Elle ne fait plaisir à personne. Pourtant impossible d’y échapper dans sa vie. La prise de sang est indispensable pour certains diagnostics. Les analyses d’urine et de selles font également partie des incontournables du “labo”.
Préparer sa venue au laboratoire
Dois-je venir à jeun faire ma prise de sang ?
- Être à jeun signifie ne rien avoir mangé et bu depuis un certain temps. Avant une prise de sang, pour certaines analyses, il est recommandé de l’être de 8 à 12 heures avant d’aller au laboratoire.
- Autant l’eau est autorisée, autant les cafés, thés, jus, sont proscrits.
- Les tests les plus courants pour lesquels il faut être à jeun :
– sont le bilan lipidique (cholestérol, triglycérides…) : nécessité d’être à jeun depuis 12 heures ;
– et le bilan glycémique (glycémie) : obligation d’être à jeun depuis 8 heures. - Il est préférable de ne pas fumer ou de faire du sport juste avant d’aller au laboratoire.
Les situations particulières
Le test de tolérance au lactose
En cas de suspicion d’intolérance au lactose, il peut être demandé de réaliser cet examen. Il faudra venir au laboratoire à jeun. Après vous avoir donné à boire une solution à base de lactose, un infirmier vous fera une prise de sang de contrôle toutes les 20-30 minutes durant quelques heures pour voir comment évolue la glycémie. Si elle n’augmente pas, l’intolérance au lactose est confirmée.
L’hyperglycémie provoquée par voie orale
Cette analyse est prescrite afin de dépister un diabète de type 2 ou un diabète gestationnel (durant la grossesse). Il faut venir au laboratoire à jeun depuis au moins 12 heures et avoir mangé normalement pendant 3 jours avant, sans prise d’un traitement augmentant la glycémie.
Le glucose est mesuré à l’arrivée au laboratoire, puis du sucre devra être ingéré par voie orale (la solution étant très sucrée, cela peut engendrer des nausées). Puis, le sang sera prélevé 1 heure et 2 heures après l’ingestion.
De quoi ai-je besoin sur place ?
- De la carte vitale
- De la carte de mutuelle si vous en avez une
- De l’ordonnance de l’analyse requise
- Il n’y a pas besoin de prendre rendez-vous pour une prise de sang
Le saviez-vous ?
S’il vous arrive de faire régulièrement la même analyse suite à une maladie chronique par exemple, il est préférable de réaliser le test dans le même laboratoire d’analyses médicales pour un meilleur suivi de l’évolution. En effet, les laboratoires n’utilisent pas forcément les mêmes techniques de dosage, entraînant une possible variation de résultats dans les mêmes conditions.
Les analyses à la loupe
Attention, les valeurs normales indiquées diffèrent d’un laboratoire à un autre, en fonction de la technique d’analyse utilisée. De plus, les explications données sont informatives, signalant les pathologies les plus fréquemment rencontrées, et ne font pas office de diagnostic.
La numération formule sanguine (NFS)
La NFS, ou hémogramme, est la base des analyses sanguines. Elle permet de compter et d’analyser les cellules composant le sang.
Légende : H : homme ; F : femme
1 • Ce sont les cellules qui transportent l’oxygène au reste de l’organisme
↗ Polyglobulie (multiples causes)
↘ Anémie
2 • Protéine présente dans les hématies, c’est elle qui fixe l’oxygène, et qui donne la couleur rouge au sang
↗ Polyglobulie (multiples causes)
↘ Anémie
3 • Proportion du sang occupée par les hématies
↗ Déshydratation
↘ Anémie
4 • Il s’agit des soldats assurant la défense de notre organisme contre les attaques extérieures (bactéries, virus, champignons).
5 • ↗ Infection bactérienne
↘ Carence en vitamine B12 ou en acide folique (risque infectieux ++), dysfonctionnement au niveau de la moelle osseuse
6 • ↗ Allergie, infection parasitaire
7 • ↗ Réaction allergique ou infectieuse
8 • ↗ Infection virale, maladie auto-immune
↘ Lymphopénie (infection virale, immunodépression, malnutrition, leucémie)
9 • ↗ Maladie infectieuse
↘ Leucémie, trouble de la moelle osseuse
10 • Actrices essentielles de la coagulation, elles permettent la formation de caillots lors d’une hémorragie
↗ Thrombose (vaisseau sanguin bouché)
↘ Infection ou anomalie de la coagulation (risque hémorragique élevé)
Le bilan inflammatoire
Il est réalisé quasiment à chaque prise de sang à la recherche d’anomalies, permettant de déceler une inflammation.
11 • Lorsque ces deux valeurs augmentent, c’est un signe d’inflammation et/ou d’infection
La glycémie
12 • C’est la mesure du taux de sucres dans le sang. Il s’agit du principal dosage pour le diagnostic du diabète
↗ Diabète (si > 1,26 g/l à deux reprises)
↘ Hypoglycémie
Le bilan lipidique
Sur votre ordonnance, ce bilan se rapporte à “EAL” pour exploration d’une anomale lipidique. Plusieurs données seront mesurées afin d’analyser les lipides dans le sang. Il est recommandé à partir de 50 ans chez l’homme et de 60 ans chez la femme, en dehors d’antécédents cardiovasculaires.
13 • Le cholestérol est produit dans le foie, mais également apporté par l’alimentation
14 • Lorsque le cholestérol total et LDL sont augmentés et le HDL diminué, on parle d’hypercholestérolémie. Le rapport HDL/LDL est même calculé, il doit être < 4 g/l.
