Pourtant de moins en moins tabou, ces interventions esthétiques ne sont pas toujours bien connues. Voici tout ce qu’il faut savoir sur les injections de Botox® et d’acide hyaluronique, et le blanchiment dentaire.
Que ce soient les injections ou le blanchiment dentaire, ces interventions ont toutes les trois pour objectif d’améliorer, d’un point de vue personnel, son apparence. Dans le cas des injections, cela relève de la médecine esthétique, dans le cas du blanchiment, on parlera plus d’un soin. Elles doivent être pratiquées par des professionnels habilités dans des structures capables de prendre en charge les clients en toute sécurité.
De quoi parle-t-on ?
La médecine esthétique
La médecine esthétique est à distinguer de la chirurgie esthétique qui relève, comme son nom l’indique, de la chirurgie qui nécessite l’intervention d’un chirurgien et de son infrastructure (bloc, équipe médicale, etc.). La médecine esthétique se limite donc à l’ensemble des techniques médicales non chirurgicales permettant d’opérer des changements esthétiques sur le corps, souvent de façon temporaire. Elle a à sa disposition des technologies très poussées comme les lasers, et d’autres techniques plus classiques comme les injections, les remodelages manuels, la nutrition, etc. et nécessite l’expertise d’un médecin inscrit à l’ordre des médecins avec un diplôme de spécialisation.
Elle se pratique généralement chez différents spécialistes (dermatologues, chirurgiens, angiologues…), dans des centres de médecine esthétique ou de dermatologie.
Font partie de la médecine esthétique : épilation définitive, amélioration de l’aspect des cicatrices ou de l’aspect de la peau, traitement des varicosités, détatouage, remodelage d’une zone, liposuccion par le froid, action anti-vieillissement de la peau…
Font partie de la chirurgie esthétique : réduction ou augmentation mammaire, reconstruction, rhinoplastie, blépharoplastie, liposuccion, implants pectoraux ou fessiers…
Le blanchiment dentaire
Le blanchiment ou éclaircissement dentaire est un soin qui permet d’éclaircir la teinte des dents grâce à un agent blanchissant. Il était initialement réalisé en cabinet par les chirurgiens-dentistes, mais peut désormais être fait au domicile avec le suivi du médecin. De plus, il est aujourd’hui possible de se procurer des produits de blanchiment, moins concentrés, en vente libre.
1 femme sur 10 a déjà eu recours à la médecine ou chirurgie esthétique en France. (IFOP, 2021)
Le blanchiment dentaire
C’est quoi ?
Éclaircissement de la dentine des dents grâce à un produit décolorant chimiquement les pigments des dents. Un produit avec une concentration en peroxyde d’hydrogène à 6 % (concentration maximum autorisée en Europe) est laissé poser sur les dents à l’aide d’une gouttière pendant une certaine durée, selon la nature de la dent et le résultat souhaité. Du peroxyde de carbamide à 16 % peut aussi être utilisé (car il se décompose en peroxyde d’hydrogène). Des lampes UV peuvent être utilisées pour renforcer l’action du gel.
Quels usages ?
Pour les personnes qui souhaitent avoir une teinte de dents plus claire ou celles ayant une dent dévitalisée et donc plus sombre.
Durée de vie
Jusqu’à 5 à 10 ans pour certains patients, si cela est fait chez le dentiste avec le produit à 6 % (ou 16 %).
Prix
en moyenne 800 €.
Réversibilité
oui, les effets s’estompent au fil des mois.
Qui peut faire ?
Les chirurgiens-dentistes initient et suivent le procédé.
Où faire ?
Lors d’un rendez-vous chez le chirurgien- dentiste, ce dernier fait ou fait faire une gouttière sur mesure. Après avoir évalué les dents, il donne la gouttière et le produit éclaircissant avec les consignes d’utilisation. Le traitement est ensuite poursuivi à la maison.
Qui peut recevoir ?
Toutes personnes majeures, hors grossesse ou autres pathologies évaluées par le chirurgien-dentiste. Le blanchiment est déconseillé aux plus jeunes, du fait de la structure immature de leurs dents.
Quels résultats
Une teinte de dent plus claire par rapport à celle d’origine.
Recommandations
Des produits à base de peroxyde sont disponibles en vente libre ou à faire poser dans un bar à sourire. Même si les prix sont évidemment plus attrayants, cela comporte des risques. En effet, toutes les dents sont différentes et ne réagissent pas pareil au produit et à la pose ; chez certaines personnes le blanchiment pourra provoquer une inflammation de la pulpe des dents ou une hypersensibilité dentaire. Le chirurgien-dentiste peut évaluer ce risque et adapter sa méthode de blanchiment afin de garantir un résultat durable, sans abîmer les dents. Le blanchiment dentaire
De plus, la plupart des produits en vente libre ont une concentration de 1 % qui ne leur permet pas de donner des résultats significatifs, ou seulement pour quelques heures. Enfin, les résultats peuvent varier selon les dentitions et s’avérer un peu décevants si l’on espérait des dents de la couleur de la porcelaine.
