Un traitement antiviral efficace contre le virus du sida vient d’être mis en évidence par des chercheurs chez le singe. Un essai clinique chez l’homme devrait être lancé en 2018.
C’est peut être un bond de géant pour l’humanité. La revue scientifique Science vient de publier les résultats d’une étude effectuée par des chercheurs du groupe Sanofi et des Instituts nationaux américains de la santé (NIH). Ces derniers ont mis au point une combinaison de trois anticorps capable de neutraliser le VIH chez le primate. Elle a démontré de bien meilleurs bénéfices que des administrations isolées et possède des perspectives curatives et préventives.
Efficacité prometteuse chez le singe
Pour leurs travaux les scientifiques ont sélectionné 24 singes qu’ils ont divisé en trois groupes. Les deux premiers ont été traités avec de simples anticorps tandis que le troisième groupe a reçu le triple anticorps. Les primates ont ensuite été exposés à deux souches du virus simien (VIS) et à une combinaison de VIH. Cinq et six sujets sur huit ont été respectivement infectés dans les deux premiers groupes. Aucun dans le troisième.
L’efficacité de cet antiviral réside dans ses « trois têtes » qui lui confèrent sa triple action. En ciblant trois zones différentes du virus, il semblerait que cette molécule soit capable d’éviter le phénomène d’échappement immunologique. Effectivement, le virus du sida est connu pour son fort taux de mutation, rendant difficile l’élaboration d’un vaccin. De plus, cela aurait également une influence sur le spectre d’action. En effet, selon les chercheurs, cette nouvelle molécule pourrait neutraliser 99% des plus de 200 souches différentes du VIH-1. Soit mieux que n’importe quel anticorps précédemment étudié.
Prochaine étape : l’homme
Bien que ces résultats soient prometteurs chez le singe, l’issue est encore floue. Aucune conclusion ne pourra être tirée avant la transposition à l’être humain. C’est pour cela que le laboratoire Sanofi va démarrer, en 2018, un essai clinique de phase 1 sur des volontaires sains et des personnes infectées par le VIH. L’objectif sera de démontrer l’innocuité et l’efficacité de cette nouvelle substance face à une pathologie mieux maitrisée grâce aux traitements et à la prévention mais toujours extrêmement meurtrière (un million de morts en 2016).