Shampoing solide ou dentifrice à croquer : la cosmétique solide a la cote dans les rayons de nos pharmacies ! Que penser de cette alternative écologique aux produits de beauté traditionnels ?
Shampoing solide, soin solaire en stick, dentifrice à croquer, exfoliant en poudre à reconstituer soi-même… Le concept est loin d’être révolutionnaire puisque l’un des plus « vieux » produits d’hygiène, le savon, se présente sous forme solide depuis toujours.
Si ces versions compactes s’invitent surtout dans les salles de bain des consommateurs sensibles aux questions environnementales et à la tendance du zéro déchet, ils ont, en réalité, de nombreux atouts pour plaire à tous et proposer de nouveaux rituels de soins.
13 %
des produits solides achetés en 2021 étaient des shampoings. Ils se placent en deuxième position des produits solides les plus plébiscités, derrière les savons bien sûr !
Une alternative écologique
Avec les cosmétiques solides, finis les bouteilles et autres flacons pompes en plastique qui s’accumulent autour du lavabo et de la baignoire. Place aux bons vieux porte-savon, ou aux emballages en liège, flacons en acier ou verre trempé réutilisable à l’infini. Cette suppression de l’emballage en plastique à usage unique permet à la fois de désencombrer nos poubelles, mais facilite aussi leurs transports.
Plus légers et moins encombrants, ils se glissent aisément dans le sac à main ou la valise sans risque de fuite. Mieux, on passe les portiques de sécurité des aéroports sans craindre de devoir vider notre trousse de toilette.
Moins d’eau
Une praticité et un respect de l’environnement lié à leur formulation. « Les cosmétiques solides contiennent très peu d’eau, qui est de loin l’ingrédient principal des shampoings, crèmes hydratantes ou dentifrices traditionnels. Ils sont de fait plus concentrés», indique Amandine Landra, responsable du secteur beauté et luxe chez Alcimed. « Cette absence d’eau permet aussi une moindre utilisation d’additifs ou de produits chimiques comme des conservateurs, car les bactéries ou les moisissures se développent moins facilement que dans un milieu aqueux », souligne-t-elle.
Résultat : la fabrication de ces produits nécessite moins de transport d’eau — une ressource de plus en plus rare — dans d’énormes camions-citernes, un bon point pour la planète et l’écologie. Elle contient, en plus, moins de produits chimiques, parfois reconnus comme néfastes pour la santé et l’environnement tels que les perturbateurs endocriniens.
Cette quantité faible en eau est aussi synonyme d’économie pour les utilisateurs. Car pour chaque utilisation, moins de produit est nécessaire pour un même résultat. L’après shampoing, le déodorant ou encore le nettoyant visage dure, ainsi, plus longtemps que les formats liquides, mais à condition de bien les conserver.
7,5 %
des Français ont acheté au moins un produit solide en 2021, selon Kantar.
Attention à la contamination
De fait, un gel douche classique est conservé dans un emballage plastique qui minimise son contact avec l’eau et l’air humide de la salle de bain. À l’inverse, un cosmétique solide reste, bien souvent, sur le bord de la baignoire, soumis à une forte humidité et d’importantes variations de température. La stabilité et la durabilité du produit sont donc mises à rude épreuve. Un contexte, par ailleurs favorable à la prolifération microbienne.
Si les risques sont assez faibles avec les produits moussants (shampoings, savonnettes…), en raison de tensio-actifs qu’ils contiennent capables de limiter la prolifération microbienne, ne pas laisser le produit macérer dans l’eau est une règle d’or. Après chaque douche, mieux vaut placer le pain de savon sur une petite grille ou un porte-savon sec pour le laisser sécher à l’air libre.
En ce qui concerne les produits censés restés sec comme les déodorants ou les crèmes visage solide, il est essentiel de les manipuler avec des mains propres et les appliquer sur une peau préalablement nettoyée. Et après usage, évitez de les ranger dans une boîte totalement hermétique. Une boîte avec un couvercle percé, rangée dans un endroit sec à l’abri de la lumière est idéale.
De même, les produits à reconstituer soi-même exigent quelques précautions. Et l’un des points de vigilance concerne la qualité de l’eau à ajouter aux billes ou poudres pour fabriquer son produit d’hygiène ou de soin. Le mieux étant d’utiliser une eau en bouteille. L’intégrité et la nature du flacon censé accueillir le produit est aussi à prendre compte. Le verre apparaît, ainsi, comme la meilleure option, quel que soit le type de cosmétique fabriqué seul à la maison, puisqu’il n’interagit pas avec les ingrédients de la formulation.
Par Anne-Laure Lebrun
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