Trousse à pharmacie, vaccins, ordonnance, médicament… Préparer ses vacances en bonne santé requiert une organisation rigoureuse !
« Je pars deux semaines avec mes deux enfants en Espagne, que mettre dans ma trousse à pharmacie ? »
Au-delà des indispensables crèmes solaires et antimoustiques, une trousse à pharmacie bien ordonnée est obligatoire pour partir sereinement. Pour les petits bobos et premiers secours, pensez aux pansements, compresses, bandes, ciseaux, pinces et gants jetables. Sans oublier l’antiseptique sous forme de dosette de préférence, pour éviter la péremption. Ajoutez à cela une couverture de survie, un gel hydroalcoolique et un thermomètre. Les médicaments symptomatiques de base sont par ailleurs nécessaires : antihistaminiques en cas d’allergie, paracétamol pour les douleurs modérées et antidiarrhéiques. Enfin, impossible de faire l’impasse sur les préservatifs et la fameuse crème pour les brûlures ! N’oubliez pas qu’une trousse à pharmacie efficace est une trousse bien rangée pour agir vite. Elle doit être compartimentée et les produits mis à part des shampoings et autres crèmes.
« Je suis un traitement chronique pour ma sclérose en plaques. Puis-je emporter à l’étranger tous mes médicaments ? »
La maladie ne s’arrête pas l’été et il est indispensable de bien suivre son traitement même en vacances. Néanmoins, quelques précautions s’imposent lorsque l’on part à l’étranger et, premièrement, avoir toujours son ordonnance sur soi en cas de contrôle. Demandez à votre médecin une ordonnance renouvelée, où il précisera le nom international de votre médicament, soit le nom de la molécule ou DCI. Et attention à la perte de bagage ! Gardez toujours une partie de votre traitement sur vous en cabine si vous prenez l’avion, ainsi que l’ordonnance originale. Une photocopie pourra être placée dans le bagage en soute. L’ordonnance est très importante d’un point de vue légal, notamment pour certains traitements qui sont considérés comme des stupéfiants à l’étranger, comme les opiacés par exemple.
« Je vais au Mexique cet été, et j’ai peur d’attraper la turista. Que faire pour la prévenir ? »
La diarrhée du voyageur, ou turista est très fréquente dans certains pays. Et contrairement aux idées reçues, elle n’est pas provoquée par la chaleur ou un changement de régime alimentaire, mais bien par la consommation d’aliments et de boissons contaminés. L’infection peut être virale (rotavirus, norovirus), mais souvent bactérienne (Escherichia coli, salmonelle) et son apparition est brutale, dans les premiers jours de voyage. Pensez à bien vous laver les mains et à abuser du gel hydroalcoolique. Pour éviter la déshydratation causée par ces diarrhées sévères, buvez beaucoup, mais interdiction de consommer de l’eau du robinet et des glaçons ! Et veillez à boire dans des bouteilles d’eau ouvertes devant vous, tout en évitant de boire directement à la canette. Les aliments crus, fruits, crudités, sorbets sont à éviter, tout comme les viandes saignantes ou mal cuites. En cas de déshydratation, des sels de réhydratation peuvent être adaptés pour réapprovisionner le corps en sels et potassium.
« Je suis en fauteuil roulant, est-il possible pour moi de prendre l’avion ou le train ? »
Les personnes à mobilité réduite peuvent tout à fait profiter de vacances à l’étranger, mais une certaine organisation s’impose ! Pour le train, la SNCF propose un service d’aide aux voyageurs, Accès Plus. Vous pourrez bénéficier d’un service d’accompagnement à la gare ou dans le train, ou encore d’une livraison des bagages du domicile au train, pour une quarantaine d’euros pour le premier bagage. Les compagnies aériennes proposent elles aussi un service d’aide, avec un coupe-file, une assistance à l’aéroport, un embarquement prioritaire et une aide pour accéder à l’avion. Les fauteuils roulants pliables sont de plus en plus acceptés en cabine, mais il est conseillé de se renseigner avant auprès de la compagnie. Pour les fauteuils non pliables, ils voyageront en soute. Ces services requièrent tout de même une organisation, et mieux vaut prévenir la compagnie ou la SNCF au moins 48 heures à l’avance, voire lors de la réservation des billets.
« Je souffre de diabète et je pars à New York. Comment faire pour conserver mon insuline en vacances ? »
Normalement, l’insuline qui n’est pas utilisée doit être conservée au réfrigérateur, et celle en cours d’utilisation à température ambiante, pendant un mois maximum. Cependant, l’insuline aime peu les variations de température. Ainsi, pendant le voyage en avion, elle devra être conservée dans une pochette isotherme pour ne pas être exposée à la chaleur, puis placée dans le réfrigérateur de l’hébergement. Et au retour, mieux vaut ne plus utiliser l’insuline et le glucagon conservés pendant le voyage. Un diabétique qui voyage doit toujours prévoir en double son matériel et le placer dans deux bagages : soit deux lecteurs de glycémie, deux stylos autopiqueurs ou encore une pompe de remplacement, en n’oubliant pas de noter le schéma de débit de base de l’insuline au cas où l’appareil tombe en panne. La dose d’insuline à prendre en voyage doit être calculée à l’avance et augmentée de 30 à 50 % en fonction de la destination. Enfin, ayez toujours sur vous une carte « Je suis diabétique » en français et en anglais.
