Profiter des vacances est une évidence. Mais il ne faut pas en négliger les risques potentiels. Nous faisons le point et vous proposons d’emporter avec vous cette fiche qui vous permettra d’avoir les bons réflexes cet été. Bonnes vacances !
Comment se protéger d’une vague de chaleur ?
Anticiper les hautes températures
S’assurer que son domicile reste habitable face à de fortes températures :
- une bonne isolation,
- des volets en état de marche,
- une climatisation ou une ventilation possible.
Sinon, prévoir un plan B : passer la journée chez des amis, de la famille ou dans un endroit climatisé proche (bibliothèque, cinéma…).
Gérer sa température corporelle
Il est indispensable de maintenir son corps au frais :
- en portant des habits amples, légers, de préférence en coton,
- en buvant de l’eau régulièrement sans attendre la soif,
- en utilisant ventilateur et brumisateur,
- en prenant des douches (pas trop fraîches),
- en ne faisant pas d’activité physique
- et en privilégiant le repos.
Médicaments et soleil : attention danger !
Certains médicaments peuvent majorer les effets des fortes chaleurs sur l’organisme, avec des conséquences graves. Par exemple, les diurétiques peuvent augmenter les pertes d’eau et provoquer ou aggraver une déshydratation.
→ N’hésitez pas à en parler avec votre médecin ou pharmacien si vous avez des traitements chroniques comme des AINS, anti-hypertenseurs, antibiotiques, antidiabétiques, neuroleptiques, hormones thyroïdiennes, antimigraineux, bêtabloquants, anxiolytiques…
→ Une attention particulière est aussi indispensable pour les personnes diabétiques qui utilisent des lecteurs de glycémie : exposés à des températures trop élevées, les lecteurs peuvent produire des résultats erronés ou afficher un message d’erreur. Préservez-les de la chaleur !
Qu’est-ce qu’un choc anaphylactique ?
Le choc anaphylactique est la réaction allergique la plus forte, avec risque vital. Les symptômes sont neurologiques (malaise, troubles de la conscience…), respiratoires (crise d’asthme), digestifs (vomissements, douleurs abdominales), cutanés (œdème de Quincke, urticaire…), cardiovasculaires, etc.
→ L’injection d’adrénaline en intramusculaire est le traitement d’urgence à administrer. Les patients à risque (connus comme allergiques ou ayant déjà fait un choc anaphylactique) ont généralement le stylo auto-injectable avec eux et leurs proches sont formés pour s’en servir.
Les numéros à connaître
15 SAMU (urgences médicales)
18 Sapeurs-Pompiers (accident ou urgences)
112 Appel d’urgence européen
Ces numéros sont gratuits, d’un téléphone fixe ou mobile.
Alimentation : prudence requise !
Précieuse chaîne du froid
L’objectif de la chaîne du froid est d’éviter que les micro-organismes (potentiellement responsables de maladies) se développent et nous rendent malades. En restant sous une certaine température, ils ne peuvent pas se multiplier et restent « en dormance ». Quelques règles simples permettent de respecter la chaîne du froid et donc de minimiser tout risque. Elles sont valables dès l’achat : il est indispensable, surtout l’été, de prévoir un sac isotherme pour les transporter et, bien sûr, de limiter le temps entre l’achat et le rangement dans le frigo ou le congélateur.
- À noter d’ailleurs qu’il ne faut jamais mettre un aliment à l’air libre pour le décongeler, car les micro-organismes pourraient alors se multiplier rapidement. La solution est donc de placer l’aliment congelé dans le réfrigérateur, dans le four à micro-ondes (fonction décongélation) ou en le réchauffant rapidement à la cuisson.
→ Parmi les aliments particulièrement sensibles à la chaleur : viandes, poissons, pâtisseries (contenant de la crème) et plats cuisinés.
Intoxication alimentaire : digestion impossible
Certains aliments sont plus sensibles que d’autres à la chaleur. Toutes les préparations à base d’œufs crus, par exemple, sont à consommer dans les 24 heures, à condition de ne pas les avoir maintenues au froid.
Barbecue : le feu de l’été
Si l’odeur de viande grillée vous fait immédiatement penser à l’été, on vous comprend ! Pour que ces moments ne soient que synonymes de plaisir, il est indispensable d’être extrêmement prudents. D’abord, avec les enfants qui, attirés par le point chaud, pourraient s’y brûler. Il faut prévenir les enfants (et leurs parents s’ils ne sont pas en âge de prendre conscience du danger) dès que le feu est allumé et interdire l’accès jusqu’à 2 heures après.
