Devant des douleurs thoraciques, un malaise ou arrêt respiratoire, la situation peut très vite devenir stressante pour les témoins de l’urgence. Voici une fiche pour se familiariser avec la conduite à tenir et les gestes qui sauvent.
Quelles urgences cardiovasculaires puis-je rencontrer ?
- L’arrêt cardiorespiratoire : la victime est inconsciente et ne respire plus, il faut alors démarrer une réanimation (voir page centrale).
- Les douleurs thoraciques : il faut appeler les secours (15 ou 18).
- Troubles inquiétants de la respiration : il faut appeler les secours (15 ou 18) et commencer une réanimation si la victime perd connaissance.
- Accident vasculaire cérébral : mal de crâne intense, paralysie partielle, difficultés à parler, visage tombant, il faut appeler les secours (15 ou 18).
- Accident ischémique transitoire : engourdissement du visage ou d’un bras, troubles de la vision et de la parole, il faut appeler les secours (15 ou 18).
- Embolie : essoufflement, douleur thoracique, malaise, il faut appeler les secours (15 ou 18).
- Infarctus du myocarde : douleur thoracique intense continue irradiante comme un étau, malaise, essoufflement, sensations inhabituelles dans le bras gauche (chez les femmes cela peut se manifester aussi par des troubles digestifs), il faut appeler les secours (15 ou 18) et se tenir prêt à faire un massage en cas d’arrêt cardiorespiratoire.
- Déchirure aortique : douleur thoracique intense et soudaine, il faut appeler les secours (15 ou 18).
- Malaise/syncope : il faut appeler les secours (15 ou 18).
Quels sont les signes qui doivent m’alerter ?
- Pâleur
- Douleur thoracique (intense, soudaine, irradiante, persistante, voire accompagnée de sensation dans le bras gauche)
- Douleur intense dans la jambe
- Engourdissements, paralysie
- Violente douleur à la tête
- Difficulté à respirer, essoufflements, voire arrêt de la respiration
- Malaise
- Perte de connaissance
Une étape primordiale
1 – La première chose à faire lorsque vous êtes témoin d’une urgence cardiovasculaire, c’est de s’assurer que l’environnement est sécurisé. Il est important que vous soyez en sécurité pour pouvoir aider les autres.
2 – Vérifiez ensuite que la personne est inconsciente et si elle respire en approchant votre oreille de son nez/bouche et en regardant si sa poitrine se soulève.
3 – S’il y a du monde autour de vous, faites appeler le 15 ou le 18 et demandez que l’on vous apporte un défibrillateur automatique ; si vous êtes seul, passez l’appel.
4 – Si la victime est inconsciente et en arrêt respiratoire, commencez le massage et suivez les consignes des secours s’ils sont en ligne.
Le massage cardiaque
Le massage est à pratiquer lorsque la victime est en arrêt cardiorespiratoire, c’est-à-dire que le cœur ne fonctionne pas ou plus assez, et que la respiration est arrêtée ou trop faible. Il faut alors relancer la circulation sanguine et donc l’oxygénation pour maximiser les chances de survie. S’il n’y a pas de défibrillateur, voici ce qu’il faut faire :
1 
La victime doit être allongée sur le dos, sur une surface dure.
Agenouillez-vous à côté d’elle (si vous le pouvez, demandez à quelqu’un de glisser un tissu sous vos genoux afin que vous puissiez effectuer le massage sans gêne).
Placer le talon d’une de vos mains (droite ou gauche, peu importe) au milieu de la poitrine nue, et le talon de l’autre main sur la première. Repliez les doigts de la main supérieure pour enserrer l’autre main.
NB : ne vous positionnez ni sur les côtes, ni sur la partie inférieure du sternum.
2
Bras tendus, redressez-les à la verticale, perpendiculairement au corps de la victime.
Commencez alors les compressions sur le sternum, dans un geste vertical. Vous devez sentir que vous l’enfoncez de 5 à 6 cm. Lâchez la compression et laissez la poitrine remonter.
