A l’occasion de la journée mondiale du don d’organe ce mardi 17 octobre, l’Agence de la biomédecine lance sa campagne nationale de sensibilisation au don de rein. Elle se déroulera jusqu’au 3 novembre.
Organe indispensable à la vie, le rein permet d’éliminer certains déchets de l’organisme, de maintenir une hydratation normale ainsi que de produire certaines hormones et vitamines indispensables au bon fonctionnement du corps. Mais il est également le seul organe entier concerné par un don de son vivant. Effectivement, il est tout à fait possible de vivre avec un seul de ses deux reins. Le don de foie est également possible, mais ne s’applique qu’à un seul lobe et non à l’organe entier.
Un arme contre l’insuffisance rénale chronique
La greffe rénale est le meilleur traitement de l’insuffisance rénale chronique. Cette pathologie se caractérise par une perte progressive et irréversible de la fonction rénale, qui, à son stade terminal oblige les patients à suivre plusieurs séances de dialyse par semaine. Ce traitement de suppléance les place dans une situation de dépendance très inconfortable et les oblige souvent à réduire, voire à cesser leur activité professionnelle.
Pour recevoir le greffon d’une personne vivante, le patient au stade d’insuffisance rénale chronique terminale doit être inscrit par son médecin sur la liste nationale des malades en attente de greffe gérée par l’Agence de la biomédecine. Ce type de greffe présente plusieurs bénéfices, notamment une transplantation sans délai, dans les meilleures conditions ainsi qu’une viabilité du greffon plus élevée dans le temps. Effectivement, environ ¾ des greffons prélevés sur un donneur vivant sont encore fonctionnels dix ans après la greffe. Au même stade, environ 2/3 des greffons prélevés sur un patient décédé sont encore fonctionnels.
« La récupération de la fonction rénale est plus rapide qu’avec une greffe d’un donneur décédé, ce qui permet de raccourcir la durée du séjour hospitalier dans la majorité des cas »
Dr Dominique Bertrand-néphrologue au CHU de Rouen
Quels risques pour le donneur ?
Bien qu’il soit maîtrisé, le risque zéro n’existe pas pour le prélèvement de rein comme pour tout acte chirurgical. C’est pourquoi les deux premières étapes préalables à l’intervention sont l’information du donneur et la réalisation d’un bilan médical approfondi. La candidature est ensuite examinée par le président du tribunal de grande instance et par le « comité donneur vivant », qui comprend trois médecins, un psychologue et une personne qualifiée en sciences humaines et sociales. A tout moment, le donneur peut revenir sur sa décision. Après l’opération, un suivi annuel est effectué. Bien évidemment, l’intégralité des frais médicaux est prise en charge. Par ailleurs, certains frais non médicaux (transport, hébergement…) peuvent également être pris en charge et les personnes actives bénéficient de 4 à 8 semaines d’arrêt de travail.
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