La thyroïde est une petite glande en forme de papillon, située à la base du cou, en avant de la trachée. Sa fonction est de produire les hormones thyroïdiennes T3 et T4. Sécrétées dans le sang, ces hormones régulent plusieurs fonctions importantes de l’organisme, notamment la croissance, mais aussi d’autres processus comme le rythme cardiaque, la tension artérielle, la température du corps ou le poids. Un dysfonctionnement de cette glande et de sa production hormonale peut donc engendrer d’importants problèmes de santé.
L’hypothyroïdie : quand la production d’hormones est insuffisante
L’hypothyroïdie est caractérisée par une insuffisante production des hormones thyroïdiennes. Elle peut survenir à tout âge, même si les personnes âgées sont généralement les plus touchées. L’hypothyroïdie peut être dite “primaire” ou “secondaire” en fonction de l’origine du problème. Dans le premier cas, la sécrétion réduite des hormones est directement liée à un dysfonctionnement de la glande thyroïde.
Dans le deuxième cas, l’hypothyroïdie est causée par une maladie de l’hypophyse, une autre glande qui produit l’hormone TSH, elle-même responsable de la régulation du fonctionnement de la thyroïde.
L’hypothyroïdie primaire est plus fréquente. Plusieurs maladies spécifiques peuvent être mises en cause. C’est le cas de la thyroïdite d’Hashimoto, une pathologie qui entraîne une destruction progressive de la thyroïde, mais aussi des inflammations de la thyroïde, ou encore une carence en iode. Cet oligo-élément apporte en effet le “carburant” nécessaire à la thyroïde pour fonctionner.
Les symptômes de l’hypothyroïdie
Les médecins se heurtent souvent à un problème : les symptômes de l’hypothyroïdie peuvent facilement être confondus avec les symptômes d’autres maladies. Une hypothyroïdie se traduit avant tout par un ralentissement global du métabolisme. Les organes se mettent à travailler au ralenti, entraînant certains des symptômes suivants :
- Une fatigue intense, qui peut se manifester par une tolérance réduite aux efforts, mais aussi par une élocution et des déplacements plus lents.
- Une prise du poids importante, alors même que les patients perdent l’appétit. Le système digestif travaillant plus lentement, les problèmes digestifs sont fréquents.
- La peau peut devenir plus sèche et pâle, les cheveux plus cassants. La pousse des ongles est ralentie et la voix peut devenir plus rauque.
- Plus fréquente chez les femmes, l’hypothyroïdie se caractérise aussi souvent par une baisse de la libido et des troubles du cycle menstruel.
- Le rythme cardiaque est diminué.
- Au niveau neurologique, les ralentissements du métabolisme se traduisent par un certain nombre de problèmes, des troubles de la concentration et de la mémoire, en passant par des épisodes dépressifs.
Comment traiter l’hypothyroïdie ?
Pour les patients atteints d’hypothyroïdie, la prise quotidienne par voie orale d’une hormone thyroïdienne de synthèse (la thyroxine T4) permet de ramener les taux hormonaux à des niveaux normaux. À noter que le traitement peut mettre plusieurs mois avant de produire des effets notables et d’entraîner une disparition des symptômes.
L’hyperthyroidie : une production trop importante d’hormones
L’hyperthyroïdie se caractérise par une production en excès des hormones thyroïdiennes T3 et T4 par la glande thyroïde. Ces hormones stimulent anormalement le corps, poussant les différents organes à fonctionner à plein régime.
Plusieurs maladies sont associées à ce dérèglement de la thyroïde. La plus commune, responsable de l’hyperthyroïdie dans 80 % des cas, est la maladie de Basedow. Maladie auto-immune, elle touche surtout les femmes, dont les systèmes immunitaires se mettent à produire des anticorps spécifiques, qui vont entraîner une production accrue des hormones T4 et T3.
D’autres dysfonctionnements peuvent aussi engendrer une hyperthyroïdie, comme un “adénome toxique”, caractérisé par une augmentation de volume de la thyroïde et l’apparition de nodules. Certaines de ces petites bosses deviennent toxiques et empêchent une bonne régulation de la fonction thyroïdienne. L’hyperthyroïdie peut aussi être associée à une présence trop importante d’iode dans l’organisme, liée à la prise de certains traitements.
Les symptômes de l’hyperthyroïdie
- À l’inverse de l’hypothyroïdie, l’organisme est surstimulé, et les organes fonctionnent très rapidement. On remarque souvent chez les patients :
- Une accélération du rythme cardiaque, parfois accompagnée de palpitations et d’essoufflements.
- Des bouffées de chaleur fréquentes.
- Une perte de poids rapide, liée à la suractivité de l’organisme et au dysfonctionnement du système digestif.
- Une agitation permanente, souvent associée à des troubles du sommeil et des sautes d’humeur.
- Si le patient ressent beaucoup d’énergie au début de la maladie, il n’est pas rare d’observer une fatigue soudaine sur le long terme, liée à un épuisement de l’organisme.
- Spécifiquement dans le cas de la maladie de Basedow, un avancement des globes oculaires en dehors des orbites peut être observé sur le visage des patients.
Comment traiter l’hyperthyroïdie ?
Dans le cas de l’hyperthyroïdie, les médecins associent souvent des médicaments antithyroïdiens à des hormones thyroïdiennes de synthèse. L’idée : bloquer le fonctionnement de la thyroïde, et remplacer les hormones qu’elle ne sécrète donc plus par des hormones de synthèse. La maladie pouvant souvent récidiver, un suivi médical au long cours est donc souvent nécessaire. Lorsque le patient présente des nodules toxiques au niveau de la thyroïde, la chirurgie peut être envisagée.
Par Léa Surugue