Comment attrape-t-on le virus Zika?
Le virus Zika se transmet à l’homme via la piqûre d’un moustique tigre, également vecteur de la dengue et du chikungunya. Le moustique se contamine en prélevant le virus dans le sang d’une personne infectée. Le virus se multiplie ensuite dans le moustique, qui pourra, à l’occasion d’une autre piqûre, transmettre le virus à une nouvelle personne.
Le temps d’incubation, c’est-à-dire la durée pendant laquelle une personne infectée par le virus peut contaminer les moustiques, est de 3 à 12 jours à partir du moment où elle s’est faite elle-même piquer. Pendant cette période, il faut donc éviter qu’une personne infectée se fasse piquer !
Peut-on être contaminé par voie sexuelle ?
La transmission via une piqûre de moustique est actuellement la seule transmission formellement attestée au niveau international. Cependant, des éléments nouveaux sont intervenus début février à propos de quelques cas de transmission sexuelle du Zika. Un avis du conseil national professionnel de la gynécologique obstétrique recommande l’emploi du préservatif pour les femmes enceintes ou en âge de procréer en zones d’endémie, ou dont le compagnon est suspecté d’être infecté.
Marisol Touraine a saisi en urgence le Haut conseil de la santé publique pour qu’il confirme, dans les tous prochains jours, ces recommandations pour la France.
Quels sont les symptômes ?
Les symptômes sont le plus souvent bénins et ressemblent à un syndrome grippal : maux de tête, courbatures, fatigue avec des éruptions cutanées. Le Zika peut également se manifester par une conjonctivite ou par une douleur derrière les yeux, ainsi que par un œdème des mains et/ou des pieds. Une fièvre peu élevée et transitoire peut également se déclarer. Ces symptômes donc très similaires à la dengue ou au chikungunya et dans près de 80 % des cas, ce virus ne donne lieu à aucun symptôme, ce qui complique sa détection.
Comment pose-t-on le diagnostic de la maladie à virus Zika?
Dans la plupart des cas, le diagnostic de maladie à virus Zika se fonde sur les symptômes et les antécédents récents (par exemple, piqûres de moustique ou voyage dans une zone où l’on sait que le virus Zika est présent). Dans un second temps, le laboratoire peut confirmer le diagnostic au moyen de tests hématologiques.
Quels sont les traitements ?
Il n’existe pas à ce jour de traitement spécifique contre le Zika. Le traitement est avant tout symptomatique et repose notamment sur la prise d’antalgiques (comme le paracétamol) et le repos. Aucun vaccin n’est disponible.
- En cas d’éruption cutanée avec ou sans fièvre et au moins deux signes évocateurs (douleurs conjonctivales, douleurs musculaires et articulaires, arthralgies, myalgies), il est nécessaire de consulter un médecin sans délai.
Quels sont les risques ?
La maladie est dite « bénigne » dans la plupart des cas. Mais des complications neurologiques en lien avec l’infection par le virus Zika, de type syndrome de Guillain-Barré, ont été décrites au Brésil, en Polynésie française, mais aussi en Martinique. Le syndrome de Guillain-Barré est une affection où le système immunitaire attaque une partie du système nerveux.
Les principaux symptômes sont une faiblesse musculaire et des picotements dans les bras et les jambes.
Qu’est-ce qu’une microcéphalie ?
Une augmentation inhabituelle des cas de microcéphalie chez les foetus et les nouveau-nés a été constatée en Polynésie et au Brésil. Il s’agit d’une anomalie rare du nourrisson consistant en une petitesse excessive de la tête. Elle est due au développement anormal du cerveau de l’enfant dans l’utérus ou au cours de la petite enfance. Pendant la croissance, les nourrissons et les enfants atteints de microcéphalie présentent souvent des troubles du développement du cerveau. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) indique qu’au 27 janvier 2016, le Brésil avait signalé 270 cas de microcéphalie confirmés.
Seulement 6 de ces cas ont été liés avec certitude avec une infection au Zika de la mère.
Un pesticide impliqué dans les complications ?
Des chercheurs argentins et brésiliens estiment, dans deux études publiées récemment, que la flambée du nombre de microcéphalies chez les nouveau-nés dans le Nord-Est du Brésil serait due à la présence d’un pesticide dans l’eau potable : le pyriproxyfène.
Cet insecticide a pour but d’interrompre la reproduction des moustiques et est utilisé depuis un an et demi dans ce pays. Depuis le mois de mai 2015, les états du Pernambuco, de Bahia et de Paraiba ont notifié une hausse de ces cas de malformations.
Pourtant, cette relation doit également être vérifiée.
L’OMS investigue donc actuellement afin de savoir si le virus Zika est impliqué dans ces cas de microcéphalie et de syndrome de Guillain-Barré.
Comment se protéger ?
La meilleure façon de se protéger du virus Zika est d’éviter les piqûres de moustique en appliquant des produits répulsifs, en portant des vêtements (de préférence de couleur claire), en couvrant le plus possible le corps et en dormant sous des moustiquaires.
Il est en outre important de vider, de supprimer les contenants susceptibles de retenir l’eau même en petite quantité, comme les seaux, les pots de fleurs ou les pneus, de façon à éliminer les endroits où les moustiques peuvent se reproduire. Les femmes enceintes doivent se protéger tout particulièrement au cours des deux premiers trimestres de la grossesse.
Faut-il éviter de voyager dans des zones touchées par le virus Zika ?
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, recommande aux futures mamans de différer leur voyage en Martinique, en Guyane et dans les territoires d’outre-mer en raison de l’épidémie sérieuse du virus Zika et des risques pour le bébé.
Contrairement au moustique vecteur du paludisme qui pique dès la tombée de la nuit, l’Aedes pique le matin et en fin de journée. C’est donc surtout dans la journée qu’il faut se protéger, conseille le ministère de la Santé.
Quels sont les risques en France ?
La saison hivernale actuelle n’est pas propice au développement des moustiques en métropole et il n’y a donc pas aujourd’hui de risque épidémique dans l’hexagone.
Tina Géréral





