En 2015, la vente de soins antitaches a bondi de 9% en pharmacie. Une tendance qui n’est pas près de s’essouffler, à condition de conseiller les formules les plus complètes. Décryptage des étiquettes.
Aspect uniforme, vieillissant, terne…. 60 % des Françaises, de tout âge, sont préoccupées par leurs taches. Une inquiétude qui se fait ressentir sur les ventes de crèmes et autres sérums antitaches. Avec une augmentation de 9 % de ses ventes en 2015, le marché est porteur, particulièrement en officine. Si les marques ont bien compris cet engouement et multiplient les gammes ces dernières années, plus d’une utilisatrice sur deux trouve les résultats des antitaches décevants, à l’inverse des solutions proposées en cabinet de dermatologie.
Localisées sur le visage, le décolleté ou les mains, les taches brunes causées par le soleil, ou lentigo actinique, contrarient trois femmes sur quatre de plus de 50 ans. Cette hyperpigmentation est la conséquence d’une accumulation de mélanine dans la couche basale de l’épiderme et peut parfois apparaître avant 35 ans. Le soleil dérégule l’activité des mélanocytes, qui génèrent alors anarchiquement ou en trop grande quantité ces pigments. Les fibroblastes, qui produisent la protéine DKK-1, entrent également en jeu dans ce défaut de pigmentation, tout comme la vascularisation hypodermique. Enfin, au-delà du soleil, les effets du temps participent à la formation de lentigos séniles : les marques brunes de vieillesse.
Éclaircir et exfolier
Luminologie de Lierac, D-Pigment d’Avène, Melascreen de Ducray, Pigmenclar de La Roche-Posay…. chaque laboratoire a son antitaches, plus ou moins efficace, le Vinoperfect de Caudalie étant, de loin le plus vendu. Généralement, ces crèmes associent une action anti-âge ou hydratante. Les résultats obtenus dépendront aussi de la profondeur et de l’ancienneté des taches. Ces soins dépigmentants agissent à deux niveaux : d’abord sur la baisse de la production de mélanine, en bloquant la mélanogénèse. Cet éclaircissement est obtenu grâce à des actifs inhibiteurs de la tyrosinase, enzyme qui participe à la fabrication de mélanine. À cela s’ajoute souvent une action exfoliante, pour renouveler l’épiderme chargé de mélanine.
Même avec le meilleur antitaches, les résultats ne seront jamais satisfaisant sans une protection solaire rigoureuse. Sur le visage, bien sûr, mais aussi sur le décolleté et les mains. Souvent, les bénéfices de ces soins ne sont visibles qu’après 3 mois d’utilisation. Et si les taches ne sont ni prévenues ni traitées, elles peuvent se multiplier ou s’étendre. Bien que les lentigos actiniques soient bénins, ils reflètent une exposition solaire récurrente et une baisse importante du capital soleil. Une consultation régulière de dépistage chez le dermatologue est donc toujours de mise.
Les indispensables d’un bon soin antitaches
Un dépigmentant, pour agir sur la mélanogénèse
- Acide kojique, lactokine, acide azélaïque, glabridine, dérivés de vitamine C, rucinol kojique, acide linoléique, phenylethyl résorcinol (ou mélanyde), rétinaldéhyde, nicotinamide ou encore extrait de palmitoyl grapevine.
- Des extraits de mauve, de primevère, d’alchémille et de véronique peuvent être une alternative naturelle pour faire baisser la production de mélanine.
- Certains, comme l’acide kojique ou le phenylethyl résorcinol, peuvent être irritants ou allergisants à haute dose.
- L’hydroquinone, dépigmentant utilisé depuis les années 1960, a été interdite en 1998, car elle entraînait des dépigmentations irréversibles. Elle est aujourd’hui remplacée par l’un de ses dérivés, l’arbutine.
Un exfoliant, pour éliminer les amas de pigments
- Acide glycolique, qui permet aussi une meilleure pénétration des actifs dépigmentants, acide lactique, lactate d’ammonium (plus doux), dérivés des rétinoïdes, retynil et acides de fruits en général (AHA).
- Un antioxydant, pour protéger les mélanocytes
- Vitamine C, sous forme L-acide ascorbique et dosée à au moins 8 %, vitamine E, notamment sous forme tocophérol, resvératrol, coenzyme Q10…
Un filtre solaire : Dioxyde de titane, oxyde de zinc, octocrylène, oxybenzone…
Un soin antitaches décrypté par Vocation Santé
Notre note : 17/20
Ce soin antitaches pour peaux sèches est l’un des best-sellers en officine. Et pour cause : sa formulation atteint presque le sans-faute. Il intègre un dépigmentant, le résorcinol qui inhibe la production de mélanine, ainsi que du rétinal, dérivé de la vitamine A, pour son action exfoliante, éclaircissante et bénéfique sur le renouvellement cellulaire. La formule est par ailleurs enrichie en actifs hydratant, antioxydant et anti-âge, comme l’huile d’onagre, la vitamine E ou la glycérine. Dernier bon point : en plus d’une action en profondeur à long terme, ce soin permet aussi un camouflage immédiat des défauts cutanés, grâce à la silice. Gros bémol, cependant, sur l’absence de filtre solaire, qui permettrait de prévenir l’apparition de nouvelles taches. Enfin, cette formule semble peu adaptée aux peaux les plus fragiles, le phénoxyéthanol et le BHT étant particulièrement sensibilisants.
Léa Galanopoulo