La coloration des cheveux est devenue une habitude pour une part importante de la population. Pourtant elle n’est pas sans risques. Retour sur les bonnes pratiques de la coloration capillaire.
Par Corentin Bell
Pour lutter contre l’empreinte du temps, se refaire une beauté ou encore changer de tête, la coloration capillaire est plébiscitée par de nombreuses personnes. Elle peut être permanente, semi-permanente ou temporaire. Alors que la première peut durer plusieurs mois, les autres ne tiennent pas plus de quelques semaines.
De nombreux produits toxiques dans les colorations
Les produits permettant un changement de couleur nécessitent souvent l’utilisation de diverses substances chimiques parfois très toxiques. La fréquence et la durée d’exposition à ces produits augmentent leur dangerosité. Deux d’entre eux sont notamment pointés du doigt : la paraphénylènediamine (ou PPD) et le résorcinol.
PPD : un déclencheur d’allergies graves
L’Union européenne a interdit la PPD dans les produits cosmétiques, sauf pour ceux utilisés dans le cadre de colorations capillaires. La prudence vis-à-vis de ce produit découle de ses effets allergisants importants. Pour limiter ce risque, la proportion de PPD des colorations ne doit pas dépasser 2 %. Qui plus est, les utilisateurs doivent tester le produit sur leur peau 48 heures avant de l’utiliser et mettre des gants lors de la coloration. Cette indication n’est pas toujours suivie et certains cas d’allergies graves ont été recensés avec notamment des déformations du visage et des affections de la rétine.
« Une substance extrêmement préoccupante »
Le résorcinol se trouve quant à lui dans de nombreux objets du quotidien utilisé pour ses propriétés colorantes, antiseptiques et antioxydantes. Mais celui-ci n’est pas sans danger. En 2020, l’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, a demandé le classement de ce produit en tant que « substance extrêmement préoccupante », car celui-ci est un perturbateur endocrinien. L’institution française souligne notamment que « ce produit peut entraîner une hypothyroïdie pouvant déclencher un dérèglement hormonal ». Il est donc déconseillé chez les femmes enceintes.
« Les alternatives sont trompeuses »
La teinture végétale reste l’alternative la moins dangereuse, car elle est censée ne pas avoir de composés présentant un risque pour la santé ou l’environnement. Cependant, l’association de consommateurs « UFC que choisir Nantes » alerte : « Les alternatives sont trompeuses. Les appellations comme “végétale”, “naturelle” ou “aux plantes” peuvent être tout aussi dangereuses ». La teinture avec du henné est aussi utilisée pour éviter les produits synthétiques, mais celle-ci peut contenir du PPD et déclencher des allergies. Il reste donc important d’être attentif à la composition des produits utilisés, quelle que soit leur labellisation pour éviter les mauvaises surprises.