« Je vais prendre l’avion pour Fort-de-France dans quelques jours et je crains de faire une phlébite à cause de ma grossesse. Comment l’éviter ? »
La grossesse, mais aussi l’obésité, l’âge, la contraception orale, une opération récente ou encore un antécédent cardiovasculaire favorisent la survenue de phlébite ou thrombose veineuse profonde. Elle survient lorsqu’un caillot bouche l’une des veines de la jambe, à cause d’un mauvais retour veineux et d’une stagnation du sang. Comme en avion par exemple. Il est donc conseillé, pour des trajets supérieurs à 4 heures, de porter des bas de contention, des vêtements amples et de bien s’hydrater. En vol, pensez à vous lever régulièrement pour rétablir la circulation dans les jambes. Et pas question de boire de l’alcool ou de prendre des somnifères ! Ils vous assommeraient et vous empêcheraient de bouger pendant le voyage. Un mollet rouge, gonflé, douloureux et chaud est signe d’une phlébite. S’il n’est pas pris en charge à temps, le caillot peut migrer dans le système cardiorespiratoire et causer une embolie pulmonaire, potentiellement mortelle.
« Comment prendre mes médicaments en cas de décalage horaire ? »
En cas de maladie chronique ou de contraception orale, l’heure de prise du comprimé peut être un vrai casse-tête. L’objectif est de décaler progressivement sa prise de 2 heures par rapport à d’habitude pour attendre l’heure de prise normale, mais dans le pays étranger. Par exemple, si vous allez à Montréal, il sera 14 h quand vous avalerez le médicament que vous prenez à 20 h en France. Le lendemain, vous pourrez le prendre à 16 h, heure locale, puis 18 h, etc. Pour la pilule, un retard de 8 à 12 h est généralement acceptable, mais cela dépend du type de pilule. Renseignez- vous auprès de votre médecin. Une autre astuce consiste à ne rien changer et garder l’heure de la France sur sa montre. Mais l’organisation peut être compliquée, notamment pendant le sommeil.
- 25% des Français décident de passer leurs vacances à l’étranger, contre 68 % en France métropolitaine. (Source : Direction générale des entreprises)
Quel vaccin pour quelle région du monde ?
La fièvre jaune
- Obligatoire en zone endémique en Afrique et en Amérique du Sud. Un certificat de vaccination peut être demandé à l’arrivée
- Quand se faire vacciner ? Au moins 10 jours Avant
La méningite
- Obligatoire en zone sahélienne et lors d’un pèlerinage à la Mecque
- Quand se faire vacciner ? Au moins 10 jours Avant
Encéphalite japonaise
- Fortement conseillé en Asie du Sud, Asie du Sud-Est, Inde, Japon, Chine, Papouasie-Nouvelle- Guinée, nord de l’Australie, voyage en zone rurale, en saison de fortes pluies
- Quand se faire vacciner ? Au moins 10 jours Avant
Hépatite A
- Fortement conseillé en Afrique, Asie, Amérique centrale et Amérique du Sud
- Quand se faire vacciner ? Peut être fait juste avant le départ
Encéphalite à tiques
- Fortement conseillé en Europe centrale, du Nord et de l’Est
- Quand se faire vacciner ? Au minimum 2 mois Avant
Rage
- Fortement conseillé sur tous les continents, sauf l’Océanie, mais seulement en cas de séjours prolongés ou en situation d’isolement
- Quand se faire vacciner ? Au minimum 1 mois Avant
Typhoïde
- Fortement conseillé en cas de séjour prolongé en Asie du Sud et du Sud- Est ou dans des conditions d’hygiène précaire
- Quand se faire vacciner ? Au moins 15 jours Avant
Quelles assurances à l’étranger ?
- En Union européenne : prise en charge par la Sécurité sociale locale, en n’oubliant pas sa carte européenne d’Assurance maladie. Les frais peuvent être avancés ou pas sur place, avant remboursement.
- Hors d’Europe : seuls les imprévus ou urgences vitales pourront éventuellement être pris en charge par l’Assurance maladie française. Le degré d’urgence est évalué par un médecin de la Sécurité sociale et les soins sont remboursés à hauteur des tarifs en vigueur en France.
- En cas de vacances dans le pays d’origine : remboursement possible par la Sécurité sociale locale, seulement pour les pays qui ont signé une convention avec la France (Algérie, Bénin, Canada, Cap-Vert, Gabon, Macédoine, Monténégro, Mali, Maroc, Monaco, Niger, Québec, Serbie, Togo, Tunisie, Turquie…)
Léa Galanopoulo





