Les cicatrices sont généralement peu appréciées par son détenteur. Malgré les traces originales qu’elles nous donnent, on tente de les rendre moins visibles. Pour cela, certains gestes sont à privilégier.
Après une atteinte de son intégrité (coupure, brûlure, opération…), la peau élabore un processus de cicatrisation. Ce phénomène est complexe et met en jeu de nombreux facteurs qui influencent la réparation. Il en résulte des cicatrices diverses et variées.
Les étapes de cicatrisation
La cicatrisation se réalise en plusieurs épisodes : une phase vasculaire et inflammatoire de 6 à 8 jours (formation de nouveaux vaisseaux), une phase proliférative du 8e au 21e jour (les cellules se reforment petit à petit), puis une phase de remodelage (les tissus se contractent et se réalignent) avant de s’achever sur une phase d’apoptose (le tissu cicatriciel est remplacé par un nouveau tissu). Il en résulte alors une marque plus ou moins visible appelée cicatrice.
Les types de cicatrices
Forme, taille, couleur… à chaque cicatrice son originalité. Certains types de cicatrices sont néanmoins plus courants :
Cicatrice plate ou blanche : elle s’estompe généralement avec le temps. Elle peut devenir quasiment invisible ou rester discrète.
Cicatrice atrophique : elle creuse légèrement la peau et a une forme circulaire en général. Ce type de cicatrice fait habituellement suite à l’acné sévère ou la varicelle. La marque est souvent due au grattage du bouton qui empêche sa bonne cicatrisation.
Cicatrice chéloïde : un volume important se crée sur la cicatrice, une excroissance de peau de couleur blanc, rouge ou brun. Cette boule peut se développer, s’épaissir et s’élargir. Elle est provoquée par une prolifération anormale du tissu cutané.
Cicatrice hypertrophique : caractérisée par un volume anormal, la cicatrice est boursoufflée, en relief sur la peau. Mais contrairement à la chéloïde, elle ne dépasse pas les limites de la lésion initiale.
Cicatrice étirée : elle survient lorsque la peau autour de la plaie est étirée. Elle peut ressembler à de petites traces longilignes et légèrement creusées. Les vergetures sont notamment une cicatrice étirée.
Les facteurs individuels
Le processus de cicatrisation de la peau est influencé par de multiples facteurs, propres à chacun.
- La nature et la gravité de la plaie : Le type de blessure est le premier critère qui influence la cicatrisation. Une plaie profonde ne nécessite pas la même charge de travail qu’une petite blessure à la surface de la peau. La cicatrisation est plus longue et les résultats diffèrent.
- L’âge : Les âges extrêmes sont avantageux car ils sont propices à une meilleure cicatrisation. « La peau du petit enfant et du sujet âgé cicatrisent mieux que celle des âges intermédiaires », précise la Société française de dermatologie.
- Des facteurs génétiques : la réponse inflammatoire est inégale d’un individu à l’autre car elle est déterminée génétiquement. La Société française de dermatologie indique que « les phototypes IV à VI des peaux noires, asiatiques ou hispaniques sont exposés à un risque accru d’hyperpigmentation post inflammatoire et de dystrophies cicatricielles avec des cicatrices en excès hypertrophiques ou chéloïdes. »
- La localisation de la cicatrice : selon les parties du corps, la cicatrisation est plus ou moins longue. Au niveau des articulations, la peau est exposée à de fortes contraintes mécaniques et doit être très élastique, ce qui peut générer des cicatrices élargies. D’autres zones sont également à risques cicatriciels, notamment la zone du décolleté et le dos.
- La qualité de la peau : l’épaisseur, la souplesse, l’élasticité et la sécrétion de sébum sont des facteurs pouvant influencer la cicatrice.
- D’autres facteurs ont un effet sur les cicatrices tels que l’alimentation, le soleil, des comorbidités, le manque de soins…
Être aux petits soins de sa cicatrice
Au moment de la blessure
Après un traumatisme, il faut tout d’abord nettoyer la plaie avec de l’eau et du savon pH neutre pour éliminer les débris et les bactéries. Ensuite, un antiseptique peut être utilisé pour désinfecter les lésions si celles-ci sont exposées aux contaminations (mains, pieds, zones de frottements). En absence de nettoyage, des bactéries peuvent proliférer dans la plaie, provoquant une infection. Une plaie infectée cicatrise en effet moins bien.
Pour aider à stopper l’hémorragie, vous pouvez exercer une pression au niveau de la blessure. Attention, si la plaie est profonde, consultez un médecin qui réalisera, si besoin, une suture. Sinon, protégez la plaie avec un pansement, et évitez les mouvements et frottements.
Les premiers jours suivant la blessure
Pour que la plaie débute sa cicatrisation dans de bonnes conditions, essayez de nettoyer la plaie chaque jour puis changez le pansement. La Société française de dermatologie recommande de ne pas laisser sécher la cicatrice à l’air libre, « laissant se former des coûtes qui laisseront des dépressions (cuvettes) cicatricielles ». En effet, les plaies cicatriseraient mieux en milieu humide (humide ne voulant pas dire pansement mouillé !).
Choyer sa cicatrice
Lorsque la plaie est fermée et que la cicatrice se forme, pensez à masser votre cicatrice avec un baume réparateur, une huile douce ou une crème hydratante. Ce massage peut être efficace sur la pigmentation, la gêne ou la douleur, l’épaisseur de la cicatrice, et permettrait une meilleure souplesse et élasticité de la peau. L’utilisation de crèmes ou huiles peut également aider à apaiser et réparer la peau.
En cas d’aléas cicatriciels, des traitements médicaux peuvent être proposés. Parlez-en à votre médecin ! Des soins cicatrisants sont également présents en pharmacie en fonction des besoins, dont certains adaptés à des cicatrices post-opératoire ou post-partum par exemple.
À éviter !
Il est indispensable d’éviter l’exposition de la cicatrice au soleil. Les rayons UV sont encore plus agressifs sur une peau en réparation et peuvent entraîner une hyperpigmentation de la peau. La meilleure façon est de porter un vêtement, tissu ou pansement. Sinon, appliquez régulièrement une crème solaire à haute protection (SPF50+). La peau étant plus fragile, évitez de gratter la blessure ou d’appliquer de l’alcool qui ne favorisent pas une bonne cicatrisation.
Par Lise de Crevoisier





