Vous allaitez ? Vous souhaitez allaiter ? Vous avez peur d’allaiter ? L’allaitement ne vous concerne pas, mais vous êtes curieux ? Cet article est fait pour vous !
Ne nous en cachons pas, l’arrivée d’un bébé est source d’angoisse. Afin de pouvoir le vivre sereinement, l’allaitement doit être préparé a minima, pour éviter certains désagréments. Cette fiche pratique a pour but d’informer et de préparer ce mode d’alimentation.
D’après une enquête Inserm, en 2021 en France, 70 % des femmes allaitaient leur nouveau-né à la naissance, contre 34 % d’allaitement exclusif 2 mois après. L’allaitement n’est donc pas évident pour toutes les femmes, car, malgré ses multiples bienfaits, la mise au sein peut être source d’inquiétude, douloureuse et très chronophage.
Vous ne souhaitez pas allaiter ? C’est ok ! Prenez le temps de la réflexion, discutez-en avec le coparent, pesez les pours et les contres. Votre choix sera le meilleur choix.
– Le lait maternel contient tous les composants nécessaires au bébé, en fonction de son âge et du moment de la journée.
– Le lait maternel est source d’anticorps, protégeant le bébé des infections.
– Il permet le contact maman-bébé.
– Il est réconfortant pour l’enfant.
– Fatigant : le nouveau-né réclame à manger toutes les 2 heures.
– Douloureux, avec l’apparition de crevasses, d’engorgement, voire d’abcès ou d’infections.
– Le coparent ne peut pas participer.
– La maman doit faire attention à ce qu’elle mange, boit, et aux médicaments pris.
– Parfois, la production de lait est insuffisante.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande un allaitement maternel exclusif jusqu’à l’âge de 6 mois et la poursuite de l’allaitement (avec une alimentation complémentaire appropriée) jusqu’à 2 ans ou plus.
Mais pas de panique si vous n’avez pas pu ou voulu allaiter longtemps ! Sachez que les fameux anticorps à transmettre au bébé sont présents en très grande quantité dans le colostrum, le premier lait maternel produit, à une concentration jusqu’à 100 fois plus élevée que dans le lait maternel.
Installez-vous confortablement
Allaiter n’est pas toujours instinctif, c’est pourquoi il est important de se familiariser avec les différentes positions d’allaitement.
Le transat
La maman est sur le dos en position semi- inclinée, avec le bébé posé sur son ventre.
– permet le peau à peau, important après la naissance
– reposant pour la maman
– intuitive pour le bébé
La madone
Le ventre du bébé est collé contre le ventre de la maman, sa tête appuyée sur le coude ou l’avant-bras de la maman et ses fesses soutenues par une main.
– est adaptée à tous les lieux et situations
– convient aux mamans expérimentées
– convient également aux plus grands enfants
– convient aux bébés à partir de 1 mois
– le placement de la tête du bébé est difficile à vérifier
La madone inversée
Le ventre du bébé est collé contre le ventre de la maman, sa tête est bien maintenue par la main opposée au sein, l’autre main pouvant tenir le sein.
– la maman peut bien positionner le bébé au niveau du mamelon
– convient bien aux petits bébés ou aux prématurés
– difficile de tenir un bébé plus lourd
Le ballon de rugby
Le bébé se cale sur le côté de la maman au niveau de sa taille, sa tête est soutenue par la main et le corps se repose le long de son avant-bras.
– convient bien en cas de cicatrice de césarienne sensible
– pratique pour les fortes poitrines
– convient aux seins plats ou ombiliqués
– permet d’allaiter deux enfants en même temps
– la maman doit bien caler son dos et avoir un coussin d’allaitement assez ferme
– il faut supporter le poids du bébé
– certaines mamans la trouvent inconfortable
Allongée sur le coté
La maman est couchée sur le côté et place le bébé face à elle, sa bouche au niveau du mamelon. Il est possible de s’aider de coussins et de serviettes pour bien caler la mère et le nourrisson.
– convient bien en cas de cicatrice de césarienne sensible
– permet d’allaiter au lit et de se reposer
– il peut être difficile de trouver une position confortable
En cas de douleurs, de mauvaise prise du sein par le bébé, ou de toutes questions ou inquiétudes, n’hésitez pas à demander de l’aide à la maternité, ou ensuite à une puéricultrice ou une conseillère en lactation.
Les crevasses
Ces lésions apparaissant autour du mamelon sont souvent très douloureuses lors de la tétée. Elles sont dues, entre autres, à une mauvaise position d’allaitement. De plus, l’humidité du lait et de la salive de l’enfant freinent la cicatrisation.