Nous vous rappelons aussi qu’il est déconseillé de manger des aliments brulés car les composés chimiques formés peuvent être cancérigènes.
→ En cas de brûlure, il faut immédiatement passer la partie brûlée sous l’eau froide, y compris si elle semble petite : même loin de la flamme, la brûlure continue. En cas de cloque ou de lésion, consultez un professionnel de santé pour prendre les mesures permettant une cicatrisation rapide.
Les commandements du barbecue
- Toujours être attentif à la direction du vent
- Ne jamais allumer un barbecue à l’intérieur
- Le barbecue doit être sur un sol stable et à distance des végétaux ou bâtiments
- Il ne faut jamais utiliser d’alcool à brûler ou tout autre liquide inflammable pour allumer le feu
- En cas de grand vent, ne pas faire de barbecue
- Les accessoires de cuisson ne doivent être manipulés que par les adultes, et avec des gants de cuisine quand nécessaire
Les règles pour une cuisine sans risque ?
→ Des mains toujours bien propres avant de toucher les aliments
→ Pas de manipulation d’aliments si vous êtes malade (gastro-entérite par exemple)
→ Un frigo toujours propre et à une température comprise entre 0 et 4 °C
→ À chaque type d’aliments sa planche à découper (les aliments crus d’une part, cuits de l’autre…)
→ Les aliments tout prêts (produits traiteurs, plats cuisinés, pâtisseries avec crème, etc.) doivent être consommés dans les 3 jours
→ Les viandes et poissons doivent être consommés cuits pour les enfants, femmes enceintes et personnes immunodéprimées. Les produits laitiers au lait cru sont fortement déconseillés également.
Piqûres : les éviter ou les soigner
Les moustiques : plaie d’été
Les moustiques font partie des ennemis de l’été ! Sachez que seules les moustiques femelles piquent, mais pour la bonne cause : se nourrir et nourrir leurs œufs fraîchement fécondés. Si cela ne suffit pas pour accepter les piqûres et leurs effets secondaires, voici quelques astuces utiles :
- anesthésiez les démangeaisons avec de l’eau froide ou des glaçons dans un gant de toilette ;
- recourez aux crèmes spécialement développées pour les piqûres ;
- certaines huiles essentielles peuvent être utiles, demandez conseil à votre pharmacien.
→ Il existe de nombreux produits destinés à éviter les piqûres de moustique, n’hésitez pas à les essayer, certains se mettent sur les vêtements, d’autres sur la peau…
Méduses : la brûlure de la mer
La piqûre de méduse est fréquente, elle donne l’impression d’une légère décharge électrique. S’en suivent des démangeaisons et des sensations proches de la brûlure. Une plaque rouge peut apparaître si les filaments des tentacules restent accrochés à la peau.
Coupons court à la légende : non, uriner sur la zone piquée ne changera rien. Voici les bons gestes qui soulageront réellement :
→ Rincer avec de l’eau de mer (pas d’eau douce), sans frotter
→ Retirer les filaments urticants collés sur la peau : à l’aide de sable chaud appliqué sur la plaie, frotter légèrement avec un carton ou une carte postale par exemple
→ Si la zone piquée enfle ou que la personne concernée a des difficultés respiratoires, il faut consulter en urgence
Tiques : elles collent à la peau
Ces acariens parasites vivent dans les zones boisées et humides. Friandes des feuilles mortes et des herbes hautes, les tiques peuvent s’accrocher à la peau (des humains mais aussi des animaux). Au-delà de la morsure, jamais agréable, le risque est que la tique soit contaminée par la bactérie Borrelia qui est responsable de la maladie de Lyme. Les premiers symptômes de la maladie de Lyme apparaissent dans les 3 à 30 jours suivant la piqûre. Une plaque rouge et inflammatoire peut s’étendre progressivement, sans démangeaison ni fièvre. Un traitement par antibiotiques est alors indispensable.
Après une morsure (ou piqûre) de tique, il faut retirer la tique aussi vite que possible. Si vous avez prévu de randonner cet été, demandez à votre pharmacien un tire-tique, indispensable pour extraire plus facilement la tique. Si vous n’avez pas réussi à retirer toute la tête, n’insistez pas et demandez assistance à votre pharmacien ou médecin. La peau doit ensuite être désinfectée et surveillée pour repérer l’apparition potentielle d’un érythème migrant, principal symptôme visible de la maladie de Lyme.
