Souvent synonyme d’une baisse de l’estime de soi, la calvitie touche environ 12 millions de personnes en France. Depuis plusieurs années, la greffe de cheveux permet d’y remédier. Retour sur cette pratique de plus en plus adoptée par les personnes souffrant d’une perte de cheveux.
Encore taboue, la perte de cheveux est considérée par la société comme inesthétique et dévalorisante.
Depuis les années 90, la greffe de cheveux connaît une popularité en hausse en raison de ses très bons résultats. Lorsque la calvitie devient prononcée ou est considérée comme embarrassante, la greffe de cheveux peut être proposée, sous le contrôle d’un spécialiste.
« Depuis les années 90, la greffe de cheveux connaît une popularité en hausse en raison de ses très bons résultats. »
FUE OU FUT, deux techniques
Il existe deux techniques de greffe de cheveux : la FUE (excision d’unité folliculaire) ou la FUT (greffe d’unité folliculaire).
Excision d’unité folliculaire (FUE)
Cette technique est basée sur l’extraction de follicules pileux à l’arrière du crâne. Pris un à un de façon homogène sans laisser de cicatrices, ils permettent de greffer de petites surfaces. Cette technique est plutôt recommandée chez les hommes car dans la plupart des cas elle nécessite de raser la zone de prélèvement. Dans les années 2000, cette technique a été automatisée (technique IFA) : la robotisation du processus permet de donner des résultats plus rapides et moins coûteux. Le nombre de greffons est également plus important.
Greffe d’unité folliculaire (FUT)
Ici, il s’agit de retirer une portion de la peau et de la diviser en plusieurs groupes en suivant les unités folliculaires. Ensuite, les unités sont transplantées sur la partie touchée par la calvitie. Cette technique laisse souvent une cicatrice à l’arrière du crâne du patient. Elle s’adresse aussi bien aux hommes qu’aux femmes. La capacité de couverture est plus grande que pour la FUE et elle est donc particulièrement adaptée pour les calvities importantes.
Si la greffe de cheveux est devenue un geste chirurgical plutôt banal, quelle que soit la technique, elle s’effectue tout de même sous anesthésie locale et le risque de troubles cardio-vasculaires reste possible. Votre médecin a dès lors l’obligation de faire respecter un délai de 15 jours de réflexion entre la première consultation et l’intervention chirurgicale.
Comment s’y prendre ?
Dans ce secteur, les arnaques sont fréquentes. Misez donc sur un chirurgien de confiance que vous choisirez dans un établissement plutôt haut de gamme et de qualité. Cherchez un dermatologue spécialisé dans une clinique qui a bonne presse.
En général, le prix de la greffe varie en fonction du type de chirurgie choisie, de la taille de la zone concernée et du stade d’alopécie. Le plus souvent, les tarifs oscillent entre 3 500 et 8 000 euros pour une greffe de cheveux si vous aspirez à un bon résultat.
Et après le traitement ?
Après l’intervention, il est possible que des taches rouges ou des croûtes apparaissent au niveau des points où ont été insérés les cheveux. En général, il faut patienter 10 jours environ pour qu’elles disparaissent. Le médecin qui vous a pris en charge réalisera des consultations de suivi pour s’assurer de la bonne évolution du processus. Idéalement, vous le reverrez au moins une fois pendant les 2 premières semaines. Une autre consultation est requise après 6 mois et une autre après un an. Par ailleurs, une nouvelle chirurgie pourra être envisagée au bout de 10 ou 15 ans et permettra d’éviter toute perte de cheveux supplémentaire.
Il faudra également être vigilant face à l’apparition de certains symptômes évocateurs d’une infection, telle la douleur. Si vous en ressentez sur les zones où les cheveux ont été greffés, consultez votre médecin.
L’alopécie chez les femmes, un trouble peu connu
Nettement moins nombreuses que les hommes à être touchées par le phénomène de calvitie, les femmes aussi peuvent souffrir d’alopécie androgénétique. Elles sont environ 20 % à perdre leurs cheveux après la ménopause, mais le phénomène peut arriver dès l’adolescence. Certaines femmes possèdent en effet des prédispositions génétiques qui, comme chez les hommes, déclenchent un processus d’altération du cycle de vie du cheveu et provoquent une hyperséborrhée qui empêche la bonne irrigation des racines capillaires. Les conséquences psychologiques sont particulièrement importantes. Avant d’envisager une greffe capillaire, il est possible d’essayer différents traitements : compléments alimentaires, hormones, lotion capillaire. Si aucun de ces traitements n’est efficace, une greffe des cheveux sera alors recommandée.
Par Héloïse Rakovsky





