La nutrition des enfants est une source inépuisable de sujets. Vocation Santé fait la lumière sur plusieurs erreurs courantes à éviter, pour offrir aux enfants une alimentation adaptée et bénéfique.
Idée reçue n° 1
« La bière stimule l’allaitement »
Quelle femme n’a pas entendu sa grand-mère déclarer « un verre de bière n’a jamais tué personne, et en plus ça fait plus de lait ! » ? L’alcool, que ce soit pendant la grossesse ou l’allaitement, est évidemment à proscrire, quel que soit le breuvage. Bien que l’alcool puisse augmenter temporairement la prolactine, une étude a montré que la quantité de lait exprimée était moindre et que le réflexe d’éjection était retardé dans les heures suivant la prise d’alcool.
Le plus important est la position de l’enfant lors de l’allaitement : le bébé doit être face à sa mère, sa bouche englobant largement l’aréole, pour une succion efficace et confortable.
Idée reçue n° 2
« Les biberons doivent être stérilisés »
Il n’est pas nécessaire de stériliser systématiquement les biberons. En effet, un lavage minutieux avec un goupillon et du liquide vaisselle suffit. Cependant, le lait restant non consommé dans l’heure doit impérativement être jeté pour éviter la prolifération bactérienne. De plus, pour le lait en poudre, toujours commencer par verser le volume d’eau nécessaire dans le biberon, et ensuite le nombre de cuillères de lait correspondant.
Le lait maternel tiré doit être conservé au réfrigérateur (+4 °C) 48 heures maximum, ou congelé à -18 °C pour une utilisation dans les 4 mois. Décongeler au réfrigérateur au moins 6 heures avant consommation et interdiction de recongeler. Ne pas mélanger un lait fraîchement tiré (donc tiède), avec un lait froid au frigo, attendre qu’il ait refroidi.
Idée reçue n° 3
« De mon temps, je donnais de tout à mes enfants »
Oui, mais non ! Les recommandations ont évolué, dans l’intérêt des enfants. En particulier, les aliments crus sont interdits avant 5 ans. Cela inclut :
• les produits au lait cru (ex. : Brie, Reblochon, Roquefort) : risque de contamination bactérienne à Listeria, pouvant entraîner chez l’enfant une septicémie, voire une méningo-encéphalite pouvant entraîner le décès ;
• la viande crue ou hachée : risque de syndrome hémolytique urémique dû à Escherichia coli (diarrhées sanglantes) ;
• les poissons et fruits de mer crus : risque parasitaire (anisakiase : symptômes intestinaux pouvant persister plusieurs semaines).
De plus, le miel est interdit avant 1 an en raison du risque de botulisme infantile.
Il est facile de proposer à la place du jambon cuit, du poisson pané ou des fromages pasteurisés, pour varier les saveurs et les textures !
Idée reçue n° 4
« Le lait de vache suffit après 1 an »
Le lait de vache demi-écrémé est inadéquat avant 3 ans. Il contient en effet trop de protéines et pas assez de fer, ce qui favorise les carences martiales, fréquentes chez les jeunes enfants. Par exemple, pour atteindre les apports en fer recommandés, il faudrait consommer environ 2 litres de lait de vache par jour.
Le lait de croissance, enrichi en fer, acides gras essentiels et vitamines, est recommandé, à hauteur de 500 ml/j, ce qui couvre la majorité des besoins nutritionnels des enfants. En cas de refus, il est possible d’ajouter directement du lait en poudre dans les plats salés, ou bien de proposer à l’enfant du lait de croissance aromatisé.
Idée reçue n° 5
« Trop de gras fera grossir mon bébé »
L’apport en graisses est obligatoire pour garantir le bon développement neurocognitif et physique des nourrissons. Jusqu’à 6 mois, les lipides doivent représenter 50 % de l’apport énergétique, environ 40 % jusqu’à 1 an et entre 35 et 40 % après 1 an.
L’ajout systématique d’huiles riches en oméga-3, comme l’huile de colza, dans les plats non lactés est nécessaire dès le début de la diversification alimentaire. L’ajout de beurre est également possible !
En conclusion
Dans la mesure du possible, il faut privilégier les informations validées et officielles et être critique sur ce qui est peut être vu sur les réseaux sociaux. Au moindre doute, se tourner vers le pédiatre ou le médecin généraliste. Et ne pas oublier que les repas doivent être des moments de plaisir et d’éveil des sens pour les enfants !
Quelques lectures de confiance
• Les 1 000 premiers jours sur santepubliquefrance.fr
• La diversification alimentaire sur ameli.fr
• Les recommandations sur la diversification alimentaire des enfants jusqu’à 3 ans sur mangerbouger.fr
Par Léna Pedon





