Contre les taches sur le visage, on peut être tenté de tester les crèmes dites antitaches. Comment fonctionnent-elles et à qui sont-elles destinées ? Voici le point de vue du Dr Martine Baspeyras, dermatologue.
Ne pas confondre taches et grains de beauté !
On parle de taches quand elles sont plates, sans relief, qu’on ne les sent pas au toucher, contrairement, par exemple, aux kératoses. Les grains de beauté, aussi appelés nævus, sont souvent plats.
L’avis du Dr Martine Baspeyras : « Il est important de distinguer les taches et les grains de beauté, car ce sont deux diagnostics différents et qui n’entraîneront pas le même traitement. Seul le dermatoscope, l’outil de dépistage du dermatologue, et l’œil du spécialiste peuvent faire la distinction. Une visite annuelle est donc fortement recommandée pour surveiller toute apparition de taches. »
Deux types de taches sur le visage
Le lentigo ou vieillissement solaire
On parle aussi de « fleurs de cimetière ». Ces taches sont le plus souvent en petits groupes, plus ou moins grands. Elles sont dues au soleil et peuvent être situées sur le visage, mais également sur le cou, le décolleté, le dos des mains, etc. Ce sont les UVA qui sont en cause et traversent les vitres pour atteindre la peau des mains des conducteurs, par exemple.
Le mélasma ou masque de grossesse
Ces taches sont souvent localisées sur le front, les pommettes, la lèvre supérieure et l’angle de la mâchoire. Elles peuvent apparaître pendant la grossesse, mais aussi en dehors de cette période, et sont plus fréquentes chez les peaux mates. Leur apparition est liée à l’exposition au soleil mais aussi à la génétique.
Des crèmes d’autant plus efficaces si elles sont utilisées tôt !
Les crèmes antitaches contiennent des actifs dépigmentants, à appliquer de préférence le soir, ainsi que des actifs destinés à limiter la fabrication des pigments responsables des taches.
→ Quelques actifs antitaches : la vitamine C, mais aussi l’acide kojique, du niacinamide, de la vitamine A, de l’acide salicylique, etc.
L’avis de l’experte : « Les crèmes sont efficaces pour éclaircir les taches, mais surtout pour éviter leur aggravation. Elles sont particulièrement efficaces sur les taches récentes et peu installées. Il ne faut pas attendre plusieurs années avant de s’en occuper. Ces crèmes, disponibles en pharmacie, sont actives et très bien tolérées par la plupart des peaux. Elles coûtent parfois cher, mais la technologie et les contrôles effectués pour avoir des crèmes efficaces et sûres le nécessitent… En revanche, on déconseille les versions “home made” qui ne sont pas contrôlées et donc à éviter. »
Quand utiliser les crèmes antitaches ?
Quand vous voyez les premières taches arriver… Pour certaines personnes, ce sera vers 25 ans, 10 ans plus tard pour d’autres ! N’hésitez pas aussi à questionner vos parents sur l’apparition de leurs taches.
L’avis de l’experte : « Dans l’idéal, il faut d’abord consulter un dermatologue pour s’assurer que ces premières taches ne sont pas des grains de beauté qui pourraient dégénérer. Surtout lorsque leur apparition est brutale. »
Peeling, laser… quels traitements ?
Notre peau se renouvelle tous les mois. Il faudra donc patienter plusieurs mois pour voir l’efficacité de la crème.
L’avis de l’experte : « Si la crème ne suffit pas, d’autres techniques existent pour effacer les taches. Selon le type de taches et de peau, le dermatologue pourra proposer un traitement adapté qui peut aller du peeling plus ou moins fort au peeling dépigmentant, ou à l’utilisation d’azote ou de laser. Ces traitements dermatologiques ne sont pas remboursés, car considérés comme de la médecine esthétique. »
En prévention des taches
L’écran solaire au quotidien. Pour éviter les taches, il faudrait éviter le soleil, principal responsable. Difficile donc… La solution est d’utiliser quotidiennement de l’écran solaire. En effet, son utilisation quotidienne, même en hiver, est utile contre les UVA, responsables des taches. De même, le maquillage, par son action de masquage de la peau, permet de diminuer l’exposition au soleil. Pensez aussi à appliquer l’écran ou le maquillage sur la peau du cou et du décolleté, cette zone étant fragile.
Derrière les étiquettes : zoom sur les actifs dépigmentant
- Acide kojique, lactokine, niacinamide, acide azélaïque, glabridine, dérivés de vitamine C, rucinol kojique, acide linoléique, phenylethyl résorcinol (ou mélanyde), rétinaldéhyde, nicotinamide ou encore extrait de palmitoyl grapevine.
- Des extraits de mauve, de primevère, d’alchémille et de véronique peuvent être une alternative naturelle pour faire baisser la production de mélanine.
- Certains, comme l’acide kojique ou le phenylethyl résorcinol, peuvent être irritants ou allergisants à haute dose.
Par Gaëlle Monfort, en collaboration avec Dr Martine Baspeyras, dermatologue et membre du groupe GDEC de la Société française de dermatologie.





