Touchant les enfants comme les adultes, le phimosis, qui empêche de décalotter, peut entraîner de vraies complications. Mais il est facilement pris en charge, par des médicaments ou de la chirurgie
Qu’est-ce que le phimosis ?
Maladie fréquente à tous les âges, le phimosis consiste en un rétrécissement de l’extrémité du prépuce, ce qui entraîne une difficulté, voire une impossibilité, de le décalotter, accompagnée de douleurs. « Il faut différencier le phimosis congénital, présent naturellement à la naissance et pouvant persister à l’âge adulte, et celui qui apparaît plus tard, lié à une infection ou à d’autres pathologies », explique le Dr Antoine Faix, médecin urologue et andrologue. Si le phimosis concerne en effet les enfants rencontrant des difficultés à décalotter, il peut également se manifester plus tardivement. Le prépuce peut perdre en élasticité en cas d’une maladie de peau, comme le lichen. Au contraire, ce peut être une inflammation du gland qui provoque un gonflement de ce dernier, qui a alors du mal à sortir du prépuce. Le phimosis peut aussi être fonctionnel, c’est-à-dire qu’il n’est gênant que lors des érections.
Quels problèmes engendre-t-il ?
Un prépuce qui ne se rétracte plus peut entraîner différents problèmes comme des difficultés pour uriner ou une accumulation d’urine sous le prépuce qui peut être responsable d’infections. On peut aussi observer une inflammation du prépuce ou du gland, qui prennent alors une apparence rouge, gonflée, avec des sensations de brûlure, notamment en urinant. « Si les bactéries remontent dans l’urètre, cette dernière peut également s’inflammer et provoquer une urétrite, poursuit le Dr Faix. Sur le plan sexuel, la douleur et l’impossibilité de décalotter peuvent gêner les rapports. » Il est donc important de prendre en charge le phimosis, afin d’éviter des complications à long terme (inflammation chronique, développement de tumeur, constriction du gland qui empêche la circulation sanguine et peut mener à la nécrose…).
Comment le traiter ?
Le traitement du phimosis dépend de la cause qui sera identifiée par le médecin.
Les médicaments
« Il peut s’agir d’un problème transitoire : si l’homme est atteint d’une mycose au niveau du gland, le prépuce sera inflammé et le décalottage ne sera pas possible. Mais une fois la mycose soignée, l’homme retrouvera l’état antérieur et ne sera plus gêné », développe le médecin. Traiter la pathologie sous-jacente aidera donc à résorber le phimosis. Le traitement peut aussi consister en un dermocorticoïde afin de calmer l’inflammation ou d’assouplir la peau chez l’enfant, dans l’optique où le médecin considère que le phimosis possède un certain degré de réversibilité. Sinon, il faut passer à des solutions chirurgicales.
La circoncision
Dans le cas où le phimosis perdure et ne peut pas être soigné de façon médicamenteuse, il est possible d’avoir recours à une opération. La plus connue, la circoncision, consiste purement et simplement à retirer le prépuce. Bien que cette intervention présente peu de complications, elle a cependant tendance à inquiéter les patients adultes, du fait du changement d’habitude que cela représente, notamment dans la vie sexuelle. Les fonctions urinaires et sexuelles sont donc préservées, mais les sensations au niveau du gland peuvent évoluer avec l’absence de prépuce, ce qui ne signifie pas forcément une baisse de plaisir dans la sexualité.
Chez l’enfant, elle peut aussi s’avérer pertinente, mais pas chez des patients trop jeunes : « On a eu tendance à avoir la circoncision médicale trop facile, mais désormais c’est la tendance inverse, rapporte le Dr Faix. Cependant, si l’on attend trop, la pudeur de la puberté s’installe et le jeune adolescent n’en parle pas. On recommande que, si à 6 ou 7 ans le décalottage est difficile, il faut se poser la question de la circoncision avec un spécialiste. » Cette question peut réapparaître à l’adolescence, si les érections sont difficiles.
La plastie préputiale
Une autre intervention, la plastie préputiale, peut éviter la circoncision, puisqu’elle consiste juste à faire une incision sur le prépuce puis à la suturer de façon à le rendre plus lâche.
Schéma de l’appareil génital masculin
Pas de problème pour les tout-petits
À la naissance, le bébé possède un prépuce épais et peu souple, qu’il est souvent impossible de rétracter. Cette situation normale ne relève cependant pas d’un phimosis et le prépuce aura tendance à naturellement se décoller et s’élargir avec la croissance. Selon la Sécurité sociale, si 4 % des nouveau-nés peuvent décalotter complètement, 50 % des garçons de 3 ans le peuvent, et 99 % d’entre eux à l’adolescence.
Par Edwyn Guérineau





