Recommandées par les dermatologues pour les plaies légères de la peau, les crèmes cicatrisantes se déclinent en grand format pour les actes esthétiques.
Cicaplast, Cicabio, Effidia… ces soins couteau-suisse, historiquement dans la trousse à pharmacie de nombreuses familles, favorisent la cicatrisation, apaisent les peaux surchauffées ou irritées, et s’utilisent en cataplasme sur les brûlures. Mais, à l’usage, beaucoup se sont rendu compte qu’elles hydrataient parfaitement, réparaient les lèvres gercées, et lissaient même les rides.
Une composition simple, mais redoutable
Composées d’agents hydratants comme l’urée, l’aloe vera, l’acide hyaluronique, mais également d’oligo-éléments, de vitamines comme le cuivre, la vitamine B5 ou le panthénol, et de sucres, elles conviennent aux peaux fragiles et irritables. Sur des irritations du tout petit, en après-rasage, en contour des yeux, les crèmes cicatrisantes regorgent de vertus et s’adressent à toute la famille. Mieux, leur texture agréable et sans parfum en fait un produit unisexe et multisaison.
De la trousse à pharmacie au vanity
Ces dispositifs médicaux, moins coûteux que les crèmes antirides, sont donc rapidement devenus un soin de beauté incontournable, à tel point que les dermatologues se sont penchés sur le sujet. Seul bémol : leur contenance, souvent réduite, car destinée aux petites plaies. De quoi donner des idées aux marques cosmétiques qui lancent, les unes après les autres, leur baume multifonction utilisé par les médecins esthétiques en cabinet. Les spécialistes plébiscitent tout particulièrement l’acide hyaluronique, molécule naturellement présente dans la peau et capable d’absorber plus de 1 000 fois son poids en eau. Grâce à de grosses molécules qui restent à la surface de l’épiderme, elle regonfle les tissus telle une éponge se gorgeant d’eau, repulpe instantanément la peau et lisse les rides.
Un acte, un soin
Après une injection
Qu’il s’agisse de toxine botulique ou d’acide hyaluronique, les injections ne portent pas atteinte à la couche supérieure de la peau, mais peuvent créer un œdème ou un bleu si l’aiguille touche un petit vaisseau sanguin.
Le soin : une poche de glace dans une serviette posée sur la zone concernée juste après la séance et pendant 20 minutes. Éviter l’aspirine et les anti-inflammatoires dans les 10 jours qui précèdent et les 3 jours suivant l’acte. Ensuite, appliquer une crème cicatrisante sur la zone d’injection.
Après une mésothérapie ou un peeling superficiel
Les micro-injections et l’abrasion légère de l’épiderme peuvent laisser la peau à vif. Pendant 48 heures, remplacer ses soins habituels par une crème post-acte à la texture légère et vaporiser le visage d’eau thermale sans faire sécher, mais en la tamponnant avec un mouchoir en papier.
Après la pose de fils tenseurs
La pose de fils tenseurs est discrète, et ambulatoire. Cependant, certaines personnes peuvent présenter de légers hématomes au niveau des points d’entrée ou de sortie des fils, un symptôme sans gravité et rapidement résorbé. Pour potentialiser l’action des fils, l’application d’une crème cicatrisante à base d’acide hyaluronique sur tout le visage est recommandée par les dermatologues.
Les cosmétiques à la carte
La tendance est au sur-mesure, et certaines marques proposent de créer votre sérum ou crème après un diagnostic de peau. Ces soins à la frontière du domaine médical et de la cosmétique sont souvent désignés par le terme « cosméceutiques » et ont le vent en poupe. « Ces labels, qui représentent moins de 4 % du marché, ont fait un bond de 30 % en 2015 », explique Minh Tran-Kim, le directeur général de SkinCeuticals, à l’occasion d’une présentation à la presse. Aux États-Unis et au Royaume-Uni, où le corps médical a le droit de vendre des crèmes, les soins estampillés « doctor brand » font un malheur. En France, les dermatologues et médecins esthétiques commencent à s’y intéresser. Ainsi, la marque Universkin propose désormais aux médecins une ligne de principes actifs purs, hautement concentrés, à glisser dans une base anti-inflammatoire. À eux de les sélectionner en fonction de l’examen clinique afin d’offrir à chaque patiente un soin adapté à son cas.
Par Tina Géréral