Le marché mondial du Botox® est passé de 1 billion € en 2019 à 3,14 billions € en 2022. IMCAS 2022
Injections d’acide hyaluronique
C’est quoi ?
Une molécule synthétisée par l’organisme qui participe à lubrifier et protéger les articulations, hydrater et combler les tissus de la peau. Elle joue aussi un rôle dans l’inflammation et la cicatrisation, et la prolifération de cancers. Enfin, elle est impliquée dans la croissance cellulaire. L’acide hyaluronique utilisé en médecine esthétique provient soit d’une synthèse par des bactéries, soit de l’extraction de la molécule à partir de la crète des coqs. Dans les deux cas, les produits finis sont des produits de santé porteurs de la norme CE.
Quels usages en médecine esthétique ?
Combler les rides, hydrater la peau, donner du volume à une zone du corps ou du visage, lisser la surface cutanée.
Autres usages
Pour soulager l’arthrose, hydrater la cornée, manipuler les spermatozoïdes en médecine de la fertilité, améliorer les symptômes du reflux gastro-œsophagien…
Durée de vie
entre 6 et 12 mois selon les personnes.
Prix
il varie énormément. L’injection d’acide hyaluronique est facturée à la seringue, coûtant entre 150 à 400 € selon les endroits. Le prix dépendra donc du nombre de seringues utilisées.
Réversibilité
Oui, les effets s’estompent au fil des mois. En cas de malfaçon, les injections peuvent mener à des complications graves, parfois irréversibles.
Qui peut les faire ?
Les chirurgiens (esthétiques par exemple), les médecins et dermatologues inscrits à l’ordre des médecins et ayant un diplôme de spécialisation.
Où faire ?
Chez différents spécialistes (dermatologues, chirurgiens, angiologues…), dans des centres de médecine esthétique ou de dermatologie.
Qui peut recevoir ?
Toutes personnes majeures, hors grossesse ou autres pathologies évaluées par le médecin.
Quels résultats ?
Redonne temporairement du volume sur une zone traitée.
Recommandations
Certains praticiens frauduleux utilisent des seringues remplies d’eau ou de sérum physiologique, faisant tout de même payer le prix de l’acide hyaluronique. D’autres encore, non médecins, pratiquent des injections dans l’exercice illégal de la médecine, faisant courir de graves risques aux clients (infection, voire nécrose, paralysie).
Le Botox®
C’est quoi ?
La toxine botulique est une protéine sécrétée par la bactérie Clostridium botulinum qui est responsable du botulisme (toxi-infection alimentaire). Elle provoque une paralysie musculaire localisée et est considérée comme un poison à l’action neurotoxique. Elle fut utilisée comme arme biologique, en aérosol, au XXe siècle. Botox® est son nom commercial.
Quels usages en médecine esthétique ?
Elle est utilisée à de faibles doses pour atténuer les rides. Le Botox® va venir bloquer les terminaisons nerveuses au niveau des muscles choisis par le médecin, résultant par la paralysie de ces derniers. En effet, les rides sont formées par la contraction de certains muscles qui tirent sur la peau.
Autres usages
Pour traiter diverses affections : tremblements, dystonies, spasticité, migraine…
Durée de vie :
5 à 6 mois.
Prix
Il varie énormément comme celui de l’acide hyaluronique. L’injection est facturée à la seringue coûtant entre 150 à 400 € selon les endroits. Le prix dépendra donc du nombre de seringues utilisées.
Réversibilité
Oui, les effets s’estompent au fil des mois. En cas de malfaçon, les injections peuvent mener à des complications graves, parfois irréversibles.
Qui peut les faire ?
Les chirurgiens (esthétiques par exemple), les médecins et dermatologues inscrits à l’ordre des médecins et ayant un diplôme de spécialisation.
Où faire ?
Chez différents spécialistes (dermatologues, chirurgiens, angiologues…), dans des centres de médecine esthétique ou de dermatologie.
Qui peut recevoir ?
Toutes personnes majeures, hors grossesse ou autres pathologies évaluées par le médecin.
Quels résultats ?
Atténuation des rides, aspect plus lisse de la peau.
Recommandations
Si le Botox® est moins sujet aux dérives que l’acide hyaluronique (notamment car il est plus difficile de s’en procurer), choisir un praticien habilité est primordial. Les injections dans le visage ne sont pas sans risque, il est possible de toucher des nerfs ou des vaisseaux, et les concentrations choisies le sont en fonction du visage de chacun. Encore une fois, seuls les médecins ont la formation requise pour pratiquer ces interventions de médecine esthétique. De plus, le choix des muscles à paralyser nécessite une connaissance parfaite des muscles du visage pour ne pas risquer de se retrouver avec un drôle d’air après l’injection !
Les 35-50 ans ont recours en majorité aux procédures non chirurgicales (Botox® majoritairement). Tandis que les 19-34 ans ont plutôt recours à la chirurgie esthétique (rhinoplastie majoritairement). IMCAS 2022
Par Juliette Dunglas





