces produits associent le plus souvent différentes huiles essentielles, aux propriétés tueuses de virus, de bactéries et de champignons. Citron, lavandin, arbre à thé, géranium… Ces plantes sont largement utilisées en phytothérapie dans la lutte contre les infections. Sans pour autant se méfier des autres produits disponibles sur le marché, ces marques apportent une alternative intéressante, notamment pour ceux qui utilisent fréquemment ces savons sans eau et aiment leur texture. Attention, si vous avez déjà manifesté une allergie aux huiles essentielles ou en cas d’asthme sévère : ces produits pourront vous être déconseillés. Demandez conseil à votre pharmacien avant de les utiliser.
4 produits à préférer

Ces quatre produits ne contiennent pas de Triclosan