Bêtes volantes
Face à une piqûre de guêpe, abeille, frelon ou bourdon, plusieurs situations critiques existent et nécessitent des consultations en urgence :
- Piqûre dans la bouche ou dans la gorge avec difficultés à respirer
- Piqûres multiples (4 ou 5 chez l’enfant, 20 chez l’adulte)
- Allergie au venin avec difficulté pour respirer ou avaler, gonflement de la langue, des lèvres, de la gorge ou des yeux, étourdissements, malaise ou perte de connaissance, nausées, vomissements ou diarrhée, éruption cutanée généralisée (urticaire), pâleur ou coloration bleutée de la peau, fièvre ou frissons. Si l’allergie est déjà connue et que la personne possède un stylo d’adrénaline auto-injectable, utilisez-le.
Or situation d’urgence, quelques réflexes sont néanmoins à connaître :
→ Identifier l’insecte en cause si possible,
→ Retirer bagues et colliers en fonction de la localisation de la piqûre,
→ Prendre un antalgique (paracétamol en cas de douleur),
→ Cesser toute activité physique pendant 30 minutes,
→ Consulter si la zone reste rouge, enflée et douloureuse après 24 heures.
Soleil un ami dont il faut savoir se méfier
Insolation : à prendre très au sérieux
Lorsque l’organisme n’arrive pas à réguler une augmentation de température due à une exposition trop importante au soleil, c’est l’insolation. Les symptômes les plus courants sont : la fièvre, la déshydratation, les nausées et vomissements, les maux de tête, la fatigue et la somnolence. Pour s’en préserver, il est indispensable de s’hydrater régulièrement et de limiter l’exposition au soleil.
- Les enfants et les personnes âgées peuvent ne pas ressentir la soif, il est donc indispensable de leur proposer régulièrement à boire.
→ En cas d’insolation, il faut faire baisser très rapidement la température du corps en installant la personne à l’ombre, si possible dans un endroit plus frais, la rafraîchir et l’hydrater. Au moindre doute (somnolence, vertiges, etc.), il est indispensable de consulter (urgences ou composez le 15).
Coup d’amour, coup de soleil
Non, nous le disons une fois de plus : les coups de soleil ne sont jamais le début du bronzage, mais la réaction de défense de la peau face à l’agression par les rayons du soleil. On sait depuis de nombreuses années que nous avons un « capital solaire » au-delà duquel notre peau ne peut plus se défendre et les conséquences sont notamment le développement de cancers cutanés. Il est donc indispensable de protéger sa peau.
→ Dès que vous êtes en extérieur, il est indispensable de protéger votre peau. Et l’âge n’y changera rien : toutes les peaux sont sensibles aux UV et l’exposition doit être raisonnable.
Au minimum : crème solaire, chapeau/ casquette, lunettes de soleil, vêtements anti-UV (t-shirt et maillot de bain) et ombre autant que possible.
Hydrocution : coup de froid
En entrant dans une eau bien plus fraîche que la température extérieure, le cœur ralentit les battements, entraînant une diminution de l’apport en oxygène. Les symptômes de l’hydrocution sont les suivants : maux de tête, troubles visuels ou de la conscience, difficultés à respirer ou étourdissements qui, si l’on ne parvient pas à sortir de l’eau à temps, peuvent être à risque de malaise et de noyade. L’alcool peut augmenter le risque de perte de connaissance et doit donc être évité avant la baignade.
- Ce n’est pas une légende : il faut entrer progressivement dans l’eau, en se mouillant l’intégralité du corps avant l’immersion pour le rafraîchir lentement, par exemple en prenant une douche avant la baignade.
→ Face à une hydrocution, il faut sortir la personne victime d’un malaise de l’eau rapidement, alerter les secours et placer la personne sur le côté, en position latérale de sécurité.
Lucite ou allergie au soleil
La lucite estivale bénigne est une éruption de petits boutons et de plaques rouges qui peuvent démanger. Elle est provoquée par les ultraviolets A du soleil. Elle survient généralement 12 heures après une exposition au soleil. Les femmes jeunes sont les plus touchées, mais les enfants peuvent aussi en souffrir. L’éruption, généralement localisée sur le décolleté, le haut du dos, les avant-bras et les jambes, dure environ une semaine et disparaît si l’exposition au soleil est évitée.
→ Un traitement à base de cortisone, associé parfois à des anti-histaminiques pour diminuer les démangeaisons, peut être prescrit, mais généralement l’éviction solaire permet de faire passer la crise.
Par Gaëlle Monfort