L’aller-retour doit être régulier, c’est-à-dire que le temps de la compression = le temps de relâchement.
Effectuez 30 compressions thoraciques avec une fréquence de 100 par minute. Ce rythme correspond à la célèbre chanson Stayin’ Alive (tout comme celui de La Macarena) ou à 2 compressions par seconde.
3
Après les 30 compressions, faites 2 insufflations par bouche-à-bouche.
Pour cela, basculez la tête de la victime vers l’arrière, soulevez son menton et pincez ses narines.
Inspirez et positionnez votre bouche entière sur la bouche ouverte de la victime. Expirez alors lentement dans sa bouche en vérifiant que la poitrine se soulève.
4
Alternez 30 compressions, suivies de 2 insufflations jusqu’à ce que la victime revienne à elle (elle recommencera à respirer seule) ou jusqu’à l’arrivée des secours.
Le défibrillateur
Si vous disposez d’un défibrillateur automatique (DAE) ou que l’on vous en apporte un, procédez comme suit :
1
Dénudez la poitrine de la victime et placez les électrodes en suivant les instructions du DAE.
2
Une fois les électrodes posées, le DAE va analyser le rythme cardiaque de la victime. Assurez-vous que personne ne la touche. S’il vous le demande, appuyez sur le bouton de décharge en vous assurant que personne ne touche la victime.
3
Le DAE se charge ensuite du protocole à suivre et vous délivre les instructions. Il existe également des DAE entièrement automatique qui enverront le choc automatiquement. De même, soyez attentifs aux instructions. Le DAE pourra également vous demander de faire des compressions.
4
Ou de faire des insufflations. Continuez à suivre les instructions jusqu’à ce que la victime revienne à elle ou jusqu’à ce que les secours arrivent. Lorsque la victime respirera de nouveau, laissez tout de même les électrodes. Si elle est toujours inconsciente mettez-la en position latérale de sécurité.
Que faire devant une victime inconsciente, sans arrêt cardiorespiratoire ?
Si après vérification de la respiration, voire du pouls, vous vous trouvez devant une personne inconsciente, il faut la mettre en position latérale de sécurité (voir ci-contre). Faites appeler ou appelez les secours, et sécurisez la zone (triangle, gilets, circulation).
Que faire si la zone n’est pas sécurisée ?
Si vous vous trouvez dans un lieu où il y a de la circulation, essayez de vous procurer des triangles rétro-réfléchissants à placer à au moins 30 m de l’accident (100 m sur les routes) ; ainsi que des gilets.
Il ne faut jamais déplacer ou bouger une victime (hors PLS en cas de malaise), particulièrement dans le cadre d’un accident grave. Toutefois, si un danger est imminent et non contrôlable, vous pouvez la déplacer en prenant certaines précautions. Il faut la traîner délicatement en la tenant sous les aisselles, en veillant à maintenir le plus possible les jambes, la colonne et la tête alignée. La victime peut aussi être tirée par les chevilles en l’absence de blessures.
Les numéros à connaître
15 • SAMU (urgences médicales)
18 • Sapeurs-Pompiers (accident ou urgences)
112 • Appel d’urgence européen (même en cas de défaillance du réseau téléphonique)
114 • Numéro d’urgence pour les sourds et malentendants
196 • Secours en mer
L’application de la Croix- Rouge est un véritable indispensable des téléphones. Elle résume toutes les conduites à tenir en cas de situations d’urgence.
L’appli qui sauve, disponible gratuitement sur Google Store et Apple Store.
La présence de défibrillateurs est obligatoire dans les établissements recevant du public (musées, centres aérés, stades, etc.). Lorsque vous ne vous trouvez pas dans un lieu public, il est possible de consulter une carte des défibrillateurs via une application. Staying Alive, disponible gratuitement sur Google Store et Apple Store.
Par Juliette Dunglas





