Cette année encore, le mois d’octobre enfile son écharpe rose ! L’objectif : sensibiliser le public au cancer du sein et surtout à son dépistage. À ces fins, des événements seront organisés tout au long du mois. L’occasion parfaite pour chercher à en apprendre plus sur cette pathologie.
Depuis quelques années, le mois d’octobre se voit associé à un enjeu crucial pour la santé des femmes : la prévention du cancer du sein. Une cause de la plus haute importance puisqu’avec ses 2,2 millions de cas recensés en 2020, il est le cancer le plus courant chez les femmes. D’après une étude récente parue dans le British Medical Journal, les chiffres de la mortalité à 5 ans dans ce cancer diminuent depuis les années 1990. Cette bonne nouvelle rappelle ainsi l’importance du dépistage, la grande cause de ce mois d’Octobre rose !
Quelques éléments qui peuvent augmenter le risque de développer un cancer du sein :
- L’âge : s’il peut toucher toutes les femmes, le risque de développer un cancer du sein augmente considérablement avec les années.
- Un antécédent personnel de maladie : certaines maladies comme l’hyperplasie mammaire (une affection bénigne où certaines cellules du sein prolifèrent) ou d’autres cancers augmentent considérablement le risque de développer un cancer du sein.
- Les antécédents familiaux de cancers du sein : ils accroissent fortement le risque de développer un cancer du sein.
- Les prédispositions génétiques : elles peuvent être suspectées lorsque l’on remarque des antécédents familiaux. Des tests génétiques peuvent alors être proposés aux patientes.
- Le mode de vie : l’alcool, le tabagisme, le surpoids sont aussi d’importants facteurs de risque de cette maladie.
Certains modes de vie peuvent en effet favoriser l’apparition d’un cancer du sein. Vous pouvez néanmoins adopter quelques habitudes qui limitent en partie le risque de développer un cancer, dont celui du sein. Parmi elles : éviter la cigarette, limiter sa consommation d’alcool, manger équilibré et pratiquer une activité physique régulière.
Le dépistage
Pour protéger au mieux les femmes, la meilleure solution : le dépistage ! C’est d’ailleurs tout l’objectif de cette opération Octobre rose, qui met en place des événements tout au long du mois.
Le dépistage du cancer du sein se fait principalement par mammographie ou par examen clinique, c’est-à-dire par observation et palpation. Parfois, des examens complémentaires peuvent être demandés par le professionnel de santé. Ils ne signifient pas pour autant qu’il y a une anomalie.
En France, en 2021, 2,7 millions de femmes ont effectué une mammographie de dépistage organisé. Cela représente un taux de 50,6 %, selon Santé publique France.
25 > 49 ans :
Sur cette période, aucun dépistage par mammographie n’est nécessaire, même si vous portez des implants mammaires, si vous avez une forte poitrine ou si vous prenez certains traitements hormonaux. Néanmoins, un examen clinique des seins par palpation doit être réalisé tous les ans par un spécialiste de santé (généraliste, gynécologue ou sage-femme).
50 > 74 ans :
Le risque de développer un cancer du sein étant bien plus élevé à cet âge, le dépistage et l’autopalpation sont essentiels. Les femmes de cette tranche sont donc invitées à réaliser une mammographie tous les 2 ans. Un dépistage pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie et sans avance de frais.
Si vous n’avez pas encore reçu votre invitation, demandez à votre médecin traitant de vous prescrire une mammographie. Vous pouvez également contacter la gestion en charge des programmes de dépistage des cancers de votre département.
L’autopalpation :
Même en cas de suivi régulier, il est toujours bon de pratiquer l’autopalpation. Elle doit être effectuée régulièrement, pour permettre aux femmes de bien connaître leur poitrine. Si vous remarquez des boules par exemple, pas de panique, souvent ces grosseurs sont bénignes et liées aux cycles hormonaux. C’est pour cette raison qu’il est important de palper régulièrement ses seins, ainsi chaque femme peut établir un référentiel à partir duquel il deviendra plus aisé de détecter tout changement inhabituel.
Conseil de la rédaction :
Tout comme la palpation, la mammographie n’est en général pas un examen douloureux. Il peut parfois faire mal si les seins sont sensibles ou endoloris, comme au moment des règles. Si vous n’êtes pas encore ménopausée, prévoyez donc vos mammographies dans les 15 jours suivant le début de vos règles. Il s’agit d’une période où les seins sont moins sensibles. Sinon parlez-en à votre professionnel de santé, il saura en tenir compte.
Consultez un médecin si les symptômes suivants apparaissent :
Les traitements
Si le dépistage précoce est si important, c’est parce que de nombreux traitements existent pour prendre en charge le cancer du sein et qu’ils sont d’autant plus efficaces que le diagnostic est posé tôt. Ils sont bien souvent complémentaires les uns des autres et sont très dépendants du type de cancer. Quels sont-ils ?
