Le système digestif est complexe et nous en fait parfois voir de toutes les couleurs : ballonnements, reflux, vomissements, diarrhées… Voici nos solutions pour tenter de le dompter lorsqu’il semble incontrôlable.
1- Les pansements gastriques
Contre les brûlures d’estomac ou les remontées acides, les pansements gastriques (aussi appelés anti-acides) forment une barrière qui protège l’oesophage et l’estomac, et soulagent rapidement, mais leur efficacité ne dure que quelques heures. Ils sont disponibles sans ordonnance. Cependant, il faut être prudent, par exemple en cas d’insuffisance cardiaque ou d’hypertension artérielle, car ils sont riches en sodium et sont donc à éviter. Dans le cas des maladies chroniques (cardiaques, diabète, etc.), il est important de toujours regarder les contre-indications existantes (ou de demander conseil à son pharmacien) avant de prendre un nouveau traitement sans avis médical.
2- Les inhibiteurs de la pompe à protons
Les IPP, comme on les appelle souvent, sont utilisés par des patients souffrant de reflux gastro- oesophagien. Très efficaces, ils neutralisent l’acidité de l’estomac et soulagent pendant 8 à 12 heures. Mais, attention, ils ne traitent pas le reflux, ils le masquent. Si l’acidité était liée à une alimentation inadaptée, pas de problème pour en prendre de manière ponctuelle, demandez conseil à votre pharmacien. Cependant, si vous ressentez le besoin d’en prendre quotidiennement, parlez-en à votre médecin : ces symptômes ne sont pas normaux et peuvent justifier un traitement plus adapté, voire des examens approfondis.
3- Les antidiarrhéiques
Bénis soient-ils lorsqu’ils sauvent des voyages qui devaient être synonymes de bon moment et se transforment en visites exclusives des toilettes… Mais aussi en cas de gastro-entérites hivernales ! Ils ont un triple objectif : réduire l’intensité de la diarrhée et prévenir et traiter la déshydratation, principal risque de la diarrhée. Il existe différents types d’antidiarrhéiques : les ralentisseurs de transit, les antisécrétoires intestinaux, les pansements digestifs, les antiseptiques intestinaux, etc. Demandez conseil à votre médecin ou votre pharmacien pour définir le plus adapté à votre situation. En complément du traitement antidiarrhéique, il est indispensable de favoriser une bonne hydratation (SRO ou, à défaut, eau sucrée, bouillon de légumes salé), et l’alimentation doit être adaptée en favorisant les repas légers et à base de riz, pâtes, carottes cuites, bananes, compotes, etc. En cas de sang dans les selles, de fièvre associée ou si la diarrhée dure plus de quelques jours, il est indispensable de consulter rapidement un médecin.
4- Le charbon végétal ou charbon actif
C’est l’ennemi des ballonnements : il piège les gaz issus de la fermentation des aliments et les élimine dans les selles. Il a la capacité de retenir jusqu’à 100 fois son volume en gaz ! Élément naturel, il est issu de la combustion de résidus végétaux. On le trouve en pharmacie, sous forme de poudre ou de gélule. Attention : le charbon absorbe également les additifs alimentaires ainsi que les médicaments, il faut donc l’utiliser à distance des prises des traitements habituels (hypertenseurs, antidiabétiques, contraception, etc.), au minimum 2 heures après.
5- Les solutés de réhydratation orale
Lors des vomissements, le corps rejette les aliments, l’eau, mais aussi de nombreux électrolytes essentiels dont notre corps a besoin pour bien fonctionner (sodium, potassium, chlorure…). Afin d’éviter la déshydratation et les risques liés au manque de ces éléments essentiels, il est utile de consommer des solutés de réhydratation orale (ou SRO) qui sont spécialement conçus pour rééquilibrer notre organisme. Ils sont principalement connus des jeunes parents (car indispensables dans la trousse à pharmacie familiale), mais peuvent être utiles à toute personne ayant une gastro-entérite, y compris aux personnes âgées. Il est important de suivre la dilution indiquée par le fabricant et de les consommer par petites quantités. À noter que boire la célèbre boisson à base de cola n’est pas conseillée en cas de vomissements : d’abord parce qu’elle est trop riche en sucre et ensuite parce qu’elle ne contient pas de sodium ou autres éléments « perdus » lors des vomissements, mais aussi en raison des gaz qu’elle contient, et qui peuvent aggraver les symptômes.
6- Le classique citrate de bétaïne
En cas de digestion difficile, aussi appelée dyspepsie, on vous a sans doute déjà proposé du citrate de bétaïne. La bétaïne est une substance végétale extraite de la betterave. Son efficacité a été démontrée dans des études déjà anciennes pour les problèmes digestifs ou hépatiques, ainsi que dans le traitement de l’hypertriglycéridémie (trop de triglycérides – des graisses – dans le sang). Elle permet de digérer et de lutter contre l’accumulation de graisses dans le foie. À recommander donc après un repas copieux…
Ces traitements d’appoint peuvent être une aide, mais ne doivent pas devenir une habitude !
Si vous êtes régulièrement sujet à des troubles digestifs, des mesures simples peuvent les diminuer : avoir une alimentation variée et équilibrée, éviter les repas trop riches en graisses et/ou trop copieux, les boissons gazeuses, boire abondamment de l’eau dans la journée, dormir suffisamment, faire de l’exercice physique, limiter la consommation d’alcool et de tabac. Si les troubles persistent, consultez votre médecin, ils peuvent être le signe d’une pathologie qui nécessite des examens et un suivi.
Par Gaëlle Monfort