Prévenir ou soigner les crevasses
La lanoline
Cette graisse permet de prévenir l’apparition des crevasses en l’appliquant avant et après l’accouchement. Elle hydrate, protège de l’humidité et aide à la cicatrisation.
elle n’est pas dangereuse pour le bébé et n’a pas besoin d’être retirée avant la tétée
Le miel cicatrisant
Si jamais les crevasses sont trop profondes ou qu’elles n’arrivent pas à cicatriser, le miel médical cicatrisant peut être d’une grande aide. Appliquez-le sur vos tétons, puis emballez-les sous de la cellophane.
– c’est cher (15 euros environ le tube de 30 g)
– il faut nettoyer le sein avec de l’eau et du savon avant la tétée
Les bouts de sein
Utilisés également en cas de mamelon plat ou rétracté, ils protègent les seins de la maman tout en calmant la douleur. Le téton cicatrisera plus vite, car il ne sera pas en contact avec la bouche du bébé. Il existe plusieurs tailles, n’hésitez pas à demander conseil !
Vérifiez que le bébé prend bien le sein
- Il ouvre grand la bouche
- Il englobe une grande partie de l’aréole et pas seulement le mamelon
- Ses lèvres sont retroussées
- Son nez est dégagé (pour qu’il puisse respirer)
- Vous le voyez et l’entendez déglutir : au début rapidement (cela stimule l’arrivée du lait), puis plus lentement et profondément (quand le lait coule)
Le témoignage d’une maman
« J’ai eu des crevasses quasiment dès le premier jour après l’accouchement. C’était vite très douloureux et dès que mon bébé tétait, je me cramponnais au dossier de ma chaise en me disant que cette douleur aiguë allait passer. Au bout du quatrième jour, j’avais les tétons à vif et j’étais à deux doigts de renoncer à l’allaitement. J’ai commencé un allaitement mixte (alternance avec du lait infantile) pour soulager mes seins entre les tétées. Grâce au miel cicatrisant, aux bouts de sein, puis au tire-lait, j’ai pu continuer à allaiter ma fille quelques semaines. Avec du recul, j’aurais dû plus m’informer. Mais il est important que les puéricultrices à la maternité expliquent bien aux mamans comment se positionner, car pendant 3 jours j’étais mal assise sur une chaise et sans coussin, ce n’est pas normal. »
Tirer son lait
Pour plusieurs raisons, une femme peut être amenée à tirer son lait. On appelle cela “exprimer son lait”.
Quand tirer son lait ?
- Si tout se passe sans encombre, il n’est normalement pas nécessaire de tirer son lait le 1er mois, sauf si vous devez vous séparer de votre bébé.
- Si votre bébé est prématuré et qu’il ne peut pas téter au sein, vous aurez la possibilité de tirer votre lait après l’accouchement.
- Si votre bébé prend mal le sein ou que vous avez des difficultés de lactation.
- Si vous souhaitez reprendre votre activité professionnelle et poursuivre l’allaitement.
- Il est possible d’alterner la tétée avec l’expression du lait, choisissez le rythme qui vous convient le mieux !
Les types de tire-lait
Les manuels : c’est la maman qui appuie à son rythme pour exprimer son lait.
– légers et facilement transportables
– moins chers à l’achat
– pour une expression occasionnelle
– silencieux
Les électriques : le tirage de lait se fait sans effort, il est possible sur certains modèles de gérer le rythme et la puissance de l’expression.
– faciles et rapides
– pour une expression fréquente
– plus efficaces
– existent en double pompage (les deux seins à la fois)
– bruyants (bruit du moteur)
– plus chers à l’achat
– prennent souvent beaucoup de place
– certains ont besoin d’être branchés et ne peuvent pas être chargés
Où trouver un tire-lait ?
Il n’est pas nécessaire d’acheter un tire-lait, vous pouvez en trouver en location sans problème. La location est remboursée à hauteur de 12,07 € par semaine par la Sécurité sociale.
- Soit en pharmacie
- Soit sur des sites dédiés : www.grandir-nature.com ; www.suckle.fr
Attention, exprimer son lait ne doit pas être douloureux. Si c’est le cas, c’est que le mamelon est mal positionné, que le tire-lait tire trop fort ou que la taille de la téterelle ne convient pas. N’hésitez pas à demander conseil.
Dans les entreprises de plus de 100 personnes, il existe une obligation légale de proposer une solution pour que les femmes puissent tirer leur lait à leur retour de congés maternité au sein de l’entreprise (avoir un frigo dédié et une salle). Dans ce but, la société Lansinoh met à disposition un kit gratuit pour les entreprises !
En cas de non-allaitement, il existe de nombreuses solutions de substitution avec le lait infantile. Parfois, en raison de troubles gastrointestinaux, le bébé peut être sujet aux régurgitations, reflux gastro-oesophagien, coliques… avec la nécessité de rechercher le lait adapté.
Par Léna Pedon





