Il est possible qu’avec l’âge, votre audition baisse et que vous entendiez moins bien. Si l’ORL réalise un premier audiogramme, l’audioprothésiste, lui, vous équipera d’un appareil auditif et fera tous les réglages nécessaires.
Formation
Pour devenir audioprothésiste, plus besoin de concours depuis la rentrée 2021, pour l’intégralité des écoles. Les candidats doivent désormais s’inscrire sur Parcoursup. Selon les écoles, la sélection se fait sur dossier, suivie d’un entretien ou d’un examen d’aptitude. 300 étudiants (numerus clausus) seront sélectionnés chaque année. Pour pouvoir exercer ce métier, il faut être titulaire du diplôme d’État (DE) d’audioprothésiste qui se prépare en 3 ans, au sein de neuf établissements différents : Paris, Nancy, Lyon, Montpellier, Bordeaux, Rennes (Fougères), Évreux, Lille, Toulouse (Cahors). Chacun d’eux est rattaché à une université de pharmacie ou de médecine.
Les missions de l’audioprothésiste
– Bilan auditif : en principe, l’ORL adresse le patient avec un audiogramme, l’audioprothésiste, quant à lui, travaille plutôt avec des inserts (écouteurs insérés) ce qui permet de convertir plus facilement l’audiogramme avec le logiciel de réglage de l’appareil. Aussi, il peut réaliser une série de tests complémentaires : mesure des seuils de confort et d’inconfort, de localisation spatiale, de compréhension dans le bruit… afin d’optimiser au mieux les réglages de l’appareil.
– Choix de l’appareillage : une fois l’audiométrie confortée, l’audioprothésiste accompagne et guide le patient dans le choix de son appareil. Ce choix tient compte des souhaits du patient, mais aussi de son mode de vie et de ses capacités.
– Réglages et « éducation prothétique » : ils sont adaptés en fonction des mesures audiométriques et acoustiques (forme du pavillon, longueur du conduit auditif, taille de l’embout, etc.). Ils peuvent être progressifs si nécessaire. L’audioprothésiste accompagne ensuite le patient dans l’accoutumance au bruit, dans la redécouverte des sons qu’il entend à nouveau, de manière déformée pour s’adapter à ses capacités. Ces sensations différentes de ce qu’il pensait entendre à 20 ans doivent être expliquées et en partie réapprises.
– Suivi du patient et entretien de l’appareil : ensuite, l’audioprothésiste suit l’audition du patient équipé (mesures régulières avec et sans aide auditive) et entretient l’appareil (réglages, vérifications, nettoyage) durant toute sa durée d’usage (5 ans en moyenne).
Pour qui ?
Les personnes qui rencontrent une baisse auditive peuvent consulter l’audioprothésiste, après consultation d’un ORL. Les patients de moins de 20 ans représentent à peu près 3 % des patients. La progression s’accélère à partir de 55 ans et le nombre de patients augmente de façon presque exponentielle.
Parcours de soin
Audioprothésiste est une profession prescrite, c’est-à-dire que le patient est adressé par un ORL. Souvent, le patient constate une baisse d’audition et se rend chez son médecin traitant. Ce dernier l’oriente ensuite chez l’ORL qui va réaliser un examen audiométrique tonal et vocal, observer le tympan et éventuellement faire une tympanométrie. Après avoir exclu les causes médicales, chirurgicales et les symptômes de pathologies plus graves, l’ORL prescrit un appareil auditif et adresse alors le patient à l’audioprothésiste.
Depuis la réforme 100 % santé, qui s’est pleinement appliquée en janvier 2021, les appareils de classe I sont délivrés à moins de 1 900 € la paire et sont entièrement remboursés par la Sécurité sociale (480 €) et les contrats responsables des complémentaires santé (1 420 € max). Si le patient souhaite un appareillage plus performant, il peut s’orienter vers des appareils de classe II. Les appareils de classe I conviennent parfaitement aux patients ne nécessitant pas une correction complexe. Ceux de classe II sont, quant à eux, plus sophistiqués et de dernière génération. Dans ce cas, la mutuelle n’a pas d’obligation de rembourser la même somme tandis que les prix de l’audioprothésiste sont libres.
Prise en compte de l’environnement du patient
Lors du choix de l’appareillage, l’audioprothésiste guide le patient. S’il faut écouter les besoins du patient pour avoir une observance optimale, l’expertise de l’audioprothésiste est très importante pour plusieurs raisons. En effet, lors de ce choix, il peut y avoir des limites. Elles peuvent être dues à l’audiogramme, mais aussi à la manipulation, au cérumen, à l’anatomie de l’oreille. Il doit donc proposer différents modèles. Ce n’est pas l’audioprothésiste qui fait le choix tout seul.
Aussi, il est primordial de prendre en compte les conditions de vie du patient. C’est-à-dire l’environnement sonore dans lequel le patient évolue : est-il souvent au restaurant ? Au cinéma ? Dans un club ? Au théâtre ? Une personne âgée qui vit seule au calme, n’aura pas besoin du même appareil qu’une personne qui est en activité. Il est nécessaire de tenir compte également de la capacité de manipulation et de la vue du patient. En effet, certaines personnes, avec l’âge, n’arrivent pas à changer les piles ou à nettoyer l’appareil. Certaines, même, n’arrivent pas à le mettre sur l’oreille.
L’écoute, l’empathie ainsi que la rigueur sont des qualités indispensables à la bonne pratique du métier d’audioprothésiste.
L’audioprothésiste exerce principalement dans un cabinet ou dans un centre d’audioprothèse. Il est le plus souvent salarié pour les deux tiers des cas, mais il peut également être à son compte.
- Au 1er janvier 2021, on comptait 4 378 audioprothésistes exerçant en France Source : Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees)
- Les patients qui consultent les audioprothésistes ont en moyenne 75 ans
Par Mélanie Philips, en collaboration avec Brice Jantzem, vice-président du Syndicat des audioprothésistes