La chirurgie :
• La tumorectomie (ou mastectomie partielle) est une opération qui vise à retirer entièrement ou partiellement la tumeur, ainsi qu’une part des tissus biologiques environnants, mais le sein est conservé en grande partie. Elle est en général pratiquée sur des tumeurs très localisées et de taille réduite.
• En revanche, la mastectomie totale retire tout le sein pour se débarrasser de la tumeur et éviter le risque de récidive. Cette intervention est pratiquée quand la tumeur est plus développée ou que le sein est trop petit pour pouvoir conserver une part suffisante de tissus biologiques sains environnants. Dans ce cas, le mamelon est aussi retiré.
La radiothérapie :
Elle complète souvent la chirurgie et se pratique par l’envoi de rayons X de haute énergie, afin de détruire les cellules cancéreuses restantes. Les séances ne durent généralement que quelques minutes et sont souvent rapprochées sur plusieurs semaines.
La chimiothérapie :
Une chimiothérapie peut être prescrite pour diminuer la taille de la tumeur avant son ablation ou pour empêcher la multiplication des cellules cancéreuses après l’opération. La fréquence et la durée du traitement varient fortement selon le type de cancer.
L’hormonothérapie :
Dans certains types de cancers, liés aux hormones, les oestrogènes (hormones femelles) peuvent chez certaines femmes, stimuler la croissance des cellules cancéreuses. L’objectif de cette thérapie est donc de neutraliser les effets de cette hormone.
Les thérapies ciblées :
Enfin, il existe aujourd’hui des traitements extrêmement novateurs dits « par thérapie ciblée », car ils ciblent spécifiquement certaines molécules responsables du développement de la tumeur. Ces traitements sont souvent utilisés en complément de la chimiothérapie.
Le saviez-vous ?
Après une mastectomie, certaines femmes se tournent vers la reconstruction mammaire – ce qui n’est pas du tout une obligation. À cet effet, l’Institut national du cancer et la Haute Autorité de santé (HAS) se sont associées pour proposer une plateforme d’aide à la décision partagée sur la reconstruction mammaire. Elle est à retrouver sur le site de la HAS, dans la rubrique Reconstruction mammaire : de la réflexion à la décision. Par ailleurs, la reconstruction mammaire est prise en charge par l’Assurance maladie.
Enfin, pour les femmes qui ne veulent ou ne peuvent pas effectuer une telle reconstruction, des prothèses de sein existent, ainsi que de la lingerie adaptée.
Être enceinte avec un cancer du sein : « C’est ma grossesse qui m’a sauvé la vie »
Virgilia Hess, journaliste et présentatrice météo
En février dernier, la journaliste et présentatrice météo de la chaîne BFM TV, Virgilia Hess, annonce sur les réseaux sociaux son diagnostic de cancer du sein alors même qu’elle est enceinte de plus de 5 mois. Les questions se bousculent dans la tête de la journaliste : « Mon bébé peut-il être touché par les cellules cancéreuses ? », « Vais-je pouvoir effectuer des chimiothérapies en étant enceinte ? », « Le traitement aura-t-il une influence sur mon enfant ? ». Elle entame alors un long combat, qu’elle choisit de documenter assidument sur ses réseaux.
Après plusieurs chimiothérapies fructueuses réalisées en partie au cours de sa grossesse, elle doit encore suivre d’autres traitements (tumorectomie, radiothérapies et hormonothérapies). Et si son combat contre le cancer est encore loin d’être terminé, Virgilia Hess s’efforce à présent de faire connaître son histoire pour rappeler l’importance de la palpation et de l’autopalpation avant même la trentaine. « C’est ma grossesse qui m’a sauvé la vie » explique-t-elle, puisque sans l’examen de routine réalisé chez son médecin obstétricien, la tumeur aurait été découverte à un stade bien plus avancé. Elle ajoute : « il faut dépister car un cancer du sein détecté tôt peut être soigné. »
Soutenez la recherche contre le cancer du sein
Si vous souhaitez soutenir la recherche contre le cancer du sein et toutes les femmes qui en sont atteintes, vous pouvez bien sûr faire un don sur le site de la Ligue contre le cancer.
Et pour les plus sportifs d’entre vous, des courses seront organisées au cours du mois d’octobre. L’une des plus fameuses est la course Odysséa, organisée le 30 septembre et le 1er octobre au château de Vincennes.
Pour tout savoir sur le dépistage du cancer du sein, rendez-vous sur le site d’Octobre rose :
www.cancerdusein. preventioncancers.fr
Plus de 2,2 millions de cas de cancer du sein ont été recensés dans le monde en 2020. D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS, 2023).
En 2021, 2,7 millions de femmes ont effectué une mammographie de dépistage organisé. D’après l’Institut national du cancer, 2022
Un cancer du sein découvert tôt se traite particulièrement bien avec, un taux de survie aux alentours des 87 % ! D’après l’Institut national du cancer, 2023
Par Alexandre Morales
Crédits : Getty Images – Virgilia Hess – Odyssea Paris 2021





