Pathologie rare, mais grave, la prévention de la méningite bactérienne s’est considérablement étendue. Et c’est une bonne chose ! Avant de parler de prévention, il est important de savoir exactement ce qu’est la méningite et qui elle menace le plus.
Qu’est-ce que c’est ?
La méningite est une infection du liquide cérébrospinal, là où baignent le cerveau et la moelle épinière, et des méninges, les trois enveloppes les protégeant.
Causée par un virus, un champignon ou une bactérie, elles sont potentiellement mortelles en cas d’infection, entre autres, par Neisseria meningitidis, une bactérie plus connue sous le nom de méningocoque. Elle touche particulièrement les nourrissons, mais également les adolescents et les jeunes adultes (jusqu’à 25 ans). Bien qu’un traitement antibiotique efficace existe, le taux de mortalité monte jusqu’à 10 %.
Vaccination
Depuis le 1er janvier 2025, la vaccination contre les différents types de méningocoques est obligatoire en France pour les nouveau-nés.
-
Méningocoque B
– Nourrissons (Bexsero®) : obligatoire à 3, 5 et 12 mois
– Jeunes adultes (Bexsero® ou Trumemba®) : recommandé si non vacciné durant la petite enfance, en deux doses à 1 mois d’intervalle pour le premier, ou deux ou trois doses pour le second -
Méningocoques ACWY
– Nourrissons : obligatoire à 6 (Nimenrix®) et 12 mois (Nimenrix® ou MenQuadfi®).
– Adolescents de 11 à 14 ans (Nimenrix®, MenQuadfi® ou Menveo®) : recommandé, une seule dose, quelle que soit la vaccination antérieure
– Jeunes adultes de 15 à 24 ans (Nimenrix®, MenQuadfi® ou Menveo®) : recommandé si non vacciné à l’adolescence, une seule dose
Après un début d’année 2025 marqué par une augmentation particulièrement importante des infections invasives à méningocoques, la stratégie vaccinale contre ces infections s’est intensifiée avec notamment la mise en place d’un rattrapage vaccinal pour les enfants jusqu’à 4 ans révolus (5e anniversaire) pour les méningocoques B et ACWY.
Évolution des cas de méningites à méningocoques
Une hausse significative des cas d’infections à méningocoques a été observée en 2024, avec un total de 615 méningites déclarées en France, soit le plus grand nombre de cas recensés depuis 2010.
Le sérogroupe B reste le plus fréquent chez les nourrissons, tandis que les sérogroupes W et Y sont en hausse depuis quelques années, justifiant l’extension de la vaccination obligatoire aux vaccins tétravalents ACWY. Ces infections sont rares, mais leur gravité et leur évolution fulgurante justifient une prévention maximale.
Comment se transmet la méningite à méningocoques ?
La bactérie Neisseria meningitidis se transmet d’une personne à l’autre par les sécrétions respiratoires et la salive : toux, éternuements, embrassades, partage de couverts ou de bouteilles d’eau.
La transmission est facilitée dans les lieux clos ou très fréquentés : crèches, écoles, internats, campus universitaires ou casernes.
Attention ! Si certaines infections bactériennes augmentent en hiver, les méningocoques peuvent circuler toute l’année. Le risque est surtout lié à la promiscuité et aux échanges étroits, d’où l’importance d’une vaccination avant l’entrée à l’école ou à l’université.
Même si la méningite reste rare, la vaccination demeure le moyen le plus sûr de s’en protéger. Les parents et les adolescents peuvent se renseigner auprès de leur médecin ou de leur pharmacien pour vérifier si leur vaccination est à jour.
B, A, C, W, Y, ça veut dire quoi ?
Il existe plusieurs types de méningocoques, classés selon leur structure : les sérogroupes. Parmi les 12 sérogroupes identifiés de Neisseria meningitidis, cinq sont responsables de la quasi-totalité des infections invasives dans le monde :
A, B, C, W et Y. Ils ne touchent pas les mêmes populations et ne provoquent pas les mêmes symptômes. Cette diversité explique la coexistence de plusieurs vaccins.
Le rôle central du pharmacien
Depuis 2023, le pharmacien d’officine est habilité à prescrire et vacciner les patients de 11 ans et plus (sauf cas particulier pour les personnes immunodéprimées). Cela concerne les vaccins mentionnés dans le calendrier de vaccination selon les recommandations officielles.
En pratique, dans le cas des méningocoques, les nourrissons et enfants devront se faire vacciner par un médecin, comme pour leurs autres vaccins, les adolescents et jeunes adultes pourront consulter leur pharmacien pour se faire vacciner, sans ordonnance préalable de leur généraliste.
Le pharmacien a aussi un rôle d’éducation à la santé : il peut rappeler les schémas de vaccination, vérifier les antécédents dans le dossier médical partagé ou le carnet de vaccination, et orienter vers le médecin en cas de doute.
Pour en savoir plus sur la vaccination par le pharmacien d’officine, cliquez sur ce lien.
Par Léna Pedon
Heart
Haha
Wow
Yay
Sad
Angry


