Alors que la moitié des Français souffre de pellicules, seuls 30 % d’entre eux utilisent un antipelliculaire. Quels shampoings privilégier, lesquels éviter ? Décryptage des étiquettes.
Inesthétiques, voire honteuses, les pellicules touchent près d’une personne sur deux. Pas étonnant alors que les ventes de shampoings antipelliculaires ne cessent d’augmenter. Les pellicules sont la conséquence d’une desquamation accélérée du cuir chevelu. Alors que le renouvellement cellulaire prend normalement 28 jours, il peut être réduit de 5 à 14 jours chez les personnes qui ont des pellicules. La plupart du temps, le responsable est un champignon : le pityriasis capitis, combiné à un environnement capillaire propice, trop riche en sébum. En digérant, ce champignon libère des acides gras, qui vont provoquer une réaction inflammatoire du cuir chevelu, et accélérer ainsi le renouvellement cellulaire.
Cette association étroite entre infection fongique et pellicules reste tout de même conditionnée par de nombreux autres facteurs environnementaux : stress, hormones, manque ou excès d’hygiène, alimentation trop riche en glucides, utilisation de produit fixant, grattage intempestif…
Grasses ou sèches ?
Les pellicules peuvent être de deux types : grasses ou sèches, et ne nécessiteront donc pas forcément les mêmes traitements. Les pellicules sèches sont celles qui tombent en flocons sur les épaules. Grosses et visibles à l’œil nu, elles sont souvent accompagnées d’un cuir chevelu sec et de démangeaisons. Le crâne perd alors de sa souplesse et se desquame. Plus petites, jaunâtres et collantes, les pellicules grasses restent quant à elle collées aux cheveux. Elles sont fréquemment associées à une séborrhée. Dans certains cas, ces pellicules grasses sont la conséquence d’une dermite séborrhéique, particulièrement lorsqu’elles descendent sur le visage, dans le sourcil ou sur l’arête du nez. Qu’elles soient grasses comme sèches, il existe des solutions contre les pellicules, avec en premier lieu le classique shampoing antipelliculaire. Son efficacité est généralement bien visible au bout de trois semaines, mais si les symptômes persistent, des shampoings et lotions thérapeutiques peuvent être prescrits, en cas de cuir chevelu très inflammatoire notamment, qui requiert l’utilisation de corticoïdes locaux. Kétoconazole et ciclopirox olamine permettent, eux, de traiter la dermite séborrhéique.
De l’observance et de la douceur
Tous les meilleurs shampoings antipelliculaires du monde ne suffisent pas sans des conseils associés et une hygiène de vie appropriée. À commencer par le bon usage du traitement ! Le respect du temps de pose, en général de 3 à 5 minutes, est impératif. Le traitement d’attaque dure en moyenne quatre semaines à raison de deux ou trois shampoings hebdomadaires, suivi par une phase d’entretien avec un seul shampoing par semaine. L’observance est primordiale, car elle conditionne la bonne efficacité des antipelliculaires, et les formes galéniques modernes offrent désormais une utilisation plus commode et agréable.
Et après l’observance, la douceur. En dehors de l’utilisation du shampoing antipelliculaire, l’utilisation d’un shampoing très doux est obligatoire pour ne pas suragresser le cuir chevelu. Par ailleurs, évitez d’utiliser une eau trop chaude, des chapeaux ou des colorations pour cheveux, trop irritantes, de vous gratter ou de trop vous brosser les cheveux. Enfin, et contrairement aux idées reçues, les pellicules ne font pas tomber les cheveux. Nul besoin donc de lotion antichute, souvent alcoolisée, qui ne ferait qu’agresser davantage le crâne.
Alors que le renouvellement cellulaire prend normalement 28 jours, il peut être réduit de 5 à 14 jours chez les personnes qui ont des pellicules.
Les 5 indispensables d’un bon antipelliculaire
- un actif antifongique, pour faire disparaître le champignon : zinc pirithione, sélénium, thymol, cyprès, piroctone olamine…
- un actif kératolytique, pour éliminer les squames : acide salicylique, kertyol, glycolate de guanidine, huile de cade…
- un actif apaisant, contre les irritations et les démangeaisons : camphre, menthol, calendula, bisabolol…
- un actif antiséborrhéique, en cas de pellicules grasses : saule, melaleuca…
- un agent nourrissant, pour ne pas trop dessécher le cheveu : huile végétale, glycérine…
Quatre shampoings antipelliculaires passés à la loupe de Vocation Santé
Vichy- Dercos
Antipelliculaire, Shampoing traitant cheveux normaux à gras
Indication : pellicules grasses. 3 shampoings par semaine pendant 4 semaines, puis un seul, en entretien.
- un antifongique (sélénium), un kératolytique (acide salicylique), un apaisant (menthol) et un hydratant (glycérine).
- du sodium laureth sulfate, un détergent sulfaté qui peut agresser les cuirs chevelus sensibles.
Notre avis : beaucoup de bons points pour la star des antipelliculaires en pharmacie, qui possède une formulation très complète pour lutter contre les pellicules grasses et sèches. Et pour les cuirs chevelus les plus sensibilisés, qui peuvent mal supporter le sodium laureth sulfate, il existe une gamme sans sulfate. Presque parfait donc !
Bioderma – Nodé P
Shampoing antipelliculaire apaisant, cuir chevelu sensible et irrité
Indication : pellicules modérées, sèches ou grasses. 3 shampoings par semaine pendant 3 semaines, suivis d’une phase d’entretien.
- un apaisant (D-Panthénol), deux antifongiques (piroctone olamine et climbazole), un kératolytique (acide salicylique), un hydratant (glyceryl oleate).
- la présence d’allergènes, comme le phénoxyéthanol, linalol, benzyle salicylate.
Notre avis : sur le papier, il est presque parfait, car il allie les actifs indispensables à l’élimination des pellicules, tout en respectant le cuir chevelu. Il est le seul à ne pas contenir de sodium laureth sulfate. Mauvais point par contre pour la présence d’allergènes, qui peuvent favoriser l’inflammation du cuir chevelu.
Klorane
Shampoing antipelliculaire, à l’extrait de capucine
Indication : pellicules sèches. 2 shampoings par semaine pendant 4 semaines, puis un seul, en entretien.
- un antimicrobien (l’extrait de capucine), un antifongique (zinc undécylénate), un kératolytique (acide salicylique) et un apaisant (panthénol).
- toujours du sodium laureth sulfate, irritant et sensibilisant, et du propylène glycol, un solvant chimique allergisant.
Notre avis : la formule est assez pauvre et peu hydratante. Elle pourrait par ailleurs être irritante chez les sujets les plus sensibles. Pas mal de mauvais points donc.
Ducray – Squanorm
Shampoing pellicules grasses
Indication : pellicules grasses. 2 shampoings par semaine pendant 6 semaines, suivis d’une phase d’entretien. À laisser agir 3 minutes lors du second shampoing.
- un apaisant (bisabolol), un antifongique (piroctone olamine), un kératolytique (glycolate de guanidine, un actif breveté) et un antiséborrhéique (extrait de Sabal serrulata).
- la présence encore et toujours de sodium laureth sulfate, irritant et sensibilisant.
Notre avis : notre coup de cœur. Certainement le meilleur produit des quatre pour les pellicules grasses, grâce à l’extrait de Sabal serrulata. La formule est riche et très complète. On recommande !
Léa Galanopoulo





