Le dispositif intra-utérin (DIU) est une méthode contraceptive réversible mise au point en 1928. Disponible sous sa version hormonale ou au cuivre, il est semblable à une petite tige en forme de T mesurant environ 3 cm et se place dans l’utérus. Il est l’heure de rétablir la vérité sur le DIU, souvent mystifié et redouté. En dix intox.
1 • Le stérilet rend stérile
Le mot « stérilet » aurait été utilisé par le Dr Pierre Simon qui, en juillet 1964, présente cette nouvelle méthode de contraception à la presse française. Il est depuis resté dans le langage courant, bien que son étymologie soit trompeuse. En effet, ce petit dispositif n’est, en réalité, pas responsable de stérilisation impromptue, comme l’a réexpliqué en 2016 la Haute autorité de santé. Il existe de rares effets indésirables potentiels qui ne provoquent pas non plus la stérilité.
2 • Jamais eu d’enfant, pas de stérilet
Pendant des décennies, les médecins se sont accordés à ne pas poser de DIU aux femmes « nullipares », c’est-à-dire n’ayant jamais eu d’enfant, ni été enceintes. La cause : le stérilet augmenterait le risque d’infections de l’utérus et des trompes. Infections sexuellement transmissibles capables, parfois, d’entraîner des stérilités. Pas question donc, à l’époque, de compromettre ces chances de devenir enceinte avec la pose d’un stérilet. Or, depuis une trentaine d’années, de nombreuses études ont montré que ce n’était pas le DIU qui favorisait les infections sexuellement transmissibles, mais simplement le fait que ces femmes sans enfant, plus jeunes, avaient plus de partenaires sexuels ! Donc plus de risques d’infections. Depuis 2004 en France, les DIU sont donc accessibles à toutes les femmes, même les adolescentes, selon le Collège national des gynécologues obstétriciens.
3 • Il a beaucoup de contre-indications
Il est vrai que le DIU peut encore rebuter certaines patientes et leur médecin. Bien qu’il gagne en popularité ces dernières années, beaucoup peuvent penser qu’il est plein de contre-indications. Pourtant, mis à part des antécédents de problèmes fonctionnels ou anatomiques dans l’historique médical, il y a peu de non recommandations. N’hésitez pas à consulter d’autres médecins ou une sage-femme pour collecter différents avis sur la contraception.
4 • Les tampons peuvent enlever un stérilet
Votre tampon et votre DIU ne se rencontreront jamais ! Cette idylle impossible s’explique par des raisons d’ordre anatomique. En effet, le DIU est placé dans l’utérus, et la seule partie qui en sort est le fil qui passe sa tête à l’entrée du col de l’utérus. Le tampon, quant à lui, est fait pour être placé dans le vagin et y restera jusqu’à ce que vous l’enleviez. Pas de panique donc ! Des questions ont également été posées quant à l’utilisation d’une coupe menstruelle qui, par son mode de retrait, pourrait avoir un effet ventouse menaçant d’aspirer le DIU. Mais votre cup n’est pas un aspirateur surpuissant et, correctement maniée, elle ne retirera rien sans votre consentement.
5 • Les anti-inflammatoires rendent le stérilet inefficace
Prendre des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l’aspirine ou l’ibuprofène, ne rendra pas votre contraception inefficace. « Il semble s’agir en fait d’une hypothèse ancienne selon laquelle le mécanisme d’action des stérilets passerait par un effet inflammatoire local dans l’utérus, effet que les AINS pourraient diminuer », explique la revue Prescrire dans un article sur l’absence de risque d’interaction entre AINS et stérilet. En réalité, l’efficacité du DIU réside dans son effet spermicide pour le DIU au cuivre, et dans son effet de barrière physique pour le DIU hormonal (les hormones permettent de créer une maille au niveau du col).
6 • Stérilet = douleurs et mare de sang
Il est vrai que les DIU au cuivre peuvent parfois augmenter le volume des règles et accroître la douleur. Cependant, chaque femme est différente et aura sa propre expérience. S’il survient une modification de vos menstruations et que cela n’est pas gérable pour vous, vous pourrez changer de dispositif et vous tourner vers le DIU hormonal, qui a l’effet inverse (règles faibles ou absentes), ou vers un autre moyen de contraception (implant, pilule…).
7 • Il ne fonctionne pas
Contrairement à ce qui peut être dit, le DIU est un moyen de contraception très efficace. Voici un tableau non exhaustif des probabilités d’échec de quelques méthodes contraceptives (Efficacité des moyens contraceptifs, ameli.fr, 2019).
8 • Le stérilet entraîne des infections sexuellement transmissibles (IST)
Le DIU n’augmente pas le risque d’IST, mais n’en protège pas non plus. En effet, or abstinence, le seul rempart contre les IST est le préservatif (masculin ou féminin) qui empêche le contact avec la muqueuse vaginale. La pose du stérilet peut néanmoins propager une infection déjà présente. C’est pour cela qu’un dépistage de la chlamydia et/ou de gonocoque doit être systématiquement réalisé avant la pose. Vous l’aurez donc compris, protégez-vous !
9 • Seuls les gynécologues peuvent le poser
Les gynécologues ne sont pas les seuls détenteurs des savoirs médicaux et les sages-femmes ne s’occupent pas que des accouchements. Que ce soit pour vos visites de routine, un examen gynécologique, une question ou alors la pose du stérilet, les sages-femmes sont tout aussi indiquées que les médecins ! D’ailleurs, il existe des médecins généralistes formés à certains examens gynécologiques, comme la pose d’un DIU.
10 • Le ou la partenaire peut le sentir
La tant redoutée question des dangers encourus par le ou la partenaire est posée… Le DIU est muni d’un fil en Nylon à son extrémité, qui permet de le récupérer lors du retrait. Ce fil est coupé court afin qu’il ne vous gêne pas et, dans un second temps, qu’il ne gêne pas non plus votre partenaire. Il est toutefois possible de le sentir selon la position, l’angle et les humeurs, mais ce n’est en aucun cas un couteau à cran d’arrêt. N’ayez donc aucune crainte ! Si, toutefois, une gêne récurrente est constatée pour quiconque, il est possible de faire vérifier la position du DIU et de son fil.
Le DIU nécessite une visite de contrôle chaque année pour vérifier qu’il est bien placé.
Sites à consulter
Par Juliette Dunglas