Les règles de la pilule : la faute au pape ?
Beaucoup de pilules contraceptives recommandent de faire une pause de 7 jours entre deux plaquettes (ou la prise de 7 jours de comprimés placebo). Cet arrêt provoque des règles artificielles liées à la privation hormonale d’une semaine. Mais pour quelle utilité ? Et bien certainement pas pour le bien-être des femmes si l’on en croit le Professeur John Guillemaud, spécialiste de la santé sexuelle et reproductive. En 2019, dans une interview au journal britannique The Telegraph, John Guillemaud déclare : « Le gynécologue John Rock a conçu [la pause] parce qu’il espérait que le pape accepterait la pilule et la rendrait acceptable pour les catholiques. (…) Rock pensait que s’il imitait le cycle naturel, le pape l’accepterait. (…) Lorsque sa campagne pour faire accepter la pilule par le pape a échoué, il a tout simplement cessé d’être catholique, après l’avoir été toute sa vie. »
Grace au Planning familial
Avant tout ça, la pilule contraceptive naît grâce au féminisme. Des scientifiques, dont Gregory Pincus, s’intéressent à la question de la pilule contraceptive hormonale. En 1951, Margaret Sanger, fondatrice du Planning familial, l’invite à mettre au point la contraception orale, avec un soutien financier du Planning familial ainsi qu’un financement de la riche Katharine Dexter McCormick, biologiste et suffragette américaine. Avec l’implication de plusieurs chercheurs tels que Min Chueh Chang, Celso-Ramon Garcia, John Rock et Gregory Pincus, un nouveau contraceptif est créé, appelé Enovid, et autorisé sur le marché en 1960.
Désaccord science versus religion
John Rock est un fervent catholique et tente de faire valoir la pilule devant l’église grâce à la semaine de pause qui respectait le cycle menstruel naturel de la femme. Mais le pape Paul VI promulgua un refus en 1968 dans l’Humanæ vitæ. Il déclara dans cette lettre que l’acte conjugal rendu volontairement infécond est « intrinsèquement déshonnête », et que l’Église « condamne comme toujours illicite l’usage des moyens directement contraires à la fécondation ».
Une pause inutile pour la santé
Nous retrouvons aujourd’hui encore cette interruption de 7 jours dans la majorité des pilules (ou la prise de 7 comprimés placebo), alors même que la Faculté de santé sexuelle et reproductive (FSRH) a souligné en 2019 que cette pause n’apporte aucun avantage pour la santé, et que la prise en continuité éviterait davantage de grossesses non désirées. Sans compter que les hémorragies de privation (autre nom de ces fausses règles) ne sont pas sans inconvénient ni douleurs pour les femmes. Merci le pape…
Viagra®, l’effet désirable
C’est l’histoire de la célèbre petite pilule bleue qui a révolutionné la sexualité masculine par hasard. Dans les années 1990, les laboratoires Pfizer travaillaient sur le citrate de sildénafil pour traiter l’angine de poitrine, une maladie cardiaque courante.
Effet secondaire inattendu
Lors des essais cliniques, la molécule était peu efficace pour le cœur, mais provoquait un effet secondaire inattendu rapporté par les patients : la plupart avait leurs érections prolongées. Sentant le bon filon, le laboratoire modifie ses recherches et les tourne alors vers l’impuissance masculine. Par cet accident fut alors mis au point le Viagra®.
Un succès fulgurant
Ce nouveau traitement est mis sur le marché le 1er avril 1998 aux États-Unis et connait un succès immédiat.
Le Viagra® ne guérit pas les dysfonctionnements érectiles et ne déclenche pas l’érection, il permet de prolonger et mieux contrôler l’érection. Une révolution pour la sexualité masculine !
De la vessie au latex
L’utilisation du préservatif lors des rapports existe depuis longtemps. Ils apparaissent depuis des siècles sous toutes formes et couleurs, avec des usages variés.
Se protéger des insectes
Dans l’Antiquité, les hommes avaient pour habitude de porter sur leur pénis des protecteurs ou des garnitures qui sembleraient être un moyen de protection contre des piqûres d’insectes ou des affections tropicales, ou alors porté comme objet décoratif, amulette ou encore par pudeur. Si les Romains utilisaient des vessies d’animaux, les Chinois, eux, fabriquaient des préservatifs en papier de soie huilé, et les Japonais posaient des objets en forme de poche sur leur gland.
Contre les infections
Au XVIe siècle, Gabriel Fallope, un médecin italien, avait préconisé l’utilisation d’un fourreau de lin imbibé d’une décoction d’herbes contre la syphilis. Son utilisation comme protection contre les infections sexuellement transmissibles débute. Du XVIIIe au XIXe siècle, les préservatifs sont principalement fabriqués à partir de membranes animales.
Influence de la prostitution
En Angleterre, durant leurs rapports avec des prostituées, les hommes utilisaient des sacs avec une membrane fine et sans couture, appelés « condum ». En France, le Marquis de Sade raconte dans La Philosophie dans le boudoir (1795), que : « Quelques femmes […] obligent leurs fouteurs de se servir d’un petit sac de peau de Venise, vulgairement nommé condom, dans lequel la semence coule, sans risquer d’atteindre le but. ».
Le plastique, c’est fantastique
En 1844, Charles Goodyear et Thomas Hancock commencent la production en masse de préservatifs en caoutchouc. Ils sont ensuite remplacés par les préservatifs en latex. Désormais, le choix de préservatif est varié entre les différentes épaisseurs, tailles, textures, couleurs et arômes ; et ce dernier reste la protection la plus efficace contre les infections sexuellement transmissibles.
Par Lise de Crevoisier





