Qu’appelle-t-on la diversification alimentaire ?
Pendant les 4 premiers mois, le nouveau-né a une alimentation unique : le lait, maternel ou maternisé. Cet allaitement permet de couvrir l’ensemble de ses besoins pour le développement pendant les premiers mois.
À partir de 4 mois, l’enfant a davantage de besoins et est prêt à découvrir de nouveaux aliments qui lui apporteront d’autres éléments essentiels à sa croissance. L’introduction de tout autre aliment que le lait est appelée la diversification alimentaire. Elle permet de préparer l’organisme aux différents aliments qui remplaceront, petit à petit, le lait, mais aussi, selon de nombreuses études, de prévenir l’obésité, le diabète et l’hypertension à l’âge adulte : les bonnes habitudes alimentaires se prennent dès l’enfance.
Quand débuter la diversification ?
Pour favoriser le bon développement de l’enfant, il est conseillé de débuter cette diversification entre 4 et 6 mois.
C’est à partir de 4 mois que les besoins du bébé évoluent : il grandit, cherche à développer ses muscles pour se mouvoir, son cerveau et ses organes se développent, etc.
Dans l’idéal, il est recommandé d’avoir introduit avant les 7 mois de l’enfant des aliments de chaque groupe :
– Groupe I : laits et produits laitiers.
– Groupe II : viandes, poissons, œufs, jambon, etc.
– Groupe III : céréales, pommes de terre, légumes secs, etc.
– Groupe IV : fruits et légumes frais.
– Groupe V : matières grasses (beurre, crème, huiles, etc.).
– Groupe VI : produits sucrés et dérivés (chocolat, miel, confiture, etc.).
Que faire si les parents ont des allergies alimentaires ?
Pour la Société française de pédiatrie, sur la base des études scientifiques, rien ne justifie de retarder l’introduction des aliments, même allergisants comme l’œuf, l’arachide, etc., y compris chez des enfants ayant des frères et sœurs ou des parents eux-mêmes allergiques.
D’ailleurs, une nouvelle étude publiée début 2016 vient de montrer que pour l’arachide, l’introduction tardive ne change rien au risque potentiel d’allergie. N’hésitez pas à en discuter avec votre médecin.
Quelle est la place du lait ?
L’allaitement maternel ou par lait maternisé doit dans tous les cas être poursuivi pendant et après l’introduction de la diversification. Qu’il soit maternel ou industriel, il contient l’ensemble des éléments essentiels pour la croissance et la bonne santé de votre enfant.
Les autres laits, comme le lait de vache ou de brebis par exemple, ne sont pas assez riches en nutriments indispensables au bon développement de l’enfant et pour cause : le nouveau-né humain n’a pas les mêmes besoins que le veau ou l’agneau ! Avant 1 an, il est déconseillé d’en donner à un bébé, car ils ne sont pas adaptés et peuvent entraîner carences et troubles digestifs.
Pour les boissons ou laits dits végétaux (qui n’ont du lait que la couleur), il ne faut pas non plus les utiliser, car ils ne couvrent pas les besoins indispensables à la croissance et peuvent même engendrer de graves carences chez les enfants. Ne les utilisez pas sans avis médical.
À quoi servent les laits de croissance ?
Les laits de croissance ont été développés pour permettre de faire une transition entre le lait maternisé et le lait de vache. Ce dernier ne contient pas l’ensemble des éléments dont a besoin l’enfant entre 1 et 3 ans. La Société française de pédiatrie recommande donc de recourir à ces laits spéciaux pour éviter toute carence chez l’enfant.
Mais heureusement, il est possible avec le lait de vache et une alimentation équilibrée de couvrir l’ensemble des besoins des enfants. Pour cela, il faut que l’alimentation contienne des acides gras essentiels (par exemple dans l’huile de tournesol), de la vitamine C (comme dans les agrumes), de la vitamine D (comme dans certains poissons), du fer (dans la viande), etc.
Les aliments industriels pour bébé sont-ils sûrs ?
Petits pots, sachets tout prêts, briquettes… De plus en plus de produits industriels destinés aux plus petits apparaissent sur le marché. Mais comment sont-ils élaborés ?
Il faut savoir que la législation européenne est très stricte dans ce domaine et leur fabrication répond à de nombreux critères et contrôles. Pour être vendus avec une appellation destinée aux plus petits, les industriels doivent suivre un cahier des charges strict, quasiment similaire aux aliments labellisés bios. Les produits industriels sont aussi parfaitement adaptés à leurs besoins en termes de sucre, sel, vitamines, etc.
Après, c’est une histoire de goût et de temps pour les parents : le fait-maison a généralement plus de goût, la texture peut être différente, etc. Parents, ne culpabilisez donc pas si vous décidez de prendre des produits industriels !
Certains aliments sont-ils déconseillés ?
Sans surprise, les boissons sucrées : jus de fruits, jus végétaux, sodas, etc. sont fortement déconseillés avant l’âge d’1 an, car l’enfant n’a pas besoin de ce sucre et les boissons de référence doivent être le lait et l’eau (non sucrée).
Certaines études, qui doivent être confirmées, montrent que ces boissons données avant 1 an entraînent une augmentation du risque de diabète à l’âge adulte.
- Il est possible de faire goûter aux enfants le fromage dès 9 mois, mais en privilégiant les pâtes molles ou dures, pasteurisées (donc pas au lait cru) et pas trop salées. Les fromages fondus (type Kiri ou Vache qui rit) peuvent aussi être proposés, mais ont peu d’intérêt nutritionnel. Les laitages « classiques » (biberons, yaourts) sont à privilégier.
- Les charcuteries sont déconseillées : trop grasses et trop salées, elles ne sont pas adaptées aux besoins des plus petits.
De manière générale, les enfants ne doivent pas manger d’aliments trop gras, trop sucrés et trop salés. Lors de la préparation, même si vous souhaitez manger la même chose, n’assaisonnez pas lors de la cuisson, mais une fois les aliments dans votre assiette.
Et si l’enfant ne veut rien goûter ?
Souvent, les enfants veulent goûter ce que mangent leurs parents. Si votre enfant ne paraît pas curieux, n’hésitez pas à manger en même temps que lui, il souhaitera rapidement vous imiter. Il est important de laisser l’enfant s’y intéresser et d’éviter de le forcer. C’est également le cas si vous trouvez qu’il a un petit appétit : demandez conseil à votre médecin qui, en fonction de sa courbe de poids et de sa taille, jugera si son alimentation est suffisante ou non.
L’enfant peut-il manger comme ses parents ?
Non, l’enfant n’est pas un mini adulte ! Il a besoin de certains aliments pour se développer et il ne doit donc pas manger « comme vous » en petites quantités. Par exemple, pour ses os et le développement de ses organes, son alimentation doit être riche en acides gras essentiels, en vitamines, mais aussi en calcium.
Il est donc important de lui donner une alimentation adaptée à son âge, car même si la vôtre vous semble équilibrée pour un adulte, elle ne l’est pas forcément pour un petit. Demandez conseil à votre pharmacien ou à votre médecin.
Gaëlle Monfort
L’alimentation de l’enfant de 0 à 3 ans
Patrick Tounian et Françoise Sarrio
Éditions Elsevier Masson, 2011, 176 pages
La santé vient en mangeant
Le guide nutrition de la naissance à trois ans Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES)
Téléchargeable sur le site www.inpes.sante.fr





