Après plus ou moins 9 mois, l’accouchement marque l’aboutissement de la grossesse. De longues heures d’attente pour les parents, et de douleur pour la maman, avant de faire leur première rencontre avec bébé. Explications, en images, de l’accouchement par voie basse.
Avant l’accouchement
Pendant la grossesse…
Le bébé à naître baigne dans le liquide amniotique. Il est relié au placenta par le cordon ombilical, qui lui permet de se nourrir, notamment, en puisant dans le sang maternel les nutriments et l’oxygène indispensables à son développement. Le placenta, le sac amniotique et le foetus sont tous les trois logés dans l’utérus de la mère.
La fin du premier trimestre
- la hauteur utérine (distance entre l’os du pubis et le haut de l’utérus) est de 14 cm
- longueur du foetus : 10 cm
La fin du deuxième trimestre
- la hauteur utérine est de 26 cm
- longueur du foetus : 20 cm environ
- le foetus est encore en présentation de siège
- le col de l’utérus est encore rigide
La fin du troisième trimestre
- la hauteur utérine est de 34 cm
- longueur du foetus : 50 cm environ
- le col de l’utérus se modifie, se place au centre du vagin. Il devient plus souple et le médecin ou la sage-femme peut le franchir manuellement
- le foetus présente sa tête vers le vagin, souvent le dos situé à gauche du ventre de la maman. Il est en position de sortie !
De quoi est composé le liquide amniotique ?
Pendant la grossesse, le liquide amniotique est constamment renouvelé. Il est globalement composé d’eau et de desquamation des cellules du bébé, mais aussi de son urine ! Ce liquide contient également du dioxygène dissous et un peu de glucose. Si la mère a consommé des toxines (alcool, certains médicaments…), elles se retrouvent également dans le liquide amniotique. Le prélèvement de ce liquide riche en cellules foetales, appelé amniocentèse, permet le diagnostic de certaines maladies avant la naissance.
Pendant l’accouchement
Les 3 grandes étapes de l’accouchement
Le travail
C’est le début de l’accouchement. Le travail est défini par des contractions utérines associées à une modification du col de l’utérus.
= durée moyenne de 6 à 12 h pour le premier enfant
- La paroi de l’utérus (myomètre) commence à se contracter
Au début les contractions sont assez courtes, toutes les 10 minutes, puis leur fréquence et leur durée augmentent progressivement. - Le col de l’utérus commence à s’ouvrir
Il s’efface progressivement pour se dilater complètement à 10 cm. À partir de 3 cm de dilatation, la surveillance commence en salle de travail, avec monitoring du rythme cardiaque du bébé et de la fréquence des contractions. - Rupture de la poche des eaux
À dilatation complète de l’utérus, la poche des eaux se rompt et le liquide amniotique s’écoule. Le col de l’utérus est complément effacé et la tête du bébé est palpable. - Repérer la position du bébé
La tête du bébé étant palpable, la sage-femme ou le médecin va pouvoir tâter les différentes structures de son crâne, notamment les fontanelles, pour connaître sa position de sortie (voir encadré).
L’expulsion
Elle correspond à la sortie du bébé !
= beaucoup plus rapide que le travail, l’expulsion dure en moyenne 30 minutes
- Les contractions se font de plus en plus rapprochées, pour faire sortir le bébé. Toutes les 1 à 2 minutes, et sont plus intenses.
- C’est à ce moment que la mère doit aider le foetus à sortir en contractant ses muscles abdominaux et en poussant.
- Le foetus s’engage dans le vagin.
- La sage-femme ou le médecin va attraper la tête du bébé, puis le sortir doucement en faisant passer d’abord la première épaule. Si besoin, des forceps ou des ventouses peuvent être utilisés.
- Le cordon ombilical est coupé.
La délivrance
Elle correspond à l’expulsion du placenta
= quelques minutes après l’expulsion
- Aidée par le médecin ou la sage-femme, la mère va ensuite expulser le placenta. Les contractions reprennent.
- La maman doit rester sous surveillance médicale dans la salle, car il existe des risques « d’hémorragie de la délivrance », qui concerne 5 à 10 % des accouchements.
- C’est également à ce moment que la mère reçoit d’éventuels soins, comme la suture de son épisiotomie. L’épisiotomie est une incision du périnée lors de l’accouchement. Elle est parfois nécessaire pour éviter la déchirure.
Les différentes positions de bébé
La tête en bas, bien fléchie
- Il s’agit de l’accouchement dit « occipito-iliaque gauche antérieur » (OIGA), qui concerne deux tiers des femmes.
- Le bébé se présente par le sommet du crâne, la tête bien fléchie, menton plaqué contre la poitrine.
- C’est la position la plus favorable : le diamètre de passage est réduit, il est plus facile pour le bébé de passer.
Présentation par la face
- La tête est complètement rejetée par l’arrière, le crâne collé au dos.
- Le diamètre de passage est plus large que celui du bassin maternel, le bébé va donc devoir tourner son menton vers l’avant pour passer.
- La césarienne est évitable dans 70 % des cas.
- Comme le passage par la face est un peu forcé, le bébé naît avec un visage un peu fripé, qui redevient normal après quelques jours.
Présentation par le front
- Le bébé arrive le front vers l’avant. C’est la position la moins favorable de tête vers le bas.
- Le diamètre de passage est beaucoup trop large pour le bassin de la mère.
- La présentation par le front est moins fréquente, mais nécessite une césarienne.
Présentation par le siège
- Dans 4 % des cas, le bébé se présente par le siège.
- Soit le siège est complet, le bébé est assis en tailleur avec les pieds en premier, soit les jambes sont relevées avec les fesses en premier.
- Il est possible d’éviter la césarienne à condition d’avoir un bassin assez large, ce qui a dû être vérifié par les médecins en amont de l’accouchement.
Présentation par l’épaule
- Le bébé ne se présente, ni par la tête ni par les fesses, mais par le côté du corps. Il ne peut s’engager dans le bassin.
- Il est possible de le manoeuvrer en amont pour éviter la césarienne.
- 4 % des bébés se présentent par le siège.
- Environ 80 % des bébés naissent par voie basse.
- 8 à 12 heures c’est la durée moyenne de la phase de travail, pour un premier enfant.
Par Léa Galanopoulo