Jadis religieux ou tribal, et désormais esthétique, le tatouage révèle un dessin décoratif ou symbolique réalisé via l’injection de pigments d’encre industriels sous la peau à l’aide d’un dermographe. Il a beau faire des adeptes, tous âges et sexes confondus, le tatouage permanent est parfois amèrement regretté ! Mais il peut désormais s’enlever grâce à diverses méthodes d’effacement plus ou moins efficaces. La plupart restent néanmoins longues, douloureuses et coûteuses.
Les techniques de coloration de la peau
Le principe du tatouage consiste à introduire sous la peau à une profondeur de 1 à 12 mm des matières colorantes (pigments). L’encre est déposée dans le derme où la couleur apparaît ensuite par transparence à travers l’épiderme.
Les tatouages permanents : ils consistent en une injection du tatouage sous l’épiderme et le derme et est indélébile, même si les pigments s’altèrent au fil des années.
Les tatouages semi-permanents : le procédé est le même mais l’encre est insérée seulement dans l’épiderme et s’élimine naturellement avec le renouvellement de la peau.
Les dermographes :
ces machines peuvent être à bobine, fonctionnant avec un système d’électro- aimant qui permet aux aiguilles de descendre et pénétrer la peau, ou sous forme de rotatives actionnées par un moteur.
Les aiguilles :
elles sont stériles et à usage unique. Leur diamètre et disposition changent en fonction du dessin souhaité.
Les encres :
noir, rouge, jaune, bleu et vert sont parmi les couleurs les plus utilisées et parfois diluées pour obtenir des nuances. Les encres sont composées de pigments insolubles, de substances liquides comportant un solvant, un liant et des additifs, ainsi que des conservateurs.
Précautions d’hygiène indispensables
Avant l’intervention :
- Le tatoueur doit s’être lavé et désinfecté les mains, ne pas porter de bijoux, avoir les ongles courts, propres et sans vernis ou porter des gants.
- Le matériel doit être à usage unique et stérilisé, les surfaces de travail doivent être décontaminées.
- L’état de la peau doit avoir été inspecté pour ne pas présenter bouton, plaie, rougeur et irritation. La peau doit avoir été désinfectée avant et pendant le geste.
Après l’intervention :
- Pour favoriser la cicatrisation, le tatoueur doit apposer une lotion antiseptique et une crème cicatrisante sur laquelle il pose un film plastique ou alimentaire ou un pansement, qui sera enlevé après 24 heures.
- Les premiers jours après le tatouage, une crème cicatrisante doit être appliquée 2 à 4 fois par jour. Préférez des vêtements amples en coton en laissant si possible le tatouage à l’air libre.
- Évitez bains, piscine et eau de mer pendant 15 jours, exposition aux UV pendant 1 mois.
- Délai de cicatrisation moyen de 15 jours. Des rougeurs et démangeaisons peuvent apparaître et se résorbent naturellement.
- Symptômes d’une mauvaise cicatrisation : vigilance s’il y a fièvre, rougeur, œdème, augmentation de la chaleur locale, écoulement purulent.
Les techniques de détatouage
Plus le tatouage est ancien, étendu et coloré et plus il sera difficile à enlever. Il est recommandé de s’adresser à un dermatologue ou chirurgien esthétique. À savoir, ces techniques sont toutes douloureuses et peuvent entraîner brûlures et démangeaisons.
Exérèse chirurgicale
Sous anesthésie locale, le chirurgien retire la peau tatouée à l’aide d’un bistouri en excisant des morceaux de peau. Une greffe de peau est parfois nécessaire après l’intervention. Méthode douloureuse et réservée aux petits tatouages ou tatouages linéaires.
Dermabrasion
Élimination du pigment par voie transcutanée sous anesthésie locale. Le derme situé au-dessus du tatouage est enlevé à l’aide d’un spray cryogénique. Technique réservée aux tatouages peu profonds.
Laser
Il existe plusieurs sortes de lasers dont le laser pigmentaire picoseconde ou le Q-Switch parmi les plus récents. Leurs impulsions pulvérisent les pigments en poussière et particules fines qui sont évacuées par l’organisme.
Processus long (de 10 à 12 séances à 1 mois d’intervalle) et onéreux. Tatouages verts et bleus difficiles à enlever.
Détatouage par injection et extrusion
Introduction d’une solution naturelle d’acide lactique agissant comme une éponge et capable d’aimanter les pigments qui sont ensuite éliminés dans la croûte de la cicatrisation qui se forme ensuite. Mais cette dernière est retardée par le port d’un pansement durant une quinzaine de jours. Un traitement dure en moyenne 6 mois.
Cryochirurgie et peeling chimique
La cryochirurgie consiste à geler le tatouage et à le brûler avec de l’azote liquide. Les peelings chimiques avec des crèmes fonctionnent de façon similaire en brûlant la zone tatouée de façon à ce que la peau pèle. Plusieurs séances et un suivi pour éviter tout risque d’infection sont généralement nécessaires. Le résultat est lent et souvent peu efficace.
Soins à associer au post-tatouage
Les risques :
infections, cicatrices boursouflées, taches de dépigmentation ou d’hyper-pigmentation.
Utilisation de crèmes cicatrisantes 2 ou 3 fois par jour pendant au moins une semaine
Éviter d’exposer au soleil la zone détatouée pendant au moins un mois
Hydrater la peau avec pansements gras et compresses les premiers jours
Les tatouages sont contre-indiqués pour :
- Les femmes enceintes
- Les personnes hémophiles ou ayant des troubles de la coagulation
- Les personnes allergiques aux encres, pigments, métaux et latex
- Les personnes avec un problème de peau (lupus, vitiligo, psoriasis…)
- Un mineur sans autorisation parentale écrite
Quelques chiffres
- 15% des français sont tatoués, dont 25 % des moins de 35 ans et 19 % des 35 à 45 ans (étude Ipsos décembre 2016).
- Bon à savoir : Tout effet indésirable faisant suite à l’utilisation d’un produit de tatouage peut être signalé aux autorités de santé sur le site dédié : https://solidarites-sante.gouv.fr/ soins-et-maladies/signalement-sante-gouv-fr
Par Raphaëlle Bartet