Réglementation
À la différence des médicaments, il n’existe pas d’AMM (autorisation de mise sur le marché) pour les cosmétiques. Cependant, leurs ingrédients sont soumis à la réglementation européenne REACH (adoptée en 2006) qui fixe quatre axes prioritaires pour la protection des consommateurs : substitution, information, obligation de prudence et transparence. Les composés sont testés et l’absence d’effets toxiques, génotoxiques, cancérigènes et tératogènes doit être démontrée. Quand une molécule est considérée comme dangereuse elle doit être remplacée ou utilisée en très petite quantité (inférieure au seuil de danger).
Les antioxydants (BHT, BHA)
Rôle : limiter la dégradation des produits de beauté.
Ils seraient toxiques à dose élevée au niveau du foie, du rein et du poumon. Cependant, la majorité ne présente pas de réel danger pour l’Homme, si ce n’est un risque de réaction allergique.
Les sels d’aluminium
Rôle : empêcher la transpiration.
Il n’existe pas de molécule plus efficace pour bloquer le processus de transpiration. Aucunes données scientifiques ne viennent appuyer les rumeurs selon lesquelles ils seraient à l’origine de cancers du sein. Les sels d’aluminium utilisés dans les cosmétiques sont sans danger aux doses autorisées.
Les filtres solaires
Rôle : protéger contre les effets du soleil.
Il existe des filtres minéraux, dits physiques et organiques, dits chimiques. Les premiers sont difficiles à étaler et laissent des traces. Les seconds doivent être associés entre eux pour être efficaces. Certains ont des effets allergisants. Leur effet protecteur vis-à-vis des rayons du soleil est indiscutable et participe à une protection contre les cancers cutanés. Compte tenu de leurs potentiels effets œstrogéniques, ils sont limités à une concentration de 10 %.
Les conservateurs
Rôle : empêcher le développement de bactéries dans les produits.
Les parabens
Ils sont l’exemple phare des controverses actuelles agitant le monde de la cosmétologie. Il en existe plusieurs types, d’efficacité et de toxicité différentes. Ils sont présents naturellement dans des aliments tels que certains fruits (mûre, cassis, fraise…) ou encore dans l’orge, la vanille, le vinaigre, certains fromages et produits de la ruche. Mais on les retrouve également dans le corps humain !
Bien que des doutes concernant un potentiel effet cancérigène ainsi qu’un effet œstrogénique (perturbateur hormonal) existent, les études chez l’Homme sont trop peu nombreuses pour conclure. Par précaution, certains d’entre eux ont été interdits ou leur concentration maximale permise fortement réduite. À noter que la mention « sans paraben » ne signifie pas sans conservateurs.
L’éther de glycol (ex. : phénoxyéthanol, éthoxydiglycol)
Il en existe de plusieurs types avec des degrés de toxicité différents. Ils sont interdits dans les produits d’hygiène buccale en raison de leur fort pouvoir allergisant. Leur concentration est limitée à un maximum de 1 ou 1,5 %. Ils présentent notamment une toxicité sanguine, une toxicité sur le système reproducteur masculin et pourraient avoir des effets cancérigènes. Le phénoxyéthanol est un composé du thé vert et de la chicorée.
Les libérateurs de formaldéhyde
Le formol ou formaldéhyde a un pouvoir allergisant et cancérigène. Il reste à déterminer si ces substances libèrent effectivement du formol dans l’organisme et s’il est dégradé à plus ou moins court terme. Leur utilisation dans les produits cosmétiques est relativement rare aujourd’hui ou à des concentrations infimes (moins de 0,2 %).
Les colorants
Rôle : donner un joli aspect à vos cosmétiques.
Ils sont suspectés de favoriser la survenue de cancers de la vessie. Pourtant, aucune donnée scientifique ne vient appuyer cette allégation. Une réglementation très stricte dicte leur incorporation dans les cosmétiques.
Les phtalates (DEP, DBP, DEHP)
Rôle : dénaturer l’alcool dans les parfums.
Seul le diethylphtalate (DEP) est autorisé dans les produits cosmétiques. Le diethylhexylphtalate (DEHP) et le dibutylphtalate (DBP) sont classés toxiques pour la reproduction.
Les silicones
Rôle : assurer l’étanchéité, retenir l’humidité
Elles sont polluantes pour l’environnement car très peu dégradables, mais ne sont pas reconnues comme étant dangereuses pour la santé. Les silicones sont particulièrement montrées du doigt dans la composition des shampooings : en formant une gaine autour de la fibre capillaire, elles font barrière contre l’humidité et protègent les cheveux colorés mais empêcheraient les cheveux de respirer. Leurs petits noms terminent par “thicone”, “thiconol”, “siloxane” ou encore “silane”.
Les parfums
Rôle : donner une odeur agréable à vos produits
Ils sont souvent impliqués dans les réactions allergiques et doivent ainsi être mentionnés dans la liste des ingrédients quand leur concentration est supérieure à 0,001 %. Les muscs de synthèse seraient des perturbateurs hormonaux et s’accumulent dans les cellules, ce qui favorise leurs effets néfastes. Certains sont interdits en cosmétologie, d’autres autorisés mais à des concentrations limitées.
Autres composés
Il existe des dizaines d’autres substances rentrant dans la composition des cosmétiques qui font l’objet d’accusations plus ou moins fondées (triclosan, PEG, les solvants des vernis à ongles, SLS… et même les huiles essentielles). Les études se succèdent mais ne semblent pas apporter de réponses claires. Pensez donc à bien rincer votre shampooing, à vous démaquiller tous les soirs. Enfin, retenez que le risque zéro n’existe pas et que les cosmétiques sont loin d’être la chose la plus toxique que nous utilisons quotidiennement…