Après quelques jours passés à la maternité, c’est l’heure de rentrer à la maison. Livrée à vous‑même et à votre enfant, de nombreuses questions et inquiétudes peuvent vous submerger.
« J’ai accouché il y a deux semaines et je voudrais reprendre les rapports sexuels, est-ce bien raisonnable ? » – Caroline, 31 ans
La reprise de la sexualité après l’accouchement est une décision tout à fait personnelle, tant que le désir est présent et que vous vous sentez prête. En cas d’éventuelles sutures au niveau du périnée, il peut être conseillé d’attendre la parfaite cicatrisation avant de reprendre des contacts intimes. Si vous souffrez de sécheresse vaginale, pensez bien à utiliser du lubrifiant. N’oubliez pas que vous pouvez ovuler avant votre retour de couches : il est donc impératif de penser à une solution de contraception avant la reprise de la sexualité. Si vous n’avez pas repris les rapports avant la consultation postnatale, celle-ci est tout à fait indiquée pour discuter de ce sujet avec votre sage-femme ou votre gynécologue.
« Depuis que je suis rentrée chez moi, je pleure tout le temps. Est-ce normal ? » – Dounia, 23 ans
Vous souffrez peut-être du baby blues ! Après l’euphorie de l’accouchement et des premiers jours passés avec votre enfant, le bouleversement physique et moral de cet événement peut provoquer des réactions négatives. En cause : la chute de la progestérone qui perturbe le centre de contrôle des émotions… Mais aussi la fatigue, l’inconfort physique et le stress de devoir vous occupez de votre enfant. Il faut en priorité lutter contre la fatigue (sieste, visites occasionnelles) et vous entourer de personnes qui peuvent vous écouter et vous soulager sur certaines tâches. Attention, en cas de tristesse prolongée, le baby blues peut se transformer en dépression du post-partum : il faut alors envisager une prise en charge psychologique.
« J’ai toujours mal à mon épisiotomie. Quelles sont les solutions pour me soulager ? » – Lucie, 28 ans
Dans les dix premiers jours suivant l’accouchement, vous pouvez utiliser les antalgiques qui vous ont été prescrits à la sortie de la maternité pour vous soulager. Pensez aussi à appliquer de la glace sur votre périnée. Lorsque les fils sont tombés, vous pouvez commencer des massages à l’aide de crèmes cicatrisantes ou appliquer des cataplasmes à base d’argile verte. Cela permettra d’assouplir la peau et de diminuer la sensibilité. Certaines sages-femmes ou kinésithérapeutes peuvent être équipés d’appareils de rééducation avec sonde qui peuvent aussi atténuer les douleurs vaginales.
« Je voudrais que mon ventre retrouve sa forme normale. J’ai entendu parler des ceintures gainantes, est-ce une bonne idée ? » – Sofia, 19 ans
Les séquelles esthétiques au niveau du ventre sont souvent les plus difficiles à supporter pour les jeunes mamans. Pas de panique ! L’involution utérine, qui consiste en une rétraction musculaire de l’utérus, prend déjà en moyenne de cinq à dix jours. Six semaines après l’accouchement, profitez de la rééducation du périnée avec un professionnel de santé pour restructurer votre plancher pelvien. C’est la première étape avant d’entreprendre un travail musculaire abdominal. Les ceintures gainantes sont à éviter au maximum ! En l’absence de rééducation du périnée, elles entraînent une pression supplémentaire qui favorisera les fuites urinaires et les descentes d’organes.
« Mon conjoint a peur de ne pas créer de lien avec notre bébé. Que peut-il faire pour s’impliquer ? » – Lydie, 27 ans
La relation souvent fusionnelle entre une mère et son enfant laisse parfois peu de place au nouveau papa, surtout lorsque vous allaitez. Dans ce cas, votre conjoint peut vous aider à adopter une position confortable. Vous pouvez également tirer votre lait pour lui permettre de participer aux repas. Le papa peut aussi s’investir au moment du bain ou des changes, aux moments d’éveil de votre enfant en lui parlant ou aux moments d’endormissement en le berçant. Favorisez des instants à partager à trois pour que votre conjoint se sente valorisé et que la cellule familiale se crée en toute sérénité.
« J’allaite mon bébé et j’ai l’impression ne pas avoir assez de lait. Comment savoir si mon enfant est suffisamment nourri ? » – Clara, 33 ans
L’allaitement maternel ne permet pas de contrôler les quantités que vous donnez à votre bébé et cela peut donc vous préoccuper. Dans l’idéal, votre enfant doit être nourri à la demande, ce qui représente environ sept à huit tétées dans la journée, d’environ 20 à 30 minutes chacune. Si l’allaitement est maîtrisé, ses urines seront abondantes (environ 5 par 24 heures) et ses selles seront jaune d’or et plutôt liquides. Quelques signes peuvent cependant vous alerter sur le fait que votre enfant ne prend pas assez de lait : il pleure systématiquement après chaque tétée, ses selles et ses urines sont peu fréquentes et sa courbe de poids ne progresse pas. N’hésitez pas à vous rapprocher de votre centre de Protection maternelle et infantile pour faire peser votre enfant ou à consulter une sage-femme spécialisée en lactation qui pourra vous donner des conseils.
« J’ai remarqué que mon bébé a le crâne plat, est-ce normal ? » – Amélie, 35 ans
Rassurez-vous, ce phénomène s’appelle la plagiocéphalie et n’a aucune conséquence sur le développement du cerveau de votre enfant. Le crâne plat est souvent lié au couchage sur le dos qui est désormais préconisé pour lutter contre la mort subite du nourrisson. Par ailleurs, il faut savoir que le crâne d’un nouveau-né est encore très malléable dans les premières semaines après sa naissance. La plagiocéphalie peut être plus prononcée si votre enfant souffre d’un léger torticolis dû aux manipulations pendant l’accouchement ou à sa position dans le ventre. Pour éviter l’accentuation de la tête plate, vous pouvez, lors des moments d’éveil, favoriser le porte-bébé ou pratiquer le peau-à-peau en alternant la position de sa tête.
Les professionnels à vos côtés à la sortie de la maternité
- La sage-femme : jusqu’au 12e jour de votre enfant, une sage-femme peut passer à votre domicile pour surveiller la cicatrisation, les saignements, vous donner des conseils sur l’allaitement et peser votre enfant. La sage-femme pourra également vous recevoir lors de la consultation postnatale six semaines après l’accouchement, et commencer avec vous la rééducation périnéale.
- La Protection maternelle et infantile : le centre de PMI est un service départemental qui vous permet de consulter des professionnels de santé gratuitement (médecins, sages-femmes, infirmières). Vous pouvez y faire peser votre enfant, y faire assurer son suivi et ses premiers vaccins.
- Le médecin : pédiatre ou généraliste, il accompagne votre enfant tous les mois jusqu’à ses six mois pour réaliser un examen général et les vaccinations. C’est lui que vous devez consulter en priorité en cas de pathologies.
La mort subite du nourrisson, un fléau évitable
Drame imprévisible, la mort subite du nourrisson touche, en France, environ 350 nourrissons sur 750 000 naissances. Si les circonstances n’en sont pas toujours connues, il est cependant possible d’appliquer des gestes de prévention simples qui doivent être connus de tous. Voici quelques conseils :
- Coucher votre bébé sur le dos
- Vous assurer que la température de la chambre ne dépasse pas 19 à 20 degrés
- Ne pas soumettre votre enfant au tabagisme passif ni à aucune fumée
- Éviter les peluches dans le berceau
- Préférer la turbulette aux couettes et couvertures
Par Héloïse Rakovsky