L’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), soutenu par la Fondation VINCI Autoroutes, a récemment dévoilé les résultats de son enquête annuelle sur le sommeil des Français. Retour sur les points essentiels.
Dettes de sommeil et siestes à rallonge, l’étude de l’INSV menée avec OpinionWay s’est rendue au chevet de 1 000 Français âgés de 18 à 65 ans. Après s’être penché les années précédentes sur des thématiques telles que l’effet des technologies, le mode de vie ou le sommeil parent-enfant, l’Institut s’est consacré aux liens qui unissent la santé mentale et la somnolence, cet état situé entre le sommeil et l’éveil est caractérisé par une envie de dormir. Malgré quelques progrès, les résultats suggèrent que les besoins des Français en termes de sommeil ne sont pas suffisamment couverts.
Une somnolence en hausse
Plutôt couche-tôt ou couche-tard ? L’analyse révèle que peu importe la typologie de sommeil, les Français dorment en moyenne 7 h 04 en semaine et 7 h 38 le week-end. Près d’un quart d’entre eux ne se repose pas suffisamment, avec un quota inférieur à 6 heures par nuit en semaine. Point positif : la régularité des horaires de coucher et lever y compris le week-end s’est tout de même améliorée.
Niveau somnolence diurne, des difficultés à se maintenir éveillé en journée sont notables et se sont aggravées avec les années : 26 % des Français en souffrent aujourd’hui, contre 19 % en 2019. Des effets exacerbés par nos modes de vies modernes selon l’INSV qui attire l’attention sur la privation de sommeil, la surexposition aux écrans et l’irrégularité des rythmes.
Militer pour une sieste courte
Pour y remédier, la population française mise de plus en plus sur la sieste, 49 % s’y adonnent au moins une fois par semaine. Seul hic de cette solution, les Français optent pour des temps de repos trop longs, 1 h 6 en moyenne ! Face à ce constat, le Dr Marc Rey, neurologue et président de l’INSV déclare que « la sieste est un outil important, mais le problème est qu’elle est considérée comme outil de récupération du manque de sommeil, alors que nous voudrions qu’elle soit également un outil de restauration de la vigilance. »
L’un favorise l’autre et inversement
Derrière les problèmes de somnolence soulevés par cette étude se cachent des troubles de santé mentale – des thématiques qui s’influencent réciproquement. « L’épuisement des ressources physiques en lien avec l’hypervigilance que provoque l’anxiété peut entraîner de la somnolence, et à l’inverse la somnolence peut favoriser les symptômes anxieux », souligne le Pr Jean-Arthur Micoulaud, psychiatre et médecin du sommeil. Parmi les personnes somnolentes, 32 % d’entre elles présentent des symptômes d’anxiété et 28 % de dépression. Des troubles qui s’aggravent chez les jeunes, puisque 36 % des 18-24 ans souffrent d’anxiété et 28 % d’entre eux de dépression, comparés à 24 et 20 % dans la population générale.
Ces résultats appellent à prendre davantage soin de son sommeil en adoptant un rythme régulier, en écoutant ses besoins, en luttant contre la sédentarité avec des pauses actives, en limitant le café… Des bonnes pratiques à méditer sur l’oreiller.
Par Cléo Derwel





