Toilettes trop basses, escaliers glissants et baignoires peuvent devenir de véritables obstacles lorsque l’on perd en mobilité. Heureusement, des aménagements et des aides financières existent ! On vous dit tout pour rendre votre domicile à l’épreuve des chutes.
Le domicile est un lieu de repos physique et de réconfort psychique. Pour qu’il garde ces fonctions rassurantes, il doit pouvoir être adapté à son habitant. Avec l’âge ou la maladie, la mobilité peut être peu à peu réduite et, pour que la personne puisse conserver son autonomie, son environnement doit lui permettre d’effectuer toutes ses tâches quotidiennes.
Un logement mal adapté (meubles cuisine trop bas, escaliers sans rampe…) augmente le risque d’accidents. Les chutes sont d’ailleurs les accidents mortels les plus fréquents chez les personnes âgées. D’après la Haute autorité de santé (HAS), 450 000 personnes de plus de 65 ans sont victimes de chute tous les ans en France. Et dans 70 % des cas celle-ci a lieu au domicile. Un état de fait qui a poussé le gouvernement à mettre en place des aides pour l’aménagement du domicile. Les travaux d’adaptation commencent généralement par l’aménagement de la salle de bain. La demande la plus fréquente de travaux est le remplacement de la baignoire par une douche.
Les causes
Même lorsque l’on vieillit, chuter sans une raison évidente n’est pas normal. Plusieurs causes cachées peuvent en être à l’origine et pour pouvoir les démasquer, il est indispensable de consulter un médecin. Cela permettra d’éviter une nouvelle chute, voire une hospitalisation.
Quelques situations pourront vous mettre la puce à l’oreille :
- Les problèmes d’équilibre,
- Les atteintes musculaires ou articulaires,
- Les troubles sensoriels (vue, audition…),
- La dénutrition ou la déshydratation,
- Les soucis cardiaques ou neurologiques,
- Les effets secondaires d’un médicament (benzodiazépines…).
Comment se passe la consultation d’un ergothérapeute ?
L’ergothérapeute est le professionnel de santé chargé de permettre aux personnes en situation de handicap de continuer de s’acquitter des tâches et activités habituelles de la vie, via la rééducation ou l’aménagement de l’habitat.
Pour ce faire, une évaluation globale des besoins est d’abord réalisée par l’ergothérapeute sollicité. Il commence par évaluer la personne, son environnement ainsi que ses occupations journalières. Une attention toute particulière est portée aux difficultés que rencontre son patient dans la vie quotidienne et dans ses habitudes. Souvent, un dialogue a lieu entre le professionnel de santé et la famille. Il réalise ainsi une évaluation du contexte familial et de l’environnement dans sa dimension logistique et même architecturale.
L’ergothérapeute doit alors repenser l’aménagement du lieu de vie de la personne. Il rend ensuite son rapport au patient, réalise des croquis et lui recommande une liste d’artisans spécialisés dans l’aménagement du logement. Alors qu’il ne pouvait jusque-là que les préconiser, l’ergothérapeute peut depuis 2021 prescrire des aides techniques. Ces aides visent à compenser un handicap. Il peut s’agir d’une simple canne, comme d’une aide au transfert/à la levée, ou encore d’un fauteuil roulant. La réforme de 2021 permet de rendre ces dispositifs remboursables par l’Assurance maladie et de fluidifier considérablement le parcours de soins.
Où trouver conseil ?
Si des signes sont repérés, mieux vaut agir vite que dans l’urgence, après un accident par exemple. Alors, avant même qu’une perte de mobilité ne s’installe, n’hésitez pas à vous renseigner auprès d’un CICAT (Centre d’information et de conseil en aides techniques) ou d’une EQLAAT (équipe locale d’accompagnement sur les aides techniques). Au CICAT vous retrouverez tous les conseils nécessaires au bon aménagement de votre domicile et vous pourrez également y essayer du matériel. Vous pouvez aussi évidemment prendre rendez-vous avec un ergothérapeute, qui vous aidera à définir vos besoins en fonction de vos capacités motrices.
N’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien, qui vous proposera une sélection de produits adaptés à vos besoins tels que des cannes, des déambulateurs, des tabourets de douche, des barrières de lit, etc.
En savoir plus
Pour en savoir plus, divers annuaires (points d’information locaux, résidences autonomes, services d’aide à domicile…) sont disponibles sur le site : www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr/ tous-les-annuaires
Comment préserver sa mobilité ?
Pour préserver sa mobilité et son autonomie, il est essentiel de prendre soin de sa santé.
→ Veillez donc à bénéficier d’un suivi médical approprié pour prévenir ou dépister au plus vite d’éventuelles maladies.
→ Bien évidemment, le couple alimentation équilibrée/ activité sportive régulière est indispensable pour maintenir le corps en bonne santé et les muscles actifs.