15 • Il s’agit du “bon cholestérol”, qui amène le mauvais cholestérol vers le foie pour le détruire
16 • Il s’agit du “mauvais cholestérol”, qui bouche les artères
17 • Ils sont uniquement apportés par l’alimentation, en particulier via les sucres, l’alcool et les aliments transformés. Ils sont ensuite stockés dans notre tissu adipeux et forment une réserve importante d’énergie
↗ Hypertriglycéridémie
Le bilan hépatique
Lors de ce bilan, plusieurs enzymes produites par le foie seront dosées afi n de détecter une potentielle maladie du foie.
18 • ↗ Hépatite A, B ou C
19 • ↗ Cirrhose, hépatite alcoolique, affections musculaires ou cardiaques
20 • ↗ Due à une consommation d’alcool, de certains médicaments (contraceptifs, antidépresseurs…)
21 • ↗ Obstruction des voies biliaires
Attention, une augmentation des enzymes du foie ne signifie pas à chaque fois pathologie hépatique. En effet, elles augmentent parfois en cas d’infection virale (syndrome grippal).
L’hormone thyroïdienne
22 • Ce dosage est le premier examen à la recherche d’une dysfonction thyroïdienne, très fréquente dans la population. En fonction des résultats, d’autres examens seront prescrits.
↗ Hypothyroïdie
↘ Hyperthyroïdie
La bêta-HCG
Connue sous le nom d’hormone de la grossesse, la bêta-HCG connaît une augmentation de sa sécrétion au début de la grossesse, juste après la conception. Cette hormone augmente progressivement jusqu’au 4e mois de grossesse, puis redescend lentement. Hors période de grossesse, la bêta-HCG est à 0. Dans certaines situations cancéreuses, comme le cancer de l’ovaire ou d’un testicule, son taux peut augmenter.
Le saviez-vous ?
Dans l’imaginaire collectif, l’anémie est une carence en fer. C’est faux ! Ça peut être la raison, mais une anémie est avant toute une diminution du taux d’hémoglobine qui transporte l’oxygène. De nombreuses causes conduisent à une anémie, dont la carence en fer.
Les autres analyses
L’analyse d’urine
Les urines peuvent contenir de nombreuses informations aidant au diagnostic, par exemple d’une infection urinaire.
Son déroulement
Une fois l’analyse prescrite, il est nécessaire d’avoir un flacon stérile afin de recueillir les urines. Il est possible d’en récupérer directement au laboratoire, mais également dans votre officine.
Il vous sera demandé, dans la majorité des cas, de récolter vos premières urines du matin (elles seront plus concentrées), et plutôt en milieu de jet (le premier jet contient souvent des déchets qui peuvent fausser les résultats). Dans tous les cas, il ne faut absolument pas uriner dans un récipient plus grand pour le transvaser ensuite dans le petit pot.
Puis, il faudra ensuite amener le flacon rempli le plus rapidement possible au laboratoire avec votre ordonnance (il peut être conservé 2 heures à température ambiante).
N’oubliez pas de vous laver les mains et d’effectuer une toilette intime avant le recueil.
Les éléments recherchés (non exhaustifs)
L’examen cytobactériologique des urines (ECBU) : cette recherche permet de déceler des germes dans les urines et donc de détecter une potentielle infection (infection urinaire). Elle permet également de déceler les cellules présentes dans les urines comme les globules rouges et blancs.
- La protéinurie : il s’agit de détecter les protéines présentes dans les urines. Leur présence peut indiquer des troubles rénaux ou un diabète.
- La glycosurie : le glucose est recherché dans cet examen pour l’aide au diagnostic du diabète.
- La grossesse : grâce à la présence de bêta-HCG dans les urines lors de la grossesse, il est possible de savoir facilement si une femme est enceinte ou non.
L’analyse des selles
L’examen bactériologique et parasitologique (coproculture) des selles est effectué pour détecter des bactéries ou des virus présents dans les matières fécales. En effet, ces analyses sont indiquées suite à des diarrhées aiguës ou des troubles digestifs qui ne passent pas.
Son déroulement
Comme pour les analyses urinaires, les selles sont récoltées dans un flacon stérile, disponible gratuitement au laboratoire ou en officine.
Il est préférable de recueillir les selles au moment d’un épisode de diarrhée. Il n’y a pas besoin de réaliser une toilette intime préalablement.
Il faudra également apporter le pot dans les plus brefs délais (il peut être conservé 4 heures au frigo).
Les éléments recherchés (non exhaustifs)
- Étude des selles : rechercher la présence de cellules (globules rouges ou blancs), de champignons.
- Composition microbienne : à la recherche éventuelle d’un germe. Les principaux sont :
– les salmonelles : fièvre typhoïde, salmonellose ;
– Shigella : dysenterie (diarrhées violentes) ;
– Vibro cholerae : choléra ;
– Escherichia coli : gastro-entérite, diarrhée du voyageur.
Et ce n’est pas tout !
D’autres fluides peuvent également être analysés au laboratoire. Évidemment, les tests PCR Covid-19 n’ont plus de secret pour personne ! Mais il existe également les prélèvements vaginaux, ou encore le test respiratoire à l’urée pour diagnostiquer une infection à Helicobacter pylori (responsable d’ulcère gastrique ou duodénal).
Par Léna Pedon





