L’angoisse de la séparation concerne de nombreux enfants lors de leur première rentrée scolaire. D’où vient-elle ? Comment s’y préparer ? Quelles sont les méthodes permettant de la soulager ? Réponses.
Par Corentin Bell
La rentrée des classes est arrivée et bon nombre d’enfants quittent leurs parents pour la première fois. Cette découverte d’un nouveau monde peut se passer sans encombre, mais pour certains, la séparation peut s’avérer douloureuse. Surtout s’ils n’ont jamais été séparés avant le début de la vie scolaire.
Un sentiment d’abandon
Lorsque ce moment arrive, l’enfant peut se sentir abandonné et se demander pourquoi ses parents l’ont laissé dans un milieu très différent de la maison, sans repère. Face à cette situation assez déstabilisante, le petit peut se mettre à pleurer à chaudes larmes et vouloir rentrer chez lui.
Habituer son enfant à la séparation
Pour aider leur enfant à traverser cette période, les parents doivent tout d’abord le préparer à l’arrivée à l’école. Ils peuvent l’habituer à la séparation, petit à petit, en le faisant garder par des proches voire en le laissant chez eux de temps en temps, ce qui rendra l’arrivée dans l’environnement scolaire moins brutale.
Quelques semaines avant le début des classes, les parents peuvent également expliquer à leur enfant le quotidien qui va l’attendre à l’école et pourquoi il doit y aller. Le tout pour lui permettre de mieux s’y préparer mentalement.
Le besoin d’une source de confiance
Les enfants sont des éponges émotionnelles, il est donc recommandé aux parents d’éviter de montrer leur propre angoisse vis-à-vis de la séparation. Les adultes doivent être une source de confiance. Il faut aussi qu’ils montrent à leur progéniture qu’il n’y a pas à s’en faire et qu’ils seront là le soir pour la récupérer quoi qu’il arrive.
Autre conseil : la séparation doit être réalisée rapidement, un petit bisou pour dire « au revoir » et une nouvelle journée peut commencer. La maîtresse ou le maître d’école prendra en charge l’enfant et saura s’en occuper.
Des rituels pour se rassurer
Les parents peuvent aussi préparer un rituel avec leur enfant qui peut prendre la forme d’un dessin d’un petit cœur sur la main qu’il pourra serrer pour envoyer un câlin à ses parents comme le raconte la créatrice du concept dans les colonnes du Huffington Post anglo-saxon en septembre 2017. Qui plus est, son doudou ou n’importe quel objet lui rappelant la maison pourra lui servir de lien avec son foyer et le rassurer.
L’angoisse de la séparation peut être pathologique
Dans d’autres cas plus rares, ces astuces ne sont pas suffisantes pour aider l’enfant à dépasser sa peur de laisser ses parents même après plusieurs mois à l’école. Celui-ci peut souffrir d’une angoisse de la séparation pathologique. 4 à 5 % des enfants prépubères pourraient être concernés.
Des signes de détresse très variés
Les enfants souffrant de cette pathologie peuvent présenter divers signes de détresse. Ces derniers vont des pleurs aux cauchemars en passant par une quête permanente et excessive d’attention. La moitié de ces enfants en souffre jusqu’à l’âge de 8 ans.
Quels facteurs favorisent son apparition ?
Qui plus est, l’environnement dans lequel se développe l’enfant semble favoriser l’apparition d’une angoisse de la séparation. Si celui-ci a vécu un événement traumatisant, une perte ou le décès d’un membre de la famille, il sera plus susceptible de souffrir de ce trouble.
Le cercle familial a un rôle important dans la survenue du trouble
Les parents sont aussi des acteurs clés dans l’évolution de la psyché de leur enfant. De nombreux travaux de recherche montrent que certains comportements parentaux favorisent le développement d’une angoisse de la séparation.
« Nous avons montré que la surprotection et l’excès de contrôle des parents et la perte d’autonomie qui en résulte jouent un rôle important dans le développement de l’angoisse de la séparation », souligne l’équipe de recherche de la psychologue Sakineh Mofrad de l’université de Putra en Malaisie au sein d’une étude publiée dans la revue Asian social science en 2009.
Pour traiter ce trouble, il est recommandé de consulter un psychologue ou un pédopsychiatre qui saura proposer le traitement adapté.
L’angoisse de la séparation apparaît dès le plus jeune âge
L’angoisse de séparation se développe chez tous les bébés entre 8 et 24 mois et disparaît généralement lorsque l’enfant se familiarise avec le concept de “permanence des objets” et comprend que ses parents reviendront. Cette phase est tout à fait normale et saine dans le développement psychique du bébé.