→ Prenez grand soin de vos pieds. Avec l’âge, il peut arriver que le squelette du pied se déforme avec les rhumatismes ou l’arthrose, causant douleurs, perte d’équilibre et chutes. N’hésitez pas à requérir l’aide d’un pédicure-podologue.
→ Faites également très attention à votre consommation de substances psychoactives telles que l’alcool ou les benzodiazépines, qui augmentent sensiblement le risque de chute.
→ Enfin, l’un des conseils les plus importants serait probablement d’éviter l’isolement : entretenez des liens sociaux et pratiquez des activités plaisantes. Cela participera de votre bonne santé mentale.
Choisir son équipement
L’adaptation de l’éclairage de la maison, avec un système de balisage lumineux, peut être utile pour éviter les chutes des noctambules qui ont du mal à se repérer la nuit.
L’une des interventions les plus classiques est le remplacement de la baignoire par une douche à l’italienne. Mais, si la mobilité de la personne le permet, la baignoire peut être aménagée avec un siège pivotant ou une marche d’accès, pour que le rebord soit plus facilement franchissable.
Pour ceux qui peinent à se lever, la barre d’appui est un outil essentiel de la salle de bain, des toilettes ou même du bord du lit. Elle permet de rester stable et d’éviter les chutes. Des ronds de toilette surélevés permettront également de se lever plus facilement.
Des conseils plus simples peuvent aussi être prodigués par l’ergothérapeute, comme coller ou retirer les tapis glissants, réarranger les câbles électriques trainant sur le sol et les fixer sur le mur par exemple, ou encore installer des volets électriques.
Les escaliers peuvent être sécurisés (rampe, lumière, réducteur de marche) pour que le sujet reste actif au quotidien. En dernier recours, le monte escalier est aussi un aménagement utile, il permet de conserver un accès aux étages supérieurs aux personnes pour lesquelles les escaliers deviennent un obstacle.
Enfin, ceux qui craignent la chute pourront se procurer des boutons d’appel d’urgence. Ils se présentent généralement sous la forme de montres ou de colliers.
Quelles sont les aides financières ?
Sous l’impulsion des professionnels de la gériatrie, les pouvoir publics ont exprimé depuis quelques années leur désir d’aider les personnes âgées à rester à leur domicile, à travers des aides fiscales (crédits d’impôts, primes…) et de nombreuses aides gouvernementales. Attention cependant, ces aides diffèrent de celles accordées aux personnes dont le handicap n’est pas dû à l’âge. Parmi ces soutiens financiers, on trouve :
Le crédit d’impôt
Pour l’achat de certains aménagements comme les barres d’appui, le siège monte escalier ou le rehausseur de toilettes, le crédit d’impôt est de 25 % du coût total de l’équipement (la pose n’est pas concernée).
L’Allocation personnalisée d’autonomie (APA)
Cette allocation, destinée aux personnes âgées de plus de 60 ans en perte d’autonomie, est déclinée en deux versions : l’APA à domicile et l’APA en établissement. La première pour soulager les dépenses liées à un plan d’aide à domicile et la seconde pour payer une partie du tarif de l’hospitalisation. Le montant attribué dépend du niveau de revenus de la personne. Pour en savoir plus sur les conditions d’obtention de cette aide, rapprochez-vous de votre Conseil départemental.
Ma prime Adapt’
Cette aide financière vise à permettre aux personnes âgées de prolonger leur vie à domicile. Elle couvre notamment les coûts des rénovations, équipements et services. Disponible pour toutes les personnes de 70 ans et plus, indépendamment de leurs revenus. Elle couvre entre 50 et 70 % du montant des travaux d’adaptation.
Pour les aidants
Si vous prenez soin d’une personne en perte de mobilité, sachez qu’il existe des dispositifs pour vous permettre de « souffler » un peu. Pour vous absenter quelques jours, vous pouvez contacter une association d’aidants (par exemple l’Association française des aidants) qui vous proposera des solutions. Vous pouvez également faire appel au Clic (Centre local d’information et de coordination) de votre commune : ce service ouvert aux personnes en perte de mobilité et à leur entourage vous informera et vous conseillera.
À savoir pour les locataires
Si vous êtes locataire en situation de perte de mobilité, vous pouvez faire des travaux d’adaptation de votre logement, à vos frais et sous certaines conditions. Vous devez au préalable demander une autorisation à votre bailleur. À votre départ, le propriétaire ne peut exiger une remise du logement dans l’état dans lequel il était avant les travaux.
- Pour vieillir en bonne santé, faites le plein d’informations sur le site : www.pourbienvieillir.fr
- 450 000 personnes de plus de 65 ans sont victimes de chute tous les ans en France. D’après la Haute autorité de santé
Par Alexandre Morales





