Le microbiote ou flore intestinale joue un rôle majeur dans l’équilibre de l’organisme et la préservation de la santé et certains médicaments ou modes de vie peuvent le perturber. Les pré et les probiotiques contenus dans certains aliments ou compléments alimentaires peuvent rééquilibrer cette flore. L’écosystème digestif fait actuellement l’objet de nombreuses recherches, notamment pour son implication dans l’obésité, le diabète ou les allergies.
Les probiotiques
Probiotique provient du grec « pro bios » « en faveur de la vie ». Ce sont des micro-organismes vivants non pathogènes qui exercent une influence positive sur la santé ou la physiologie de l’hôte. Ils ont été utilisés il y a plus de 40 ans pour limiter les effets indésirables des antibiotiques et renforcer leur efficacité.
Beaucoup connaissent le Lactéol® ou l’Ultra-levure® ordonnés lors de la prise d’antibiotiques ou de diarrhées de l’enfant. Depuis leur arrivée sur le marché, les études sur l’homme se sont multipliées et les probiotiques ont trouvé leur place en prévention et en traitement de maladies. Leurs propriétés varient en fonction des souches, ainsi les résultats ne sont valides que pour la variété étudiée. Ils bénéficient d’une très bonne tolérance et d’une innocuité, aucune toxicité n’ayant été rapportée à ce jour.
Les probiotiques sont également retrouvés dans des produits alimentaires et notamment les produits laitiers fermentés, certains fromages ou encore le kéfir, une boisson à base de lait fermenté. Ils peuvent être aussi apportés par des compléments alimentaires ou des médicaments.
Attention, il est important de distinguer les probiotiques « médicaments », reconnus par les autorités de santé pour leurs vertus médicales et bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché (au même titre que les médicaments) des probiotiques contenus dans l’alimentation et les compléments alimentaires qui ne font l’objet d’aucune allégation de santé validée.
Les probiotiques « médicaments » ont un effet positif sur le système immunitaire en aidant à maintenir fonctionnelle la muqueuse intestinale. En effet, 70 % des cellules de l’immunité sont présentes dans les intestins et permettent de neutraliser les substances toxiques ou carcinogènes. Dans ce sens, les probiotiques ont un effet bénéfique sur les troubles du côlon, sur la constipation, et limitent les diarrhées consécutives à un traitement antibiotique. Par ailleurs, ils réduisent les infections uro-génitales, surtout les candidoses et améliorent l’eczéma atopique.
Les prébiotiques
Les prébiotiques ne sont pas des organismes vivants. Ce sont des substrats alimentaires non digestibles. Non reconnus officiellement par les autorités de santé, ils agiraient de façon spécifique sur les bactéries coliques bénéfiques en favorisant leur prolifération comme une sorte d’engrais pour le microbiote. Leur action est complémentaire de celle des probiotiques et des fibres alimentaires.
La plupart des prébiotiques sont des glucides d’origine végétale ou synthétique. Les plus connus sont les fructanes ou les fructo-oligosaccharides (FOS) comme l’inuline, présente dans plusieurs végétaux : oignon, ail, asperges, artichauts, bananes, lentilles, melon, pissenlit, bulbe de poireau, certaines céréales comme l’avoine et l’orge. Les compléments alimentaires, l’inuline en général, sont extraits des tubercules de chicorée. Les aliments qui en contiennent sont à consommer avec modération pour les intestins fragiles et il est nécessaire de bien les mastiquer. Il est à noter que la cuisine méditerranéenne apporte des prébiotiques en bonne quantité.
D’autre part, les prébiotiques modifieraient le pH intestinal ce qui créerait un climat défavorable à la prolifération des germes pathogènes. De plus, la diminution du pH entraînerait la solubilisation des minéraux en particulier le calcium, ce qui améliorerait leur absorption par la muqueuse colique. Ainsi, l’effet « barrière » de l’intestin serait renforcé ce qui abaisserait l’inflammation à l’origine de la prise de poids et du développement d’un environnement favorable au diabète.
Enfin, les prébiotiques auraient une action sur le transit : en réduisant la constipation par une augmentation la masse bactérienne des selles et de leur teneur en eau. Chez l’adulte et l’enfant, ils permettraient ainsi de limiter les épisodes de diarrhée et de lutter contre les symptômes associés comme la fièvre et le malêtre général.
Paule Nathan, nutritionniste, diabétologue, endocrinologue





