Ballonnements, gaz, pets, flatulences… au-delà de faire rire ou de mettre quelque peu dans l’embarras, ces troubles intestinaux peuvent nuire à la qualité de vie des personnes qui en souffrent fréquemment. Voici nos conseils pour en venir enfin à bout !
Je me sens ballonné, c’est grave ?
Troubles digestifs particulièrement courants, les ballonnements, ou météorisme abdominal, sont causés par l’accumulation de gaz dans les intestins. S’ils ne peuvent pas être évacués, ils provoquent des gargouillis, une sensation de ventre gonflé et de lourdeur, des douleurs et des flatulences, avec des pets relativement malodorants. Ils sont plus fréquents chez les femmes, les fumeurs et les personnes âgées. En dehors du désagrément et de la gêne, il s’agit d’un inconfort bénin dont les complications sont rares.
Mais d’où viennent-ils ?
L’alimentation est la principale cause de ballonnements. Ce sont en effet les bactéries contenues dans nos intestins qui, en décomposant les aliments que nous ingérons, produisent des gaz. Un repas trop copieux ou trop gras peut être en cause et certains aliments sont plus à risque comme les légumes fibreux, les crucifères ou encore les féculents. À noter que le stress et la nervosité n’arrangent rien et qu’un déséquilibre de la flore intestinale peut en être à l’origine. La constipation est également un facteur favorisant. Par ailleurs, en fin de grossesse, la future maman, ayant tendance à manger plus de fibres pour limiter la constipation et l’utérus appuyant sur les intestins, subit généralement des flatulences. De même, ils peuvent être associés au syndrome prémenstruel (avant les règles) et à la ménopause.
Quand consulter ?
En cas de persistance des ballonnements ou s’ils sont associés à :
- une douleur intense, une constipation persistante et une impossibilité d’évacuer les gaz
- des vomissements et/ou des malaises,
- des diarrhées, de la fièvre, des frissons,
- du sang dans les selles,
il convient de consulter votre médecin. En effet, dans certaines situations, les ballonnements peuvent être un des symptômes d’une pathologie à traiter (infection gastro-intestinale, intoxication alimentaire, reflux gastro-œsophagien, crise d’appendicite, occlusion, intolérance au lactose ou encore une maladie chronique inflammatoire des intestins comme la maladie de Crohn). Heureusement, dans la grande majorité des cas, les ballonnements sont bénins et le seul risque est de vous sentir mal à l’aise après un pet bruyant et/ou nauséabond.
Les aliments qui ballonnent… Ou pas !
L’alimentation est la première cause d’apparition de ballonnements. Certains aliments sont plus à risque et il convient d’identifier ceux pour lesquels vous êtes plus sensibles en procédant par élimination.
Ça ballonne…
Ça soulage…
Les 9 règles anti-ballonnements !
- Je mange lentement, calmement et je mâche bien
- Je bois au moins 1,5 litre d’eau par jour
- Je limite les aliments qui “ballonnent”, les repas trop gras et les plats industriels
- J’évite les boissons gazeuses et les chewing-gums
- J’opte pour des aliments qui “soulagent”
- Je préfère les légumes et les fruits cuits plutôt que crus
- Je ne fume pas et je limite l’alcool
- Je me relaxe en pratiquant du yoga ou de la méditation
- Je pratique une activité physique type marche ou natation
Je donne un coup de pouce à mes intestins
Les précautions alimentaires ne suffisent pas toujours. Il est possible d’aider votre organisme à lutter contre les ballonnements avec des remèdes naturels. En effet, certaines substances fixent le gaz ou modifient la flore intestinale, ce qui peut soulager les troubles intestinaux. Votre pharmacien pourra vous conseiller. Il faudra peut-être avoir recours, sur avis médical, à des traitements médicamenteux pour se débarrasser des symptômes les plus récalcitrants.
Le remède de grand-mère
On peut toujours compter sur le bicarbonate de soude ! Une cuillère à café dans un petit verre d’eau avant le repas peut vous aider à soulager une digestion difficile, des ballonnements ainsi que les remontées acides.
Avec des traitements médicamenteux
Les pansements digestifs, à base d’argile, de kaolin ou de dérivés de silicone (type Polysilane® Upsa en gel), réduisent la formation de gaz.
- Les médicaments antispasmodiques limitent la production de gaz et luttent contre les douleurs (Météospasmyl ®, qui allie un pansement digestif au silicone, ou encore Spasfon®).
- Les médicaments antiacides (type Gaviscon®), en cas de brûlures d’estomac associées Attention, les laxatifs irritent la muqueuse intestinale ce qui peut conduire à des ballonnements.
Avec de la phytothérapie
- Certaines plantes soulagent et facilitent le confort digestif. Sous forme de gélules, d’ampoules ou de poudres, une cure de phytothérapie à base d’angélique, spécifiquement pour les ballonnements, complétée de romarin, d’artichaut, de radis noir, de gingembre, de sauge, pour le confort digestif, ou encore la mélisse pour son action sédative limitant les spasmes intestinaux, vous aidera à vous sentir mieux. Plusieurs gammes type Arkopharma ® ou Phytostandard® proposent un large choix de combinaisons de plantes selon vos maux. Pensez à les associer à des cures contre le stress et l’anxiété (Euphytose ®), souvent en cause dans les troubles digestifs.
- Le charbon végétal actif, qui fixe les gaz, réduirait les ballonnements et les diarrhées. Attention cependant, il diminue l’absorption de certains médicaments et est déconseillé en cas de syndrome du côlon irritable.
Avec des compléments alimentaires
Les probiotiques modifient l’équilibre du biote intestinal et l’acidité du contenu intestinal, ce qui peut soulager les inconforts (comme la gamme Lactibiane® ou biosys®). Ils peuvent être associés à des prébiotiques (fructo-oligosaccharides, inulines) qui amplifient leur action.
- Les enzymes digestives comme la papaïne (extrait de papaye) ou la bromélaïne (extrait de l’ananas) facilitent l’assimilation des protéines et donc la réduction des ballonnements.
Avec des huiles essentielles
Par voie orale, sur un comprimé neutre, je dépose une goutte de (au choix) :
- laurier noble : antispasmodique et stimule les sucs digestifs,
- aneth : antispasmodique et facilite la digestion,
- menthe poivrée : carminative (anti-flatulences) et stimule les sécrétions biliaires.
Ou en massage ventral (dans le sens des aiguilles d’une montre), diluée dans une huile végétale neutre.
Attention, certaines huiles essentielles sont contre-indiquées pendant la grossesse, l’allaitement et chez les enfants.
Et l’aérophagie ?
Il s’agit d’une dilation de l’estomac consécutive à un trop gros volume d’air avalé (plus de 2 à 4 litres dans une journée, qui est le volume normal). Cela induit des tiraillements dans le ventre, jusqu’à évacuation du surplus de gaz, par les rots, mais également par les pets. Plusieurs facteurs peuvent être en cause :
- manger ou boire trop vite,
- mastiquer des chewing-gums,
- boire des boissons gazeuses,
- déglutir fréquemment.
En moyenne, nous produisons 8 à 20 gaz par jour (et c’est valable pour tout le monde !)
Par Marianne Carrière en collaboration avec Charlotte Dosque, pharmacienne à Bergerac (24)





