À chaque début d’automne, le rhume, ou rhinopharyngite, est de retour et n’épargne personne. Des nourrissons aux aïeux, c’est l’intégralité de la famille Duval qui est concernée par ce mal saisonnier.
La vie d’une jeune maman n’est pas de tout repos. Claire Duval en fait le constat tous les jours depuis son accouchement l’été dernier. Heureusement pour elle, son fils Antoine, qui vient de passer le fameux cap des trois mois, a parfaitement assimilé le rythme de vie familial et commence à enchaîner de « vraies nuits ». Une aubaine pour Claire qui vient juste de reprendre le travail et doit désormais s’adapter au rythme « métro-boulot-bébé ». Mais un nouvel événement vient perturber cet équilibre. Depuis le retour de la crèche hier soir, elle remarque plusieurs symptômes alarmants chez Antoine : il s’alimente moins bien, il tousse, son nez coule et il a de la fièvre. Alertée, elle craint une grippe, bien qu’elle ait reçu une vaccination pour ne pas contaminer son entourage il y a quelques semaines. Elle décide donc d’emmener son fils chez le médecin dès le lendemain.
« Après 6 mois, les nourrissons perdent progressivement les défenses immunitaires maternelles acquises pendant la grossesse »
L’acquisition des défenses immunitaires
Dans la salle d’attente, Claire est un peu stressée car c’est la première fois qu’elle prend rendez- vous avec le pédiatre pour une consultation qui n’est pas préventive. Mais au final, l’examen médical est rassurant. Il s’agit d’un rhume et non d’une grippe comme elle le redoutait. Le docteur lui explique que ces infections virales sont très courantes chez les nourrissons car après 6 mois, ils perdent progressivement les défenses immunitaires maternelles acquises pendant la grossesse et doivent apprendre à reconnaître les agents infectieux pour développer une réponse immunitaire. Cette réponse doit être spécifique de l’agent infectieux et dans le cas du rhume, c’est plus de 200 virus qui sont concernés (voir encadré), ce qui majore la fréquence de ces infections, en particulier dans les crèches et les garderies où les bébés se contaminent perpétuellement. Le médecin lui prescrit du Doliprane (paracétamol) en pipette pour nourrisson afin de diminuer la fièvre ainsi qu’un lavage pour le nez à effectuer plusieurs fois par jour. Ce dernier est essentiel pour éliminer au mieux les sécrétions nasales et favoriser la respiration.
Son pharmacien lui propose plusieurs solutions pour effectuer les lavages : un spray nasal adapté aux nourrissons, un mouche-bébé ou du sérum physiologique. Comme elle possède déjà un spray nasal à la maison, elle prend juste le traitement pour la fièvre. Par ailleurs, son pharmacien lui donne plusieurs conseils sur l’attitude à adopter face au rhume. Ainsi, inutile de surchauffer le logement ou de couvrir bébé de plusieurs couches de vêtements, cela ne ferait qu’augmenter sa température corporelle. Au contraire, une chambre à l’atmosphère humidifiée (en y faisant sécher le linge ou en plaçant un bol près du radiateur par exemple) permettra de ne pas trop assécher les muqueuses. Une surélévation de la tête du nourrisson facilitera également la respiration. Enfin, il lui conseille de respecter la volonté de bébé lorsqu’il ne veut pas manger ou boire, le temps qu’il guérisse, en n’hésitant pas à fractionner les doses. Sept jours après, le petit Antoine est parfaitement remis ! De quoi redonner le sourire à Claire, qui peut sereinement poursuivre son apprentissage de la vie de parent.
Prévenir plutôt que guérir
Pour Thierry, Anne et leurs enfants Manon et Lucas qui ont respectivement, 16 et 9 ans, le rhume est un problème familial récurrent. À chaque automne commence alors un vaste programme de prévention de manière à protéger toute la famille face à l’extrême contagion de cette affection. En effet, le rhume se transmet généralement par l’inhalation de gouttelettes émises lors d’éternuements ou de toux. Il existe donc plusieurs astuces pour s’en protéger, mais une protection totale n’est jamais assurée car le rhume est souvent associé à d’autres facteurs qui entraînent une baisse des défenses immunitaires comme le stress ou la fatigue. Sans surprise, c’est l’hygiène des mains qui reste le meilleur moyen de prévention. Un lavage des mains régulier, en particulier avant de manger ou de goûter est essentiel pour limiter la diffusion de l’infection. Si cela est plutôt bien assimilé par Manon, Lucas semble plus récalcitrant. Thierry et Anne n’ont pas hésité d’ailleurs à glisser dans leurs cartables un gel hydroalcoolique au format poche pour une utilisation quotidienne à l’école et au lycée. La famille Duval pratique également des lavages du nez à l’aide d’une solution isotonique (Humer hygiène du nez ou Stérimar nez sujet aux infections), principalement le matin et le soir. L’arrivée de l’automne rimant souvent avec une baisse des défenses immunitaires, les Duval consomment beaucoup de préparations maisons à base d’agrumes (kiwi, orange, citron, pamplemousse). Ils complètent ce régime à l’aide de compléments alimentaires riches en vitamines et minéraux, adaptés à leur âge, et qui participent également au maintien de leurs défenses naturelles. Toute la famille est prête pour affronter l’hiver…
« Des mesures hygiéniques simples permettent de limiter la transmission. »
Certaines personnes sont plus susceptibles de tomber malade
Une cousine vient d’attraper son premier rhume depuis qu’elle est enceinte. Pas de quoi s’inquiéter, la grossesse entraîne une baisse des défenses immunitaires, cet événement est presque normal. Cependant, elle sait que son état induit beaucoup de contre-indications médicamenteuses, alors plutôt que de flirter avec les risques de l’automédication, elle préfère prendre conseil auprès de son pharmacien avant d’envisager tout traitement symptomatique. Il lui indique ainsi que les seuls médicaments qu’elle peut prendre afin de diminuer la fièvre sont ceux qui contiennent du paracétamol. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens tels que l’ibuprofène et l’aspirine sont déconseillés (et même à proscrire à partir du sixième mois), de même que les médicaments qui contiennent un agent décongestionnant (voir encadré). Son pharmacien lui conseille d’effectuer des lavages de nez plusieurs fois par jour, de se moucher régulièrement et de bien s’hydrater. Par ailleurs, il lui rappelle que le rhume passe généralement tout seul et dure rarement plus de dix jours. Toute persistance ou aggravation des symptômes doit orienter les femmes enceintes vers une consultation médicale. Effectivement, le risque de surinfection bactérienne n’est pas négligeable et pourrait entraîner la nécessité d’un traitement antibiotique (voir encadré).
Pour tata Aurélie en revanche, qui est atteinte d’une polyarthrite rhumatoïde et qui prend un médicament immunosuppresseur, un simple rhume peut avoir des conséquences beaucoup plus lourdes. La polyarthrite rhumatoïde est une pathologie auto-immune : son organisme fabrique des anticorps contre lui-même. Pour réduire cet effet, son traitement diminue sa réactivité immunitaire et, par conséquent, augmente sa susceptibilité face aux infections courantes et majore leur dangerosité. Ainsi, les prémices d’une contamination chez tata Aurélie entraineront systématiquement l’avis de son médecin voire une consultation médicale.
Et les personnes âgées ?
Les personnes âgées sont mieux immunisées contre les virus responsables du rhume car elles en ont rencontré un très grand nombre au cours de leur vie. Cependant, du fait de leur âge avancé, leur système immunitaire a tendance à être moins réactif et les complications peuvent être à la fois plus fréquentes mais également plus néfastes (bronchite aigüe, laryngite, pneumonie, sinusite ou encore otite). Pour pépé Joseph, atteint d’une broncho- pneumopathie chronique obstructive, la probabilité de voir le virus atteindre les bronches et de déclencher une bronchite est plus importante que chez une personne normale. Ainsi, comme pour tata Aurélie, la surveillance des premiers symptômes sera accrue. Pas de répit pour la famille Duval !
Plus de 200 virus…
… peuvent provoquer un rhume parmi lesquels rhinovirus, coronavirus, adénovirus, virus respiratoire syncytial, virus influenza (aussi responsable de la grippe) et virus parainfluenza.
Les symptômes sont plus modérés que ceux de la grippe, dont la cause est également virale, et pour laquelle un seul virus est impliqué. Mais la rhinopharyngite n’est pas une affection bénigne pour autant et plusieurs complications peuvent apparaître comme une laryngite, une sinusite, une otite, une bronchite ou une pneumonie.
Si ces complications sont d’origine bactérienne, un traitement antibiotique peut être envisagé par le praticien. Par contre, l’antibiothérapie n’est d’aucune efficacité dans la forme simple du rhume car ce dernier est viral. Elle pourrait au contraire entraîner des résistances bactériennes.
Les gels hydro-alcooliques
Ils sont utiles pour “dépanner” lorsque l’on n’a pas de savon et d’eau à disposition. Mais ils ne sont pas efficaces contre tous les germes.
Et le rhume allergique alors ?
Le rhume allergique (aussi appelé rhume des foins ou rhinite allergique) provoque plusieurs symptômes handicapants et parfois identiques à ceux du rhume d’origine virale, fièvre exceptée : éternuements, picotements du nez, conjonctivite, écoulement nasal clair et quelques fois des maux de tête. Ces effets résultent de l’interaction entre les cellules muqueuses et une substance allergisante (grains de pollen, poils de chat, acariens…). Si il n’a jamais été diagnostiqué, la suspicion d’un rhume allergique impose un avis médical.
Plusieurs médicaments sont disponibles sans ordonnance pour soulager les symptômes (Zyrtec, Actifed allergies) mais le meilleur moyen de prévention reste l’éviction du contact avec l’allergène. En cas d’impossibilité, une désensibilisation peut être envisagée par l’allergologue en fonction de la nature l’allergène.
Attention aux décongestionnants nasaux
Beaucoup de médicaments décongestionnants contenant un vasoconstricteur sont disponibles pour le traitement du rhume, et certains ne nécessitent pas d’ordonnance. Ils limitent l’obstruction nasale, qui donne la sensation de nez bouché, mais ils ont également de sérieuses contre-indications !
Ainsi, l’hypertension artérielle, les antécédents d’AVC, la présence de facteurs de risque d’AVC, l’insuffisance coronarienne, le risque de glaucome par fermeture de l’angle, le risque de rétention urinaire et des antécédents de convulsions contreindiquent rigoureusement ces médicaments.
Les molécules concernées sont la pseudoéphédrine, la phényléphrine, l’oxymétazoline, la naphazoline, l’éphédrine et le tuaminoheptane. Par ailleurs ces médicaments sont réservés aux plus de 15 ans et leur utilisation est déconseillée pendant la grossesse.
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Par Julien Dabjat