Moins médiatique que la pollution atmosphérique, la pollution de l’air intérieur est aussi une problématique de santé majeure. En 2020, l’Organisation mondiale de la santé estime qu’environ 3,2 millions de décès dans le monde lui sont imputables.
Maison, bureau, transports, école : nous passons environ 80 % de notre temps dans des espaces clos.
Des sources multiples
En intérieur, la pollution peut provenir des matériaux de construction, de l’usage de certains produits ou même du transfert de polluants depuis l’extérieur qui se retrouvent confinés à des concentrations plus importantes. Bémol, avec son rythme métro-boulot-dodo, l’être humain passe environ 80 % de son temps dans des espaces clos.
Trois grandes familles de polluants
Les polluants chimiques
• Composés organiques volatils présents dans les peintures, colles, détergents ou parfums d’intérieurs
• Monoxyde de carbone, issu des appareils de chauffage non électriques
Les polluants biologiques
• Moisissures et champignons
• Acariens
• Allergènes (pollens et poils d’animaux)
Les polluants physiques
• Particules fines et ultrafines, provenant des appareils de chauffage, de cuisson au gaz, des cheminées, des bougies…
• Amiante, interdit en France depuis 1997, mais encore présent dans d’anciens isolants
• Radon, un gaz radioactif naturel qui s’infiltre à partir du sol
D’où vient la pollution dans votre logement ?
- Par leurs activités, les occupants du logement sont la première source de pollution. Peuvent être cités le tabagisme, le ménage ou le bricolage avec des produits polluants, l’usage de parfums d’intérieurs et même la respiration, source d’humidité.
- Chats/chiens : nos plus fidèles compagnons sont un véritable réservoir d’allergènes, en particulier via leurs poils, qu’ils disséminent partout, mais aussi leur salive.
- Les pièces humides sont propices au développement de moisissures. Parmi les plus à risque, la salle de bain, bien sûr, mais aussi la buanderie, la cuisine ou encore les combles. Les spores se diffusent ensuite partout.
- Aussi esthétiques soient-ils, les rideaux capturent la poussière, les pollens et tout polluant flottant dans l’atmosphère pour ensuite le relâcher dans la pièce. Ils sont également très appréciés des acariens.
- Retrouvés le plus souvent dans la literie, les acariens peuvent aussi envahir tapis, moquettes et tissus d’ameublement, notamment si la poussière s’accumule.
- Peintures, revêtements, vernis, meubles en bois collés sont une source, parfois insoupçonnée, de composés organiques volatils, qu’ils relarguent en continu. Certains matériaux d’isolation sont aussi en cause.
- Tout appareil à combustion (gaz, pétrole, charbon, bois) pour le chauffage, la production d’eau ou la cuisine génère de nombreux polluants, dont le très dangereux monoxyde de carbone.
- La pollution des sols extérieurs peut aussi affecter l’intérieur du domicile. Exemple marquant, le radon, un gaz inodore et incolore, présent naturellement dans les sols volcaniques. En France, 10 % des décès annuels par cancer du poumon sont dus à l’exposition domestique à ce gaz.
- Allergènes, poussières, acariens : les sols accumulent tout. Certains revêtements plastifiés relarguent également des composés organiques volatils.
- L’air extérieur reste une source de pollution pour l’intérieur. Aérer plutôt le matin, avant 10 h, et le soir vers 21 h, à distance des activités humaines. Ces plages horaires correspondent aussi au moment où les pollens sont moins nombreux au printemps.
Comment réduire les polluants dans son logement ?
Pour limiter la pollution intérieure… Aérez !
- Au moins deux fois par jour
- Par session de 10 minutes minimum, même en hiver
- De préférence à distance des pics d’activité humaine : le matin ou en soirée
- Y compris si vous disposez d’un système de ventilation
Mais aussi :
- Limitez l’accès à certaines zones du domicile aux animaux, notamment les chambres. Chats et chiens à poil long doivent être brossés régulièrement, si possible en extérieur.
- Passez l’aspirateur régulièrement. Oubliez balais, balayettes et autres plumeaux qui ne font que remuer la poussière. Un aspirateur doté d’un filtre HEPA est à privilégier.
- Les appareils non électriques susceptibles de produire du monoxyde de carbone (cuisinière, chaudière et chauffe-eau, chauffage d’appoint, poêle, cheminée) doivent être vérifiés par un professionnel avant chaque hiver. Une attestation d’entretien doit vous être remise.
- Évitez de fumer en intérieur. À elle seule, la fumée de tabac contient plus de 4 000 substances toxiques.
- Les grilles de vos systèmes de ventilation doivent être nettoyées tous les ans. Si vous disposez d’une ventilation mécanique (VMC), elle doit être inspectée tous les 3 ans par un spécialiste.
- Évitez les bougies, encens, papiers d’Arménie, parfums d’intérieur, désodorisants qui, au final, font plus de mal de bien.
- Faites la poussière régulièrement. Optez pour des chiffons microfibres humides plutôt que pour des lingettes parfumées.
- Pour le choix de peintures et autres matériaux, privilégiez ceux au score A+, moins polluants. Pensez à limiter l’accès pendant quelques jours à une pièce fraîchement repeinte.
- Pour lutter contre les acariens, aérez votre matelas au lever et maintenez une température inférieure ou égale à 19°C dans la chambre.
- Évitez de faire sécher votre linge à l’intérieur de votre logement. Si c’est impossible, optez pour une pièce bien ventilée.
- Les rideaux doivent être dépoussiérés une à deux fois par mois et lavés deux à trois fois par an.
Des effets sur la santé variables
Une exposition à une forte dose aura des effets immédiats, de la simple gêne (picotement des yeux ou de la gorge, éternuement) à des événements plus graves tels que des troubles respiratoires, des maux de tête, une crise d’asthme, voire dans les cas les plus extrêmes, le décès par asphyxie comme c’est le cas avec le monoxyde de carbone.
Les risques d’une exposition à des doses faibles, mais répétées, est plus difficile à déterminer. Le rôle de certains polluants pour causer ou aggraver certaines maladies (allergies respiratoires, cancers, troubles respiratoires) est avéré. Personnes âgées, enfants, femmes enceintes et malades cardiaques ou respiratoires sont plus à risque d’être touchés.
Par Julien Dabjat